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Channel: EMMILA GITANA
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EN FILIGRANE, L'ARDENNE...Extrait

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En apparence
rien n’a changé.
Ni stridence      ni démesure
seule la parole intime
ivre en son flux est dénouée.


En apparence rien n’a changé.
La sente est raide
la forêt muette
la colline    dorée sous l’or froid
se baigne dans le gris liquide.


On dirait que tout est en attente
d’un retour
d’une braise     d’une luciole intime
ou peut-être
de cet immense que l’on désire
mais ne nomme pas.


En apparence rien ne change
sinon ce creux élargi
bien plus sombre à chaque détour
sinon cette voix perdue
vestige déjà…

 

 

 

 ! DIAMON~11

 

AGNES SCHNELL

 

 

! DIAMON~11

 

milk berry3

Photographie Milk Berry


PRESENCES

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Echo rugueux
trop lointain.

Mémoire en terrasses
noyée sous l’opacité
veinée de chuchotis
grandissants. 

Voyage chaotique
sans attaches
roches empilées
en équilibre douteux
des pages mortes
pour sentinelles.

Seuls des limons
pâteux où l’on s’embourbe
seules des bribes confuses
non déchiffrées
de longs murmures comme fumées
affluant
nous viennent.

Sons érodés
un bourdonnement ondule
vision d’un espace barbare
et nu.

Mémoire errante
de nœuds et de méandres
détournée,
mémoire diapason
prête à vibrer au moindre appel.
Mais d'où venu ? 

Pollens de cendre
mêlés
fatras       désordre
larmes et foudre
et ce cri puissant
jamais assoupi
qui nous traverse.

Mémoire grosse
prête à rompre
à renverser
l’infinité apeurée.

Mémoire irradiante 
long remuement       en soi.
Éclats       miettes
à rassembler
à collecter…

Toi       à l’écoute
toi te perdant une fois de plus
dans ces hiéroglyphes intimes
griffus       prégnants
qui t’assiègent
et qui t’obsèdent,
écrans opaques sur le présent.

 

 

! DIAMON~11

 

 

 

AGNES SCHNELL

Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)

https://terresdefemmes.blogs.com/

 

 

! DIAMON~11

 

milk berry

Photographie Milk Berry

FILS DE LUMIERE

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des fils aux pères
nous avons été
qui ils seront
avons-nous compris
qu'il restera du noir
à la lumière
plus loin que nous
maintenant c'est toi
qui me fais signe
pour creuser
un ciel perdu
et fleurir un autre
soleil

 

 

! DIAMON~11

 

 

MICHEL EKHARD ELIAL

 

 

! DIAMON~11

 

 

dali2

Oeuvre Salvador Dali

 

TESTAMENT

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À ma mort veuillez laisser dehors mes jambes.

Ce sont elles qui m'ont lancéà la poursuite de traces ardentes

et des traces glaciales sur la neige gelée.

Elles m'ont porté, elles ont défailli et je suis tombé.

Par elles j'ai ressenti la terre, les pierres, les ronces,

le gravats et le béton, le verre et la rouille.

Mes jambes ont aimé, elles ont marché sur la trace d'Ève.

Ce sont elles qui ont voulu que je sois ici

et non là où je devais peut-être me trouver.

Jamais mes jambes n'ont eu de regrets,

mes jambes n'ont pas de bouche,

pas de souffle, pas de poumons ou de hoquet.

Elles sont aveugles, laissez-les dehors, sans tombe.

 

À ma mort veuillez laisser dehors mes mains.

Deux mains, deux pauvres mains :

estampée dessus la forme de nos origines,

peut-être aussi la carte de certaine dépigmentation.

Mes mains, les seules capables de chanter mes silences.

Ce sont elles et elles seules qui ont jeté de la braise ardente sur ma poitrine trop tendre

Elles et elles seules savent tanguer sur le désert de la feuille blanche,

gesticuler par des mots insonores : ce sont elles qui chaque heure, chaque minute,

chaque seconde gravent mon nom sur la matière moite du Temps.

