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JOURNAL, LE 20 MAI 2017

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Lettres vives et langues mortes. Dans le petit coffre reposent quarante ans de correspondance. Quarante ans de signes. Les lettres d’amour dévoilent la généalogie et l’avancée d’une parole. Qui n’osait pas. Qui avait peur qu’on ne lui réponde pas. La lettre des amis brûlés par le temps où les symboles sont clos. La lettre des amis dispersés par le forsythia et la solitude du jardin dès lors. Quelques mots sur du papier : je pense à tes yeux, à tes mains... Quelques mots qui ouvraient la façade des saisons. Qui faisaient bruire dans l’escalier de bois la rumeur des bougies dans l’attente. Lettres vives retrouvées ce jour sur l’océan gelé de mai.

 

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© PATRICK CHEMIN

2017

 

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LETTRES 2

 


AGNES SCHNELL...Extrait

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Elle sait les ponts sur l’eau rapide
les voûtes végétales
leurs mystères sonores
l’estuaire toujours reculant
l’amour et ses orages
soudain lassés.

Elle ne parle plus.
Elle sait le rire étranglé
le grondement des âmes
et les fêlures
miroirs brisés ou lézardes.

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AGNES SCHNELL

 

 

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miroir2,

DE TERRE ET DE BLEU...Extrait

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Je connais
les matins sableux
où la langue grince
et s'empêtre
où les mots n'ont de réalité
que la lumière
incertaine.

Je connais ces rêves fous
fixés sur une page mutilée,
terre mise à nu
labourée
une fois de plus
une fois de trop.

Je suis du pays de ta voix
et n'ai place
en nul autre songe.



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AGNES SCHNELL

 

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AGNES1

 

ENFIN, LENTEMENT...

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Il faut sortir des ombres
de l'épaisseur des nuits
dans l'indifférence
des rêves trop étroits

il nous faut sortir du sombre.
Pénétrer dans le jour
exister simplement
dans la trace du geste
dans la ligne posée.

 L'aube tarde.
Du bronze de la nuit
le vert émerge
l'espace soudain élargi
crée un besoin effréné
d'étreindre.

  La branche taciturne
l'en allée de l'eau
paresseuse et lente
rien ne retient celui qui cherche
une floraison tardive.

Rien    sinon une femme
la première
sur une toile
fixée.

 Une femme
nourrie de couleurs
et d'encres
nourrie de rêves et de visions
autrefois née
de la main d'un homme.

 L'attente, toujours répétée,
la marche vers l'autre
qui lui ressemble peut-être
le tiennent tout entier.

 Le ciel est barbouillé
de grands traits nocturnes
qui s'attardent.
Quelques vagues traversent
l'abrupt des images.
Sous un ciel mouvant
le haut lieu inaccessible,
les combes schisteuses
où s'accrochent l'excès de hasards
et cette lourde confusion
qu'il lui faut quitter.

 La vie ramifiée
les mouvements de sève
le souffle
par pulsions sauvages
les traits un  à un déposés
l'envahissent
l'inondent.

 Les traits déposés
en couches ailées
habitent maintenant
le jour inerte.

 

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©  AGNES SCHNELL

 

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richard morris3

Oeuvre Richard Morris

 

 

 

 

AMERS III...Extrait

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Aux baies de marbre noir striées de blanches couvaisons
La voile fut de sel, et la griffe légère. Et tant de ciel nous fut-il un songe ?
Ecaille, douce écaille prise au masque divin,
Et le sourire au loin sur l'eau des grandes lèpres interdites...

Plus libre que la plume à l'éviction de l'aile,
Plus libre que l'amour à l'évasion du soir,
Tu vois ton ombre, sur l'eau mûre, quitte enfin de son âge,
Et laisses l'ancre dire le droit parmi l'églogue sous-marine.

Une plume blanche sur l'eau noire, une plume blanche vers la gloire
Nous fit soudain ce très grand mal, d'être si blanche et telle, avant le soir...
Plumes errantes sur l'eau noire, dépouilles du plus fort,
Vous diront-elles, ô Soir, qui s'est accompli là ?

