Quantcast
Channel: EMMILA GITANA
Viewing all 4542 articles
Browse latest View live

JE N'AI PLUS MAL, JE M'ACCOMPAGNE

$
0
0

Je ne répugne pas à marcher dans ma tête. Seul dans ma chair, l’infirmité danse comme une gitane autour d’un feu. Mon corps et moi, nous tenons l’humiliation du handicap à bout de bras, loin des flammes et des pas incertains. Un bateau à l’amer grince toujours dans la cruauté de mes rêves. Dans les bulles d’une brume opiniâtre, résiste la morsure faite aux formes pures. Mais, j’accepte la laideur qu’inflige la peine. Reste à convaincre les autres, tous les autres, que malgré l’infirmité, il n’y a pas péril en la demeure.  

 

 

 Mon physique et mon comportement s’additionnent. La mutation au placard de ma vie induit l’introspection et les guillemets ne révèlent plus aucune exception. Tout ne se partage pas, encore moins la mutilation corporelle. Chacun est seul face à la douleur. Mais lorsqu’elle est invisible, il ne tient qu’à soi d’être courageux. Mon identité s’est troublée, mon prénom a changé de look et je suis désormais « l’handicapé » qui occupe l’espace apprivoisé et qui se meut étrangement. La beauté se remarque, l’infirmité, aussi. Celui qui est aveugle bénéficie parfois de l’image d’un devin, celui qui présente un corps bafoué attise presque toujours la pitié. Toutes les phrases incluant « le pauvre », purgent mon indocile humilité. Mais comment imaginer une relation d’égal àégal lorsque les corps sont d’une typologie différente ? J’illustre la faille que chacun peut entrevoir en son sein. 

 

 

 L’écriture est ma cane blanche. Elle m’aide à traverser les terres inconnues et chaotiques. Elle redimensionne mon existence sur le fil d’un équilibriste. Là où je ne pose plus le pied, je glisse parmi les faux-semblants. Pour moi, le sol est partout où mon esprit me fait tenir debout. Je n’ai plus mal. Je m’accompagne. Les enjeux du monde social me verrouillent. J’habite le no man’s land et mes frontières ont le goût des espaces neutres. J’invente de nouveaux codes avec lesquels les intérêts opposés deviennent de validitééquivalente. Être porteur de ce que l'on considère être un handicap, c'est toujours devoir accepter l'inacceptable pour apprendre à vivre comme sujet avec son corps et la réalité.  

 

.

 

BRUNO ODILE

http://brunoodile.canalblog.com/archives/2014/04/09/29626854.html

 

.

 

 

Folon

Oeuvre Jean-Michel Folon

 

 


LETTRE A PIERRE AUTIN-GRENIER

$
0
0

Ton regard amusé reste là
posé sur la rumeur tonitruante qui t’entourait

Tu es parti, disent-ils
n’en crois rien
tu vois bien que la vie ne part pas
elle s’arrête
mais tout reste en place

Tu crois avoir rangé ton habit de terrien
mais il n’en est rien
tu bruisses entre des fils d’encre vive
et encore tu ris
dans les chambardements de l’absence

Tu ne peux pas ne pas savoir :
la poussière d’âme est tenace sur le blanc des papiers

Tout reste
tout est là
l’absence n’emporte rien
seules certaines choses ne se ressembleront plus

Tu le sais
partir n’efface que les lendemains

Dans cette intermittence des heures
nous aurions pu nous mieux connaître
ici raisonnent encore
des soupçons d’amitié inachevée

Tu es là
dans cet hier
où tu glisses sur des rires et des sympathies

L’indicible d’un regard pèse par-dessus mon épaule.

 

.

 

JEAN-MICHEL SANANES

 

.

 

shahda2

Pierre Autin-Grenier par Ibrahim Shahda

 

JEAN MALRIEU...Extrait

$
0
0

Nous ne dormirons plus parce que nous avons ouvert les yeux.
Peut-il y avoir encore une maison et un amour ?
Ma voix se couvre de feuilles.
Dans ma mémoire ont respiré tant de soleils
Que j'ai salué ma table et mon fauteuil
comme des étrangers venus par la route des années-lumière.
Je ne sais plus qui j'ai aimé mais c'était toi.

J'ai le délire dans la main.
Nous ne sommes plus seuls. Le temps est venu parmi nous.
Entends-le aux fissures de l'horloge,
Il parle de soleils et de destins.