Mes mains dans la terre noire, sans racines, sans un trou à elles.

Quand repousseront-elles, mes mains ?

Mes doigts sont les lambeaux de mes mains mutilées.

Que les doigts de ces mains usées pendent jusqu'à l'usure totale.

 

À ma mort veuillez laisser dehors ma tête.

Dans ma tête ont habité mes yeux, mes oreilles,

mes sens épuisés, et mon front vertical en elle s'est retrouvé.

Cette tête a voulu que j'aime la Mort,

que j'aime la violette sur la terre gelée de mon pays.

C'est cette tête-là qui a commandé mes jambes, mes mains, mon moi-même.

En elle ont siégé les ganglions de mes larmes et leur liquide dur comme de la grêle.

En elle s'est incrusté le stigmate de ma blessure mille fois rasée,

celle qui a la forme d'une mouette.

Là gît la mer refoulée, le bois incendié et le voluptueux nuage.

Là séjournent les fleurs myosotis, mes amoureuses aux mains de chewing-gum,

l'epsilon, l'X et plusieurs autres symboles à l'aide desquels j'ai marqué un corps apparu.

Là coule mon fleuve vivant qui tarit,

se dessèche et s'évapore laissant par derrière un gravier aride,

un chemin obligé pour mon pied sans talon.

Ah ! tête souveraine, c'est toi qui m'aurais guidé,

c'est à toi les orties, l'aubépine et les coquillages dans les basses eaux,

mes plaies en forme de lettres et mon sang en forme d'onde c'est à toi.

De là-haut, sur mes épaules chétives,

tu ne cesses de lancer ton cri aigu d'oiseau de mer.

 

À ma mort veuillez me laisser tout entier dehors sans tombe.

Moi, entièrement coupable.

 

 

! DIAMON~11

 

 

PRIMO SHLLAKU 

 

! DIAMON~11

Flandrin,_Hippolyte

Oeuvre Hippolyte Flandrin

NATALE

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J'entends des voix qui tremblent
Si seulement tombées des nues
De la lèvre d'un ange
Avec des mots d'encens, de myrrhe et de miel
Un baume de Noël 
La paume d'une main
Sur toutes les souffrances

Peu m'importe le nom des dieux 
Effacés au fond des cieux
Noël figure la naissance
Celle de l'homme, de l'abeille, des étoiles, des lucioles et des lys
Et même de la pierre
La chorale première fut un chant minéral
Une lyre aux cordes de pluie

Nulle aube n'est de l'insignifiance 
Nous appartenons au frissonnement de l'univers
Seul et par milliers
Le grain de sable du sablier
Danse sur l'arène en nuage
L'enfant d'un ventre
Est un toujours un enfant du voyage
Perdu d'avance

J'entends les voix des âmes 
Verser leurs lentes larmes
Sur leurs fruits enveloppés de terre
Argile noire
Argile blanche
Nous marchons au-dessus des corps disparus 
Des ancêtres de nos ancêtres

Pleins d'ignorance
Nous déambulons parmi les au-delà
Nous faisons tant de bruit
Soyons le temps d'une nuit
Consolants et consolés
Mères et pères de cet enfant qui pleure
A l'intérieur 
De notre minuscule étable

 

 

! DIAMON~11

 

 

 ANNA MARIA CARULINA CELLI

 

 

! DIAMON~11

 

 

Mahmoud Al-Kurd3,

Photographie Mahmoud Al -Kurd

FÊTE EN PAUVRETE

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De quelle fête en pauvreté nous approchons-nous,
De quel matin empli de larmes et de lumière,
De quel soleil en joie,
Tandis que le vent de la nuit
Peine à trouver
Entre nos mains remplies
Le moindre passage
Pour consoler en nous
L’enfant perdu de la promesse ?

