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Channel: EMMILA GITANA
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SI RESPIRER...Extrait

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… Et seulement les retombées de la neige, habillée de miroirs et de volutes. Désir de ce très pur moment quand la main grandira comme un enfant aveugle pour cueillir à même le ciel un fruit miré, et qui n’est rien. C’est alors que la lumière retournera au sol pour s’endormir, immense, dans ses linges. Pour apaiser sa fièvre, et pour, dans la cascade torsadée, éteindre, avec la rosée, sa crinière.

 

La lampe, mon amour.
Je te revois dans ce jardin de feuilles. La lune y est légère. Et toi, d’oiseaux tes mains. Amande immatérielle, où es-tu, ma très nue ? Et ce violon de rien, posé sur un très pur lit, fils de la pierre. Nous dormirons ensemble. Entre nous ce violon démesuré. Et qui sera détruit.
Ta lumière enfin enlacée à la mienne comme sont, de cuivre et corde, les objets de la mer. Le temps va se lever. Je n’oublie rien de cela qui nous fut dit entre dentelle et fruit. Ni je n’oublie, quand eut cessé l’orage, le retrait de ta rose chaude, jusqu’aux larmes.

(…)

Tout ce qui compte, tu le sais, est liseré, lisière. Je pense à ce qui tremble. Ce gibier-là, soyeux, est de peau transparente sous l’œil dur des fusils. Le sang aussi, facile à prendre. L’oiseau nous oubliera.
Mais toi, dans ce pays. Noire et dorée comme est la moisson de l’orage. L’épée du vent divisera le sel. Tu seras, mon amour, entrebâillée. Ton sang qui flue garnira l’obscure lampe, irradiera. Tu parleras la langue.
On ne saura jamais ce qui fait la nuit s’éclairer à la noirceur. Un ange est là, avec son dos terrible. Pour protéger nos dos.
Et la rivière aussi est-là, enfouie avec ses ruches. Le temps est au silence.
L’abeille est brève entre l’aube et la fleur.

 

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SALAH STETIE

 

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cabello

 


CE QUI RESTE APRES L'OUBLI

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Rien moins que rien c’est ce qui reste après l’oubli
L’écume de la vie et la couleur des roses pourquoi
Tout a passé si vite sur mes lèvres sur ton sommeil
L’oiseau qui paraphe le ciel cassé ne nous apprend
Plus rien et nos pas égarés dans la lumière glissent
Vers des questions interminables où sommes-nous
Avec nous-mêmes J’ai vendu la clé de mes songes
Il me reste le bleu de l’aube et le coquelicot de mai
Après la saison violente quand le vent a soufflé sur
La branche de mon amour quand mes mains gâtées
Plus loin que tes épaules de colline plus loin même
Que ce sable ouaté où nous nous trouvions à tâtons
Les regrets sont des oiseaux tués car c’est ton sang
Qui bat dans mon sang qu’il chante ou qu’il pleuve
Le ciel n’est là que pour mémoire pour l’espérance.

 

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ALAIN DUAULT

 

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PRE

 

 

 

 

 

LE JOUR SE LEVE ENCORE

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Quand tu n´y crois plus, que tout est perdu
Quand trompé, déçu, meurtri
Quand assis par terre, plus rien pouvoir faire
Tout seul, dans ton désert
Quand mal, trop mal, on marche à genoux
Quand sourds les hommes n´entendent plus le cri des hommes

Tu verras, l´aube revient quand même
Tu verras, le jour se lève encore
Même si tu ne crois plus à l´aurore
Tu verras, le jour se lève encore

Quand la terre saigne ses blessures
Sous l´avion qui crache la mort
Quand l´homme chacal tire à bout portant
Sur l´enfant qui rêve, ou qui dort
Quand mal, trop mal, tu voudrais larguer
Larguer, tout larguer
Quand la folie des hommes nous mène à l´horreur
Nous mène au dégoût