 

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SAINT-JOHN PERSE

 

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PERSE

Photographie Emmila

 

 

 

PAROLE

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La vie lourde battra à sa mesure la poussière
Combien de blé cette année pour la saison
Quelles gerbes à lier de désirs qu’on arrache à la haie
Quelles tresses pour la paume nouées blessant
La paresse d’été des moissonneurs
On couche sur le sol les journées pour les glaneurs
Ils sépareront le bon grain de l’ivraie
La douceur des farines et le sec de la balle
Le pain blanc pour la Ville
Ce qui reste, aux oiseaux, en prévision de leur départ,
A moi, la terre nue, pour y bâtir
Ce fantôme de champ qui ondule
Et le vent rien que
Le vent

 

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ALEXO XENIDIS

 

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jules adolphe breton,

Oeuvre Jules Breton

ERRI DE LUCA...Extrait

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Notre mer, toi qui n'es pas aux cieux
Et qui embrasses les rives de l'île
Et du monde, avec ton sel,
Que soit béni le fond de ton océan
Tu accueilles les navires bondés
Sans route sur tes ondes
Les marins pêcheurs sortis dans la nuit
Leurs filets parmi tes créatures
Qui reviennent au matin avec pour prise
Des naufragés sauvés.
Notre mer qui n'est pas aux cieux
A l'aube tu as la couleur du blé
Au coucher du soleil, celle du raisin et des vendanges
Nous t'avons semée de noyés plus
Que n'importe quelle époque de tempête.
Notre mer qui n'est pas aux cieux
Tu es plus droite que la terre ferme
Même quand tu soulèves des vagues hautes comme des murs
Puis les jettes au tapis.
Protège les vies, les voyageurs,
Comme des feuilles sur un boulevard,
Deviens pour eux un automne,
De caresses, d'embrassades, un baiser sur le front,
Aux mères, aux pères, avant de partir.

 

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ERRI DE LUCA

 

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emmila

Photographie Emmila

 

 

LES SECRETS DE L'ECRITURE

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Je n’écris pas pour quelques-uns retirés sous la lampe
Ni pour les habitués d’une cité lacustre
Pour l’écolier attentif à son cœur
Non plus pour cet enfant paresseux qui sommeille
Entre mes bras depuis cent ans
Mais pour cet homme qui dépassé par l’orage
N’entend pas la rumeur terrestre de son sang
Ni l’herbe le flatter doucement au visage
J’écris pour divulguer ce qui vient des saisons
La neige pure ainsi qu’une main féminine
Et le pollen éparpillé sur les gazons
Aussi l’agneau qui fait le calme des montagnes
J’écris pour dépasser la crue noire du temps
Tandis que les oiseaux et les fleurs me précèdent
À cette auberge au bord du ciel où les passants
Trouvent des couches étoilées et des vaisselles
Pleines de fruits et des soleils encourageants
Mais reste au fond de moi le plus clair de ma vie
Qui ne supporte pas le poids de la parole
Ces mots d’amour qui ne seront jamais écrits
Et la lumière de mon cœur toujours plus haute
Aveuglante comme une poignée de sel gris.

 

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RENE GUY CADOU

9 Août 1944

" Poèmes inédits, in Poésie la vie entière "

 

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RENE GUY


CE MAROC..Extrait

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...

Ma plaie
où seule l'abeille trouve des fleurs neuves
porte-moi loin de cet oubli battant
et rampe
pays pays je plie bagages
ceux qui
ajoutent du noir
à leur cellule
me voient partir
pays pays où seule
la terre
se souvient et hurle
quelle terreur couve
sous ta colère.

 

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MOHAMMED KHAÏR-EDDINE

 

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tham90,,

Oeuvre Thami Benkirane

MILES DAVIS - TIME AFTER TIME

RINA LASNIER...Extrait

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On n’enterre pas le sang décharné de la servitude
ni le sang désarmé de l’amour inutilisé ;
on ne retire pas le cri de la bouche comme une clef,
on ne suture pas la pierre fissurée d’une soif.
La chaux vive du sang qui n'a point dormi,
tu l'entendras liquéfier la dalle des morts,
traverser ses étapes de neige étouffée
et siffler en remarchant tout son hiver.
On n'enterre pas le talon poudreux de la foudre
ni la fureur tendre du fruit piétiné ;
le sang retourné sur sa racine comme un décombre
s'est armé tout droit d'une moisson fruste de couteaux...