 

! DIAMON~11

 

 

JEAN LAVOUE

www.enfancedesarbres.com

 

 

! DIAMON~11

 

susan hall

Oeuvre Susan Hall

NOËL...

AMIS, SOYEZ TOUJOURS....

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Amis soyez toujours ces veilleuses qui tremblent 
Cette fièvre dans l'air comme une onde passant 
Laissez fumer longtemps la cendre des paroles 
Ne verrouillez jamais la vie à double tour

Je suis là cœur battant dans certains soirs d'été 
A vous imaginer à vous réinventer

Amis soyez toujours ces voix sur l'autre rive 
Qui prolongent dans moi la fête et la ferveur 
Des fois vous le savez il fait encore si froid 
Le voyage est si long jusqu'aux terres promises

Je suis là cœur battant dans tous les trains de nuit 
Traversant comme vous tant de gares désertes

Amis soyez toujours l'ombre d'un bateau ivre 
Ce vieux rêve têtu qui nous tenait debout 
Peut être vivrons-nous des lambeaux d'avenir 
Et puis nous vieillirons comme le veut l'usage

Je suis là cœur battant à tous les carrefours 
A vous tendre les mains dans l'axe du soleil

 

 

! DIAMON~11

 

 

JEAN VASCA

 

 

! DIAMON~11

 

AMIS


LAISSEZ MOI VOUS DIRE...

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...

Laissez-moi vous dire que le poète n'a pas la vie facile dans un monde devenu ce manteau de ténèbres, pailleté d'éphémère par une actualité exténuée en quelques heures, qu'on renouvelle tous les jours et qui tient toute la place avant de s'effacer. Un monde où le niveau des larmes, cependant, ne cesse de monter. Un monde pilonné, trituré, sermonné de plus en plus sévèrement par le verbe surnaturel des catastrophes, couché sous le vent fort de ce langage, le plus clair et le plus nu de tous, dont les statisticiens s'emparent aussitôt pour le rendre inintelligible [...] C'est pourquoi, je le dis ici, pour le salut de ce qui nous reste d'âme, pour l'honneur de l'esprit : jamais depuis l'origine du monde, depuis la création de la lumière et la séparation des eaux d'en haut et de celles d'en bas, ni à aucun moment au long de notre histoire depuis le tout premier commencement, jamais la poésie n'a été aussi nécessaire- quel que puisse être le nombre de ceux qui ne le savent pas- ni réclamé dans une urgence aussi abrupte et absolue l'indispensable chant secret de cette pauvresse splendide, fille sauvage de la Providence et seule héritière directe des hautes évidences premières, qui fait la honte du monde dit "civilisé"- et singulièrement en France où elle est méprisée, ignorée, rejetée de nos jours plus et mieux que partout ailleurs. Parce qu'elle est l'enfant surnaturel du verbe et naturellement l'avocate de l'âme insurgée, donc de plain-pied avec l'Apocalypse, la poésie est par essence le seul langage assez vivant, encore assez armé, encore assez puissant et entier, assez près du mystère aussi de la parole, pour emporter d'assaut les forteresses de l'inertie et crever le béton des citadelles du mensonge, portant en elle un grain de vérité humaine qui peut germer encore, une semence de beauté qui fleurira dans la hideur, de saints pollens de l'immortelle simplicité et même, pour certains, l'amande du noyau du fruit intemporel qui fait lever dans l'âme, puissamment, un arbre superbe avec le bruissement vivant de son feuillage, le creusement très doux du bleu des ombres et la visite claire des oiseaux qui le feront sourire. Autour de sa sagesse pivotent les saisons. Jamais un mot. Il lave l'air intimement. Il appelle la pluie d'en haut. Il fertilise les déserts. Et c'est sur lui, significativement, sur ce mage majestueux que s'abat, depuis un quart de siècle, la main meurtrière de ce qu'on nomme le progrès.