N´oublie pas, l’aube revient quand même
Et même pâle, le jour se lève encore
Étonné, on reprend le corps à corps
Allons-y puisque le jour se lève encore

Suivons les rivières, gardons les torrents
Restons en colère, soyons vigilants
Même si tout semble fini
N’oublions jamais qu´au bout d´une nuit
Qu´au bout de la nuit, qu´au bout de la nuit

Doucement, l’aube revient quand même
Même pâle, le jour se lève encore

Tu verras
Étonné, on reprend le corps à corps
Continue, le soleil se lève encore
Tu verras, le jour se lève encore…
Tu verras…

Même si…

Encore…

 

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BARBARA

 

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ROSSELA MELONI

 

 

SINGULIERES ET PURIELLES...Extrait

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"C'est une fille de haute liesse, à prendre la vie en proue, hisser les heures à vive allure, une femme libre de son essor. Elle rit vrai à la face du jour et son haleine a la fraicheur des pointes d'herbe quand frémit l'aube.
On tenterait de la retenir. La marge d'une étreinte, d'une page partagée, d'un morceau de pain rompu. Elle est déjà plus loin que le tournant de l'été. On cherche son propre chemin dans le sillage fulgurant.

 

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COLETTE NYS-MAZURE

 

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CIEL FEMME

 

LIBAN, MA ROSE NOIRE

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Ils redoublent de férocité
Et crient aux cèdres

Nous sommes les seigneurs de la guerre
Nous fermons la mer le ciel et la terre
Et pissons sur vos prières
Nous mangeons les collines et les montagnes
Nous détournons les fleuves
Volons les lacs les plateaux et les arbres
De chiffres sans nom
Nous remplissons vos cimetières

Nous sommes les nouveaux aigles
Nous aimons les ruines et les décombres
Le sang des chevaux éventrés
Les larmes des murs
Les enfants sous les pierres

Nous sommes les bâtisseurs de vos cauchemars
Coupeurs de routes
Coupeurs de ponts
Démolisseurs d’aéroports
Brûleurs de vos réserves
La farine est notre ennemie
Votre pain poudre pour notre canonnière
Nous mettons l’air à genoux
Le vent à feu et à sang

Nous sommes les ravageurs de centrales hydrauliques
L’eau c’est pour laver vos morts
Nous sommes la nuit de votre détresse
Destructeurs de centrales électriques
Amis des chauves-souris
La cécité guide nos cœurs
Assoiffés de vos linceuls sans cercueils

Nous sommes les rois de la lumière
Nous tuerons la lune s’il le faut
Pour disperser vos cendres
Dans les trous de notre mémoire
Nous prierons Dieu pour ouvrir son Enfer
Croix et croissant pour nourrir nos brasiers
Et nous ferons de vos frontières nos pissotières

La bannière étoilée est notre chandelier
Dans le ciel déchiré par nos mâchoires.

 

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TAHAR  BEKRI

 

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rose-noire

 

ETOILE DE MER

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 Étoile de mer, cri ouvert. 

 

Liberté de l’œil, pureté du vide, la vérité plonge. Lambeaux du soir, fenêtres obscures. Dans l’antre la parole est de cire, duperie, et griffure, brisure de l’écaille. Chant de l’âme. 

 

Le bras au sillon tourne et se dénude, palabra blanca, espuma verde. Je m’en vais sur les rides du monde. Pleurs et cris. Fleur noire dans le ventre du songe. Racine mère. 

 

Luna lunera en la tierra escrita. Mentira. Il s’énamoure de son image, souvenir du ciel. Instant vivant. Chuchotement de l’ombre sur la paroi du rêve. Joie nouvelle. L’air frise l’onde. 

 

Papier de braise, l’abeille se consume et embrasse la plume. L’heure est à l’histoire, à la mémoire du mot. « Fleuves impassibles ». Oiseaux des brumes caves. Dans l’oreille du ruisseau un caillou a pleuré. Eau.

 

 Sacrifice de miel, par l’oiseau traversé. 