 

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RINA LASNIER

http://lafreniere.over-blog.net/

 

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sang monde

 

 

TEINDRE EN ROUGE

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Teindre en rouge vos habitudes nouvelles
Les sans-papiers
les ex-bombardés
les sans-paix
les sans-amis
les sans-amour
les sans-famille
les sans-abris
les sans-pays
tous des exilés
à la recherche
d’un don de soi
de la part de l’autre
d’une adoption
d’un foyer accueillant
de vêtements
d’un travail
confrontés souvent à une nouvelle langue
incompréhensible
pour eux
ou à l'illettrisme
une frontière de plus
qu’ils voudraient
détruire
de manière à savoir communiquer
parler librement
et non pas être
prisonniers de
leur langue
maternelle

savoir revêtir
sa propre garde-robe de mots
de couleurs
et la garde-robe hôte
qui les couvrira
pendant nos quatre saisons

arrivés avec des murs
dans la tête
des frontières
les séparant d’eux-mêmes
de leurs proches
de leurs rêves
de l’ensemble de la composition
de leur être
ils ne se reconnaissent pas
dans les grands espaces
les nouvelles cultures
ils sont placés au centre
de ce qu’ils ne sont pas

ouvrir leurs geôles
teindre leurs
nouvelles habitudes
en rouge coquelicot
ouvrir nos cercles
pour qu’ils y ajoutent
leur pan d’arc-en-ciel

 

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  MARIE CHOLETTE

Québec, le 22 mai 2017

https://fr-fr.facebook.com/cholette.marie

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odile-escolier3,

Odile Escolier

PATRICK CHEMIN...Extrait

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Quand les mots s'envoleront du texte pour visiter la vallée aux mille mémoires. Quand j'aurai fini d'écrire, c'est à dire compter toutes les étoiles du ciel dans ces nuits profondes de l'été. Quand la grande valse brillante de l'herbe s'ouvrira aux mains du silence. J'aurai fait une part du chemin. Quand mes mots rejoindront la grande rivière des mots de tous les humains. J'aurai été utile un court instant. J'aurai joint ma voix aux chants des hommes. Et alors mon corps de passant pourra de nouveau s'incarner dans celui de ces ancêtres silencieux qui vivaient sur la montagne. Il est étrange à un moment donné de prendre la parole, il est étrange d'oser écrire. Ils sont étranges tous ces poèmes accumulés dans le lit des jours d'une vie. C'est sans doute que j'étais un marcheur et que le silence qui m'accompagne était un silence peuplé de mots. Alors quand ils s'envoleront vers vous mes amis c'est que j'aurai fait ma part du chemin

 

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© PATRICK CHEMIN

(2011)
Texte inédit

 

 

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patrick

RENE CHAR...Extrait

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Oh la toujours plus rase solitude
Des larmes qui montent aux cimes.

Quand se déclare la débâcle
Et qu'un vieil aigle sans pouvoir
Voit revenir son assurance,
Le bonheur s'élance à son tour,
À flanc d'abîme les rattrape.

Chasseur rival, tu n'as rien appris,
Toi qui sans hâte me dépasses
Dans la mort que je contredis.

 

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RENE CHAR

 

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char

 

LA BOITE A MUSIQUE...Extrait

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Ce que je me dis à moi-même

jamais ne passe mes lèvres

de ce que je lis dans les livres

ne naît pas l'oubli de mes peines



or mes peines sont ordinaires

pourquoi résisteraient-elles

à la grâce d'un vol d'oiseaux

sauvages au bord du ciel



les oiseaux migrateurs sont loin

la peine toujours se réveille

et je ne peux tendre la main

qu'à cette ombre inconnue qui m'appelle

 

...

 

Je ne parlerai qu'à voix basse

à mes fantômes familiers

et de nos pas dans les allées

incertaines du vieux vieux temps

nul ne pourra suivre la trace



les reflets au bord des étangs

de nos misérables carcasses

s'évanouissent comme passent

les frêles amours les nuées

les étincelles de la grâce



Je ne parlerai qu'à voix basse

et le coeur à peine battant

à mes ombres dépossédées

par le mirage des années

incertaines du vieux vieux temps

 

 

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JEAN-CLAUDE PIROTTE

 

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mark briscoe

Oeuvre Mark Briscoe


EXPEDITION NOCTURNE AUTOUR DE MA CAVE

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« Et nous aurons aimé le vin des rêves comme jamais, nous aurons vendangé les sourires et les regards, nous aurons parcouru la pénombre des anciennes venelles au pied des vignobles lumineux, nous aurons exploré les niches où dorment les plus improbables flacons de jaune, nous aurons mesuré jour après jour la véraison des grappes et l'allure des nuages, nous aurons habité les faubourgs autour desquels la vigne s'éveille et se range et verdoie sur les coteaux, nous aurons bu l'amour de climats en climats, de parcelle en parcelle, et nous saurons encore que la vigne voisine, sous la protection du clocher de Saint-Just, portait le nom de paradis, car il est l'heure, qui sait ? de parler au passé.