 

 

! DIAMON~11

 

 

ARMEL GUERNE 

 

 

! DIAMON~11

 

 

Zhang Lu2

Oeuvre Zhang Lu

JEAN LAVOUE...Extrait

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A ma mère, ma fille Vincia, mes petites-filles Mila, Emma, Loreleï

.

J’ai agrandis en moi les sillons du silence
Pour y planter profond les pousses de la joie ;
Je ne contemple plus les arbres du dehors,
Je les fais croître en moi dans le don désarmé ;
Le poème creuse au loin ses racines de vie,
Il me suffit d’un rien, d’être là, d’espérer ;
Même si j’ai mal au vent, aux marées, aux sillages,
Je cueille avec ferveur les bourgeons de l’année ;
Demeurer sans compter élargit mes feuillages,
Je veille avec le souffle la sève de l’été.

 

 

 

 ! DIAMON~11

 

 

JEAN LAVOUE

26 décembre 2018

 

 

! DIAMON~11

 

 

maia sikorskaia

Oeuvre Maia Sikorskaia 

BERNARD PERROY...Extrait

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Dis-moi...
combien de fois l'on part vraiment dans une vie
à la rencontre de l'inconnu,

quand le temps 
passe sous le soleil sans crier gare,
aussi invisible que le fleuve de nos désirs,

quand la lumière nous réchauffe
comme le sourire d'un enfant,
et s'en va en s'inclinant
pour pénétrer l'épaisseur de nos pas,

comme si nous nous laissions
traverser par l'infini....

 

 

! DIAMON~11

 

 

BERNARD PERROY

 

 

! DIAMON~11

 

Zhang Weimin b

Oeuvre Zhang Weimin B.

  

ANNA MARIA CARULINA CELLI...Extrait

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Des cartons entassés 
A l'entrée de la demeure de naguère
Logis des gens d'autrefois 
Que nous étions 
Que nous avons abandonné 
Chacun de son côté
De lasse guerre 
Une maison de brins de paille 
Un taudis de miteux fragments d'air 
Où tu passais en coup de vent
La paillasse de tes nuits 
L'adresse de mes levants 
Il n'en reste rien aujourd'hui 
Qu'un trou de mémoire 
Une pagaille de mots 
Tombés sur le champ de bataille 
Un seuil sur le vide 
Une fenêtre suspendue à un souffle
Sous des rideaux tremblants 
Une porte bat de l'aile 
A travers le silence
Une maison si nue
Qu'elle ne peut même cacher sa flétrissure
Pourquoi y être revenus
Puisque tu n'as rien apporté ?
Ces cartons à mon nom sont fermés 
Je ne les ouvrirai pas
Je les laisse là
Je n'ai plus l'âme à repeupler le désert
A engranger des paroles d'amour pour l'hiver 
L'usure de mes vertèbres 
M'interdit de courber l'échine
A ramasser cailloux et débris de roseaux 
Pour les tisser au fil d'un éphémère nuage 
Je vois à travers toi
Les fantaisies nomades
D'un rêveur sédentaire 
On ne refait pas le monde
On ne refait pas hier
Avec seulement deux mains et une pierre
Je ne sais plus
A moi seule
Etre un mur
Emplir de chaleur le cercle d'une chambre
Je n'ai de feu que pour mes doigts
Ce n'est pas parce que nous frottons quelques fois
Nos impudeurs dans la nuit
Qu'il me reste assez de sang pour nos deux bouches à nourrir 
Pourquoi ce rendez-vous
Si tu n'as rien apporté
Que la rengaine du passé
Qu'un coeur à tout rompre?

 

 

! DIAMON~11

 

 

ANNA MARIA CARULINA CELLI

 

 

! DIAMON~11

 

cl monet2

Oeuvre Claude Monet

LA PERSISTANCE ILLOGIQUE DE LA VIE

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Cette mystérieuse circonstance qui fait que les choses de notre passé continuent d’exister

y compris lorsqu’elles sortent de notre vie, et s’épanouissent,
même, en donnant chaque saison de nouveaux fruits, pour une récolte dont nous ne saurons plus rien.