 

«Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne ». Ton cœur est une fleur que ma main cueille et donne au ciel des nuits. Le souffle, un dessin, une étoile se dilue dans l’œil.

 

Empressé et vaillant le cœur souffle les roses. Fil de l’air à ses pieds. Dans l’eau la voix se noie, elle est espoir. Feuilles aux branches, poussière des grands soirs, le psaume est un oiseau, une consolation. Corazón en el pecho.

 

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MARIA-DOLORES CANO

http://reveusedemots.blogspot.fr/

 

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philippe charp

Oeuvre Philippe Charpentier

 

 

 

 

 

 

L'ADIEU

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Nous sommes revenus à notre origine.
Ce fut le lieu de l'évidence, mais déchirée.
Les fenêtres mêlaient trop de lumières,
Les escaliers gravissaient trop d'étoiles
Qui sont des arches qui s'effondrent, des gravats,
Le feu semblait brûler dans un autre monde.

Et maintenant des oiseaux volent de chambre en chambre,
Les volets sont tombés, le lit est couvert de pierres,
L'âtre plein de débris du ciel qui vont s'éteindre.
Là nous parlions, le soir, presque à voix basse
A cause des rumeurs des voûtes, là pourtant
Nous formions nos projets : mais une barque,
Chargée de pierres rouges, s'éloignait
Irrésistiblement d'une rive, et l'oubli
Posait déjà sa cendre sur les rêves
Que nous recommencions sans fin, peuplant d'images
Le feu qui a brûlé jusqu'au dernier jour.

Est-il vrai, mon amie,
Qu'il n'y a qu'un seul mot pour désigner
Dans la langue qu'on nomme la poésie
Le soleil du matin et celui du soir,
Un seul le cri de joie et le cri d'angoisse,
Un seul l'amont désert et les coups de haches,
Un seul le lit défait et le ciel d'orage,
Un seul l'enfant qui naît et le dieu mort ?

Oui, je le crois, je veux le croire, mais quelles sont
Ces ombres qui emportent le miroir ?
Et vois, la ronce prend parmi les pierres
Sur la voie d'herbe encore mal frayée
Où se portaient nos pas vers les jeunes arbres.
Il me semble aujourd'hui, ici, que la parole
Est cette auge à demi brisée, dont se répand
A chaque aube de pluie l'eau inutile.

L'herbe et dans l'herbe l'eau qui brille, comme un fleuve.
Tout est toujours à remailler du monde.
Le paradis est épars, je le sais,
C'est la tâche terrestre d'en reconnaître
Les fleurs disséminées dans l'herbe pauvre,
Mais l'ange a disparu, une lumière
Qui ne fut plus soudain que soleil couchant.

Et comme Adam et Ève nous marcherons
Une dernière fois dans le jardin.
Comme Adam le premier regret, comme Ève le premier
Courage nous voudrons et ne voudrons pas
Franchir la porte basse qui s'entrouvre
Là-bas, à l'autre bout des longes, colorée
Comme auguralement d'un dernier rayon.
L'avenir se prend-il dans l'origine
Comme le ciel consent à un miroir courbe,
Pourrons-nous recueillir de cette lumière
Qui a été le miracle d'ici
La semence dans nos mains sombres, pour d'autres flaques
Au secret d'autres champs «barrées de pierres»?

Certes, le lieu pour vaincre, pour nous vaincre, c'est ici
Dont nous partons, ce soir. Ici sans fin
Comme cette eau qui s'échappe de l'auge.