 

...

 

Le vin, la littérature, la peinture, la musique, la philosophie même ne sont pas des ornements de la vie. Ils sont la vie même, qui n'est tissée que de confidences. Nous n'existons que dans l'à-peu-près, l'instable, le précaire et l'insoupçonnable. Nous ne pouvons compter que sur une planche de salut, où cependant nous redoutons de nous aventurer, car elle apparaît plus menacée, plus risquée encore, que nos certitudes mesquines et le sentiment taraudant de notre dépossession

 

.....

 

Je ne suis qu’un apatride, ou un émigré d’opinion. Plutôt qu’aux tropismes moutonniers du siècle, auxquels je suis viscéralement rebelle, je succombe à la seule élégie discrète des pays dont le lent effacement me bouleverse. Il y a, dans l’agonie des terroirs, un charme auquel l’épithète ineffable convient, c’est le charme des promenades de Nerval, des sourires masqués de Paul-Jean Toulet, des prénoms anachroniques des jeunes filles de Francis Jammes, et des chambres feutrées, des voix du silence, de Rodenbach.
Cette promenade-ci, autour d’une cave née d’un songe, j’aurais aimé qu’elle pût ressembler aux tableaux d’une exposition de Moussorgski, interprétés pas Ivo Pogorelich. Cette lenteur indécise, ces contrastes éloignés de toute enflure, cette retenue au bord du silence, et ces martèlements sourds aux échos si profonds et si lointains qu’ils semblent émaner de la texture même de la nuit.
Serait-il possible d’aller avec plus de lenteur encore, ce ne serait plus de la musique, mais du silence – une succession de silences habités comme on rêve que soient la littérature et la rencontre avec un vin sans égal et si confidentiel qu’il semble n’avoir mûri que pour se dévoiler hors du temps.

 

...

 

 

En renonçant à l’art comme au vin, à la paresse comme à l’ivresse de l’inattendu, nous nous livrons à la commune terreur, nous nous faisons les complices de ces tueurs d’humanité que sont les fous messianiques, les hommes d’État vergogneux, les sbires des sectes nazies. On trouble les consciences comme on sulfite le vin. Les mercantis de la chose publique cadenassent l'esprit du peuple (mais quel peuple, hélas!) entre des parois d'amiante, comme naguère encore des négociants véreux filtraient ce qu'ils prétendaient être du vin à travers la même substance fatale en ajoutant du méthanol afin de « fixer» la mixture. La gueule de bois n'a pas fini de ravager les victimes de la démocratie dévoyée.

 

 

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JEAN-CLAUDE PIROTTE

 

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VIN LIVRES

 

 

 

GENS SERIEUX S'ABSTENIR...Extrait

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A Maya...

 

 

C'est un chat mourant qui m'observe

il me demande guéris-moi
toi l'homme à qui j'accorde foi
il ne suffit pas de m'aimer

à ta façon un peu distraite
tu devrais pouvoir me soigner
si tu étais ce dieu des bêtes
que certains disent que tu es

et je lui parle doucement
maintenant au-delà des ans
il est compagnon de mes veilles

il est présent quand je m'éveille
et je suis certain qu'il m'attend
quelque part dans un creux du temps
.
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JEAN-CLAUDE PIROTTE
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maya

PROPOS SUR LE VIN

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J'aime le vin* parce qu'il m'est étrange, parce qu'il m'est familier,
 parce qu'il incompréhensible et fabuleux.
 J'aime le vin parce que je ne peux m'empêcher d'aimer les hommes.


...