 

! DIAMON~11

 

 

ALESSANDRO BARICCO

 

 

! DIAMON~11

 

emma et cé 2018,,

Emma et Cé...

GOËTIA - DARK MAGIC MUSIC

LE SOUFFLE ET LA SEVE...Extrait - HOMMAGE A UN AMI DISPARU EN 2018...BRUNO ODILE

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Ce matin, la vitalité de la beauté me communique son désir d’élévation. Feuilles d’automne tombées dans le miroir des saisons, je vous aime fringantes et craquantes lorsque le pas du marcheur vous écrase. La rosée toute nue s’adosse aux premières lueurs du jour et le mur sur lequel je m’appuie se repeint à la clarté des ombres traînantes.

L’esthétisme a le goût des rencontres. Pour lui, la solitude n’est pas un lieu privilégié, au contraire elle s’accapare l’objet même du beau pour le couvrir de toutes nos zizanies intérieures. Etranglé, l’élan porteur de la nature ne reçoit pas l’impulsion, le coup de rein permettant le décrochage. A mes côtés, une vie s’éteint doucement et je ne saurais dire toute l’ampleur de la déconvenue.

Chute inévitable, torpeur du résignement, la nuit définitive s’affirme dans la permanence. Je songe, ici, à l’arbre qui tombe frappé par la foudre. Dans la campagne endormie, un hibou vieille sur l’herbe déracinée, la tête saturée sur les plaies du bois calciné. Puis la montagne absorbe l’éclair pour en traduire ses notes échevelées concentrant l’harmonie dans sa fragile besace.

L’émiettement réconcilie la douceur de l’air avec les fragments de mots réparant le monde. Des voix mortes depuis la nuit des temps remontent par endroits des messages perdus, des tirelires d’un vocable enseveli par la zébrure du silence.

Trouble simulacre, la vigie de mon cœur plane au-dessus du souffle difforme de mon existence. J’habite par moment la clé de mes leurres. Ce qui reste caché dans le hall de la patience immobilise jusqu’à la source de mes paroles. Une voix décapante s’accorde aux aveux sans comprendre ce qui a creusé le puits pour en hisser l’eau jusqu’à la lumière.

Régénération brutale, aspirations irrésistibles et blessantes, serait-ce la soif hospitalière ou l’assèchement d’un bûcher qui dissimule la clarté ? Mettre à nu chaque rêve, chaque frisson, est-ce le moyen pour redonner à la présence le fugace tracé permettant de l’entrevoir ?

La renaissance est toujours un peu de cette terre en exil. Une expérience où le lieu devient une frontière et ou la limite franchit la terre natale.

Bientôt, l’onde qui me caresse à rebrousse-poil comme une remontée d’aigreur parfumera l’espace que tu as quitté. Il n’y aura là qu’angles morts et rebuffades dans l’asphyxie des jours contondants. Une larve ingérée et digérée par les coups de gueule du néant. L’exclamation de la lumière jaillira de la blessure suffoquée et la palpitation de l’instant s’en retournera dans le berceau où la pulpe et le fruit ne sont qu’attente, prières et éclatements d’un renouveau.

Le chemin nu et imperceptible, conduisant à la beauté de toute chose, est si tortueux que ses cascades d’émotions déroutent le promeneur de l’invisible pays d’une existence palpitante. L’abîme est alors le seul lieu possible pour la vérité.

Pour le Dérouté, l'esthète voyageur, le nomade funambule, ces allégories sont les vibrants témoignages d'un "dehors" qui fait fulgurance. Jaillissement d'un hors-champ, irruption de l'irréductible, d’un arrière-monde silencieux. Cloaques immanents de la représentation, l’unité narrative se disloque lorsqu’il s’agit d’étayer l’image de la beauté pure.