 

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YVES BONNEFOY

 

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C MONET

Oeuvre Claude Monet

 

 

 

 

 

LES ECRITS DANS L'ARBRE...Extrait

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Entrer par l’enfance.
Déposer nos bagages et nos innocences.
Nous venons du monde d’avant la naissance.
Découvrir ce jeu de rôle et son incandescence.
La terre est tout autour de nous
comme un berceau immense.
Un jardin où placer nos hautes espérances.
Entrer par l’amour et ses chants.
Et ses danses.
Et ses résidences.
Le parfum : la pierre et l’ambre.
Et l’arbre de vie dans la frondaison de ses branches.
Les bras tendus vers les espaces
où placer nos hautes espérances.
Le chemin des jours.
Les ocres du ciel.
Les villes où se rencontrer.
Les rues étroites où prononcer
le nom du bien-aimé.
D’une berge à l’autre :
de la tendresse à la reconnaissance.
Le jardin suspendu où placer nos hautes espérances.
Marcher sur le chemin
où la terre est vivante et lourde.
Découvrir l’âge ou le temps est loin.
Qui s’en va dans la rivière pour oublier le torrent.
La source.
Et la truite du souvenir dans ta main qui glisse.
Les parfums.
La turquoise et la réglisse.
Les étoiles dans le ciel
et la tendresse jumelle de la lune.
Tout un espace délicieusement infini et lumineux
pour ne pas oublier nos hautes espérances.
 

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PATRICK CHEMIN

 

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enfants-

 



 


FIN D'ETE

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C'est le signal d'une fin de saison.... Les aiguilles du pin, brûlées par le soleil, perdent leur couleur verte et s'affaissent doucement, fatiguées de cet été torride. Le vent balance, prudemment encore, les branches pour les alléger de leurs fruits, qu'un enfant ramassera afin de décorer, plus tard, un arbre de Noël. On n'entend déja plus les bons coups de fourchettes et les rires joyeux de fin de soirée dans les jardins d'à côté où l'on profitait de quelques instants de rare fraicheur. L'Eté s'endort, il assombrit le ciel un peu plus tôt et allume les étoiles comme pour prolonger la fête sous les lampions. Il fait fermer les fenêtres avant l'heure, et, à pas de velours, chacun retrouve une intimité qu'il a pourtant partagée toute la saison.
Cette fin de règne est palpable jusque sur la table,  la disparition de quelques fruits , l' apparition d'un autre... On résiste pourtant, mais on est déjà touché...  Comme un plumeau qui balaie délicatement le reste de ce temps, la nature murmure qu'elle veut faire place nette.  On est au seuil de  "l'hors saison" et l'on reçoit le souffle d'une avant première attendue.

 

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JOSIANE

 

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Pomme-de-pin

 

 

 

AGNES SCHNELL

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La nuit atteint un lieu différent
quelque chose comme un exil
crispé parfois en nos poings

tout paraît doublé d’odeurs palpables
de touchers veloutés
de la légèreté des ailes

tout semble précaire
et creux.

On sait que l’on rêve
et que l’on devra se réveiller.

 

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AGNES SCHNELL

 

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AGNES3

 

 

 

 

 

 

 

 

COEUR FONDATEUR...Extrait

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 Et toujours cette dure fatigue
Des jours pliés contre les jours
Et le matin tous les matins
Les tilleuls saturés de feuilles
Obstruent chaque fenêtre devant chaque pensée
Quand pèse l'absence de lumière
Tu ranges les objets
Le long des quatre murs
Tu as aussi rangé des évènements
Aux quatre coins de ta mémoire
Si une écharde te demeure
Elle ressemble à un phare
Forgeron sans un pleur qui forges ton amour
Tu te crois séparé de l'amour
Avec effort tu relèves la tête
Et regardes si dans le temps pauvre
Passe un oiseau désert
Et derrière les tilleuls tu fais face
Et les jours passent après les jours
Et s'il persiste une parole
Le tout premier des tiens à traverser la chambre
Te confiera depuis la courbe de son corps
Le chiffre d'un infini
Couché
Qui se relève

 

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GABRIELLE ALTHEN

 

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michel CHARRIER R

Oeuvre Michel Charrier

 

 

 

 

 