Je dirais: allant de cave en cave je me suis aperçu que je n'avais pas besoin de le boire pour
aimer le vin.
Je l'aimais déjà,
je l'aimais avant de le goûter,
 je l'aimais avant de le connaître,
 je l'aimais avant de naître,
 je l'aimais avant que les poètes m'apprennent à l'aimer,
je l'aimais avant que l'homme se décide enfin à cultiver, apprivoiser, choyer la vigne comme un trésor inespéré.
Je l'aimais avant de savoir que la vigne porte des fruits, avant même que l'homme s'en avise


...

 


J'aimerais bien raconter cette histoire: ma vie avec le vin.
Je parle à mes amis: buvez du vin. Mais c'est à moi que je parle aussi:
bois du vin, bois du vin ce soir et tous les soirs.
Cependant, ne bois pas seul, jamais. Et ne bois qu'avec ceux que tu aimes.
Ou encore, ne bois qu'avec celle que tu aimeras.
Tu l'aimeras si le vin tout à coup scintille dans ses yeux,
si la couleur du vin s'éveille entre les doigts qui s'approchent du verre,
et si toi, brusquement, tu découvres en la regardant pencher un peu la tête
et se sourire à elle-même, tu découvres au vin que tu croyais connaître
des arômes sans précédents et des saveurs impossibles.
Ce sera la musique du vin.
Je crois, oui, je crois que la vie, le vin, ne cessent de nous ménager des surprises
en nous restituant le passé, l'enfance, les belles images au détour d'une ruelle,
ou dans l'éclat soudain de l'automne jaillissant d'un vignoble

 

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JEAN-CLAUDE PIROTTE

 

* Je tiens à rappeler que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé....!

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OB DE LAIDET

Oeuvre OB de Laidet

https://www.obdelaidet.fr/peintures/le-vin-et-la-gastronomie

CHANT XII, MAINTENANT, LE FEU NOMADE

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Mon navire est chargé de mémoire
de milliers d'années de signes et de lieux
du souvenir d'Ulysse qui refusa l'immortalité
des ouvreurs de routes,
des déchiffreurs d'univers,
de toutes les libertés arrachées.

Je salue les bardes, porteurs des mots de la tribu
le clair parler françois, ma patrie,
les poètes du monde, voleurs d'étoiles, brasseurs de nuages
sachant, en tapis volant, remonter le temps
Et chanter l'Amour et le souci.
Le dernier souffle de la saga leur appartient.

Au-delà de tous les désastres et de la mort
à chaque naissance, le monde recommence.

 

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GERARD CHALIAND

 

 

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sebastien mehal

 

Oeuvre Sébastien Méhal

https://testmehal.wordpress.com/oeuvres/oeuvres/

 

 

 

 

CHANT II, L'APPARITION

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D'aussi loin qu'on puisse voir, à travers des signes
nous étions là, dans le brouillard du temps,
saga si lointaine où nous sommes chasseurs et gibiers,
sans autre mémoire que l'empreinte de mains sur des parois,
était-ce pour marquer le passage,
pour ne pas mourir ?

Les silhouettes de bêtes familières à la vue,
sur toute la terre, sont nos traces
avec quelques ossements et des fragments de glaise durcie.

Les dieux sont apparus, pour ordonner le chaos,
faire travailler l'espèce humaine,
établir le corset des lois, des interdits et du châtiment,
conjurer la mort

L'écriture  naissait au bord des grands fleuves nourriciers,
avec le labour, le repiquage du riz
aux rives du Nil, de l'Euphrate,
au bord de l'Indus,
du fleuve Jaune et du fleuve Rouge, aux digues chaque année refaites.

La cité fondait l'Etat
dans un monde inégal, où règnent les puissants
Les despotes se prétendent divins
et se prolongent dans une mort célébrée par des pierres et des hymnes.

 

Tout est régi par la force et la crainte,
le perdant devient esclave.
Malheur aux vaincus !
Ainsi se font et défont les empires.

Je me souviens des oies sauvages des nécropoles de Thèbes,
prenant leur vol, au dessus du bleu des lotus.
De Gilgamesh, à la recherche de son ami disparu,
voulant savoir le secret de l'au-delà.
Tout ce que tu as eu de cher,
que tu as caressé et qui plaisait à ton coeur,
est aujourd'hui couvert de poussière,
tout cela dans la poussière est plongé
Le fil du destin mène de la nuit à la nuit,
et les jours fugitifs sont à toi.

 

 

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GERARD CHALIAND

 

 

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MEMOIRE

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