 

 

! DIAMON~11

 

 

BRUNO ODILE

 http://emmila.canalblog.com/archives/bruno_odile/index.html

 

! DIAMON~11

 

 

 

Diane Chesnel CLIO Photos paros

 

 Photographie Diane Chesnel

Clio Photos

 


GEOFFREY ORYEMA...HOMMAGE A UN AMI DISPARU EN 2018

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LA GRANDE FUGUE...HOMMAGE A UNE AMIE DISPARUE EN 2018...GHYSLAINE LELOUP

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Pas de faste dans les ombelles portées haut
Pas d’exubérance dans l’éparpillement des fleurs
Véronique, narcisses, œillets et asphodèles
Du blanc du rose du bleu du jaune
Comme on dit le pain et le vin
Sans nuances pour blesser leur candeur

 

C’est de l’origine parcourant tes recoins
Un cri brusquement doré
Qui se cogne aux parois
Puis s’éteint dans des mots élimés
Il faudrait des paroles semblables aux fleurs
Avec leurs principes avec leurs parfums

 

Le vent prend corps dans l’herbe haute
Mais nous
Qui nous consolera de la césure ?

La lumière

Une poignée d’oiseaux
Tout ruisselle
Du feu crissant des genêts
Ricochent des tremblements de soleil

Clartés prolongées dans les sonnailles

 

Marguerites libérées des prophéties
Tout se tait qui ne soit oiseaux ou grillons

 

Plus rien ne pèse pas même les pensées

 

Peur abandonnée dans les bois sombres
Débris de nuit enfermés dans la neige

 

Séisme lent dans le parfum sourd des narcisses

 

C’est le grand corps de la terre
Gorgée d’eau vaillante et d’astre tiède

 

Un homme une femme
Une coulée d’ombellifères
Ils avancent

 

Souverains

 

 

 

Alouette envolée du poème
Son chant vertical
Dans l’espace aux doigts de pluie

 

Océan d’herbe haute balisé de genêts
Frémissement des ombellifères
Constellations de boutons d’or

La prairie brasille

 

 

Le ciel partout
Entour lustral
Où régénérer le cœur

 

Vie immédiate
Princière
Toute ombre disparue des asphodèles

 



Et le regard s’aimantait au juste horizon

 

 

Crête butant sur la ligne des nuages
Le ciel ensemence la terre
Pierre angulaire de l’herbe rase et du silence
Des flaques de pensées envoûtent les pas
Leur feu violet sur la terre déchiffrable
Toute nuit retardée par leur clarté
Air aminci dans le vent naissant
Air un peu triste au jour tombant
Crainte sacrée de la neige du Monde
Mais la promesse d’un giron de pierres
Mais la certitude d’une flambée

 


Le présent bien chaud dans un bol de faïence

 

 

 

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  ! DIAMON~11

 

 

GHYSLAINE LELOUP

 http://emmila.canalblog.com/archives/poesie___ghyslaine_leloup/index.html

 

! DIAMON~11

 

 

Diane Chesnel CLIO Photos3,,

Photographie Diane Chesnel

Clio Photos

HOMMAGE A UN AMI DISPARU EN 2018..GERALD BLONCOURT

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Nous sommes en pleine civilisation de l'image.

Jamais à un tel point il n'a été donné

aux hommes de voir

à travers les époques

à travers l'univers

à travers les consciences.

Edition

Cinéma

Presse

Télévision

toutes les fenêtres sont ouvertes...

Connaître, faire connaître, apprendre,

savoir, vérifier, sentir, bouleverser...

Écrivains, peintres, poètes, photographes,

musiciens, cosmonautes, femmes et hommes,

chacun est à son poste pour le bien ou

pour le pire. Chacun est responsable

pour faire l'amour ou faire la haine...

Toute mon œuvre, tout mon travail,

tout le feu de ma vie, toute ma

violence, je les ai mis dans une direction

à laquelle je n'ai jamais failli.

Dans cet Homme et dans son devenir.