L'ARBRE PARLE...Extrait

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Je n’ai pas été Don Quichotte,
je n’ai redressé aucun tort
(même si parfois
les forçats m’ont jeté des pierres)
mais je veux,
comme lui, mourir les yeux ouverts.
Mourir
en sachant que mourir c’est revenir
là où nous ne savons pas,
là où,
sans espérance, nous attendons.
Mourir
réconcilié avec les trois temps
et les cinq directions,
l’âme
- ou ce qu’ainsi nous appelons -
devenue une transparence.
Je demande
non l’illumination :
ouvrir les yeux,
regarder, toucher le monde
avec un regard de soleil qui se retire ;
je demande àêtre la quiétude du vertige,
la conscience du temps
la durée à peine d’un battement de paupière
de l’âme assiégée

(…)
je demande àêtre bref scintillement,
soudaine fixité d’un reflet
sur la houle de cette heure-là :
mémoire et oubli,
à la fin,
une même clarté instantanée

 

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OCTAVIO PAZ

 

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JJJ

Oeuvre Jaya Suberg

 

 

 

 

 

L'ARC ET LA LYRE...Extrait

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La poésie est connaissance, salut, pouvoir, abandon. Opération capable de changer le monde,
l’activité poétique est révolutionnaire par nature ; exercice spirituel, elle est une méthode de libération intérieure. La poésie révèle ce monde ; elle en crée un autre.
Et l’homme acquiert enfin la conscience d’être autre chose qu’un pur passage…

 

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OCTAVIO PAZ

 

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RACHID HANBALI

Oeuvre Rachid Hanbali

 

ABOU EL KACEM CHEBBI

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S'il arrive au peuple, un jour, de vouloir vivre,
Il faudra bien que le destin réponde,
Il faudra bien que s'ouvre la nuit,
Il faudra bien que cèdent les chaînes.
Celui que le désir de vivre n'a pas étreint à bras le corps,
S'évapore et disparaît au grand ciel de la vie.
Ainsi m'ont dit les êtres, tous les êtres.
Ainsi m'a parlé leur esprit caché.

Au sommet des montagnes, au plus secret des arbres,
Dans la mer déchaînée, écoute murmurer le vent :
"Que je me tourne vers un lieu du monde,
Et je m'habille d'espoir, et me dépouille de prudence.
Je ne crains la rigueur des sentiers,
Ni le feu le plus altier.
Refuser la montagne haute,
N'est-ce point vivre, à jamais, au fossé ?

 

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ABOU EL KACEM CHEBBI

 

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TUNISIE

 

 

 

LE JARDIN

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Arrête-toi au fond de ce jardin
Pour l’air et pour le peu de roses
Arrête-toi, je te rejoins
Tu es plus belle que mon attente
Plus terrible encore quand le temps cesse
Car tu as cessé de vivre dans le temps
Mémoire
Poussant le grillage de fer
Pas à pas sur les terres humides
De la rosée plus que le jour
Je te rejoins
Il n’y a plus personne dans ce jardin
Les quelques pas avaient gravé la terre
C’était mon pas
Ô disparue derrière les ronces.

 

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BEATRIE DOUVRE

 

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a1 B

 

 

 


POESIE SUR MARNE...Extait

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Je vais te donner un secret d'écume pliée encore dans
un pan de la nuit sur les îles impassibles semées
quelque part comme un avènement d'autres espaces
soulevés d'innocence ;
je vais te donner un royaume sans aucune empreinte
de pas encore ;
je vais te donner la gratitude émouvante d'éclore encore ;
vois… ne t'est-il pas venu une terre jumelle dans
la lumière de chaque matin qui t'a fait pérenne sous
les grands arbres à feuilles caduques… ?

 

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GENEVIEVE DEPLATIERE

 

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mer 2

 

 

 

 

 

 

 

 

LE CRI, LE CHANT...Extrait

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J’ai faim de mondes infinis
Vieille soupe d’astres et de songes
De ce pain bleu des galaxies
Qui fume encore et me prolonge
J’ai faim d’îles et d’archipels
Où mijotent d’autres saveurs
Faim d’une faim originelle
Venue de l’espace intérieur
J’ai faim de ces couleurs qui crament
De cette lumière sabre au clair
Faim dans ma chair et dans mon âme
De tous les fumets de la terre
J’ai faim d’un vertige de femme
Pétrie de nuits et de marées
Quand le grand désir qui s’enflamme
Ouvre le sexe de l’été
J’ai faim d’une fraternité
Qui tremble de toute sa treille
Faim des vivantes vérités
Des évidences du soleil
J’ai faim d’une vie à ras bords
Qui dégorge sa sève noire
De cette vie qui se dévore
Dernière tablée du hasard
J’ai faim de cette éternité
De ce ciel vide qui me coiffe
Que la mort en meure bouche bée
À la fin de l’envoi j’ai soif.

 

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JEAN VASCA

 

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GIOVANNI LANFRANCO

Oeuvre Giovanni Lanfranco

 

 

SAIT-ON JAMAIS...

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A ma mère  

 

Si tu es, comme il m’arrive de t’espérer encore,

capable

d’apercevoir le même azur que mes yeux

et de reconnaître les routes où je m’aventure

depuis l’alvéole

où parfois je ne peux t’enfermer

par refus délaisser m’anéantir la lassitude,

(ou d’abdiquer sans remède la recherche d’un sens),

alors peut-être, en échappant aux faits de science

es-tu là, telle que je peux encore t’espérer.

 

Si tu regardes, tu sais que je ne trahis jamais

la parole que nous nous sommes donnée sans réserve

et qu’après toi semble-t-il je m’efforce d’honorer,

tu n’ignores pas combien je te suis resté fidèle,

qu’en toutes circonstances marquantes je t’associe

pour faire plus douce ma rêche sensation de vivre

privé de tesregards, de tes sourires, de ta voix,

tu me vois, et sais que mes soupirs te restent fidèles.

 

Si tu m’entends murmurer du tréfonds de mon mutisme

à quel point, privé de toute espérance, je t’aspecte

sans me résigner à ne plus me présenter à toi,

dépossédé de berçante confiance dans ton vide,

avec mon seul dénuement de pauvre de la pensée

sans balluchon de concepts, de savoir, de connaissances

qui tînt lieu même en rêve de contrepoids pour ma faim,

tu entends alors tout ce que mes silences te disent.

 

Si tu parles au travers du néant, à ta manière,

fût-ce celle d’oiseaux ou des cimes d’arbres au vent,

par-delà la pauvreté du langage dont je doute,

du fait que je sais me contenter d’extrêmement peu,

puisque notre échange est désormais réduit à son comble,

la lumière pâle ou vive, les directions du vent,

quelque variante des intonations du carillon,

dis-toi bien que je fais tout pour te capter, si tu parles.

 

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HENRI-LOUIS PALLEN

 http://www.lierreentravail.com

 

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PICASSO 6

Oeuvre Pablo Picasso

 

 

 

 

 

AGNES SCHNELL

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On n’ose dire les gestes
froissés d’insignifiance
ou l’arrachement d’un oiseau lourd …

On s’enferme
on cèle ses orages
en un jardin d’absences
en un creux froid
toujours blessant


on se bâtit une carapace
un mur à calciner les regards
un mur où s’écrase la violence
des mots.

 

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AGNES SCHNELL

 

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OISEAU

 

 

LES SENTIMENTS PERDIDIFS...Extrait

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Le mensonge est cette lumière

 de misère et d’arrangement.

 

 L’enfance est la morte racine

 de nos jours de vieillissement.

 

 Et ce puits, si profond de mémoire,

 de cicatrices…

 

 Nos troubles voix,

 sans accent et sans phrases

 pour le souvenir déchu.

  

                                       LES MOTS SE TAISENT

AVANT DE CRIER.

 

 LE BONHEUR EST L’ÉPHÉMÈRE

 DE LA CRUAUTÉ !

 

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PATRICK BERTA FORGAS

 

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NOIR

 

 

 

 

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