Dans ses luttes, ses souffrances,

ses petites joies, modestes, pures,

ces morceaux de sourire

qu'on rencontre au coin des taudis,

ces mains calleuses, émouvantes...

J'ai copié les milliers de visages

de toutes les races, de toutes les joies

de toutes les peines.

Des dockers du Havre, aux mineurs de Trieux,

de la Finlande à la Côte d'Azur,

du métro aux gosses de mon quartier,

de Moscou au Caucase des légendes,

du métallo de Léningrad

au Maître tapissier Lurçat,

de l'exposition d'Arcueil

au thème plus complexe

sur la pollution des eaux...

J'ai pris parti

Je ne suis pas un marchand de photographies

Je suis un franc-tireur de l'image

Au service de mon art

et de ma création

 

 

 

 

! DIAMON~11

 

 

 

GERALD BLONCOURT

http://emmila.canalblog.com/archives/poesie____gerald_bloncourt/index.html 

 

 

! DIAMON~11

 

Gérald ET SA FILLE

Gérald Bloncourt

 

LA NUIT SERA CALME...Extrait

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 On a voléà l'homme sa part imaginaire, mythique, et cela ne donne pas un homme «vrai», cela donne un homme infirme et mutilé, parce qu'il n'y a pas d'homme sans part de poésie, il n'y a pas d'Europe sans part d'imaginaire, sans la «part Rimbaud», ce n'est pas le règne du réalisme, c'est le règne du zéro. Or, s'il est une part humaine qui ne peut pas se passer d'imaginaire, c'est notre part d'amour. Tu ne peux pas aimer une femme, un homme, sans les avoir d'abord inventés, tu ne peux pas aimer l'autre sans l'avoir d'abord inventé, imaginé, parce qu'une belle histoire d'amour, ce sont d'abord deux êtres qui s'inventent, ce qui rend la part de réalité acceptable, et indispensable même, comme matériau de départ. Ce qu'on appelait jadis le «grand amour», c'est le dévouement pendant toute une vie et souvent jusqu'à l'extrême vieillesse de deux êtres à cette œuvre d'imagination qu'ils ont créée ensemble et réciproquement, deux êtres qui se sont d'abord inventés...

 

! DIAMON~11

 

 

ROMAIN GARY

 

 

! DIAMON~11

 

maria dolores cano,,

Oeuvre Maria Dolorès Cano

SOLITUDE

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Homme égaré dans les siècles,
Ne trouveras-tu jamais un contemporain?
Et celui-là qui s'avance derrière de hauts cactus
Il n'a pas l'âge de ton sang qui dévale de ses montagnes,
Il ne connaît pas les rivières où se trempe ton regard
Et comment savoir le chiffre de sa tête recéleuse?
Ah! tu aurais tant aimé les hommes de ton époque
Et tenir dans tes bras un enfant rieur de ce temps-là!
Mais sur ce versant de l'Espace
Tous les visages t'échappent comme l'eau et le sable
Tu ignores ce que connaissent même les insectes, les gouttes d'eau,
Ils trouvent incontinent à qui parler ou murmurer,
Mais à défaut d'un visage
Les étoiles comprennent ta langue
Et d'instant en instant, familières des distances,
Elles secondent ta pensée, lui fournissent des paroles,
Il suffit de prêter l'oreille lorsque se ferment les yeux.
Oh! je sais, je sais bien que tu aurais préféré
Être compris par le jour que l'on nomme aujourd'hui
A cause de sa franchise et de son air ressemblant
Et par ceux-là qui se disent sur la Terre tes semblables
Parce qu'ils n'ont pour s'exprimer du fond de leurs années-lumière
Que le scintillement d'un coeur
Obscur pour les autres hommes.

 

! DIAMON~11

 

 

JULES SUPERVIELLE

 

 

! DIAMON~11

 

 

Thor Lindeneg6

 Oeuvre Thor Lindeneg

 

 

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