Nous le saluerons avec des pierres et des brins d'herbe.

Nous nous souviendrons du temps de notre terre.

 

.

 

JEAN MALRIEU

 

.

 

 

van gogh

Oeuvre Vincent Van Gohg

 

 

LENTE REMONTEE DEPUIS LES RIVAGES...Extrait

$
0
0


CE TISSU DE FEUILLES découpées, les oiseaux le relient d’un bout à l’autre de leur vol, une longue fibre au bec. De temps à autre une navette multicolore traverse dans un cri l’enchevêtrement des rameaux et des branches.
Un léger souffle, et les feuilles flexibles tournent à demi, tels les morceaux d’acier d’un mobile. Les bengalis amarante et les bengalis noirs dessinent je ne sais quel quadrille.
Quel licier saurait ainsi placer et déplacer dans la trame du tapis une rose vivante, rouge ou noire. Pour quel camp du drap d’or cette tente animée aux écussons multiples.

Et comment dire tous les cris, roulades et trilles étagés en profondeurs, aussi mêlés et agités que les feuilles. Car tout le feuillage chantait, respiration furtive au rythme déconcertant – l’on ne pouvait qu’avec peine s’arracher à son emprise.
Paradis, paradis, perdu… Nous étions là, immergés dans notre pesanteur, soucieux de mille choses, collés au sol, tandis que là haut tout un monde vaquait à ses jeux et plaisirs. Parfois un flèche vive plongeait vers une flaque et reprenait le jeu mouvant. Un bref instant nous nous assimilons à ces créatures ailées aux cris joyeux, nos soucis s’enfuyaient et nous nous prenions à sermonner aux autres « regardez les oiseaux du ciel ».

Cependant nul jardin n’est un enclos défendu. Pourquoi la brèche continue-t-elle à saigner sans répit. Tout le chant des oiseaux, toute la féérie de leurs couleurs, de leur brillance, toute l’harmonie drapée en plein ciel, n’est-ce donc que des ombres diverses projetées au plafond de la chambre d’un malade.

Pourquoi la blessure saigne-t-elle encore, cette fontaine de douleur doit-elle bruire à jamais dans le commerce du feuillage allègre. Ou bien l’un et l’autre cesseront-ils ensemble leur chant dans une solitude sans limites.
Il faudrait mieux écouter les oiseaux, déchiffrer leur chant fugace destinéà périr – (peut-il être, malgré tout, transmis comme un message). Mais lequel, parmi les humains, a compris le chant des oiseaux sinon celui qui leur parlait autrefois, les soumettait à sa parole.
Du même coup nous avons oublié d’entendre les feuilles, si légèrement entrechoquées par le vent. Peut-être nous attendent-elles pour notre guérison.

Jusqu’à la fin la douleur s’insinuera dans le cœur des hommes et des peuples. Les feuilles bénéfiques seront-elles encore là pour éloigner à tout jamais l’ennui, la misère, pour rendre à la joie, pour toujours, l’âme et le corps accessibles.

 

.

 

PIERRE ETIENNE

http://mdpoesienomade.blogspot.fr

 

.

 

GEORGI PETROV

Oeuvre Georgi Petrov

LILA BOUDJEMA

$
0
0

Faire pleurer les roses

est mon chant d'amour

dans mes yeux - mon aimé.

T'évanouir sous ma robe fraîche

sous la roseraie

balbutiement - d'un songe.

Les mots venus de mon cœur

lentement amassés - pour toi

à d'autres sont abandonnés.

Et l'heure brève de tes sentiments

dans mon jardin cueille la nuit

de mes prunelles-ramier

Tu gardes les tiges lisses dans - ta main

faire pousser le coude d'un ciel muet.

A la fenêtre le jour palpite

comme le pouls d'une chambre - endormie

Et les rideaux pâles trempent mes doigts

d'eau vive pour - vous.

L' Heure rêvée de vous meuler à - moi.

La caresse d'une chose - la chose caressée.

 


.

 

LILA BOUDJEMA
robe_rose2

 

 

 

LES ECRITS DANS L'ARBRE...Extrait

$
0
0

Si tu donnes le nom d’une fleur à ton amour, choisis
la plus secrète, la plus sauvage.
Choisis un nom qui n’existe pas et ton amour se
reconnaîtra dans le jardin de ton silence.
L’amour parfois touche à la perfection du pont
malgré la complexité de son arche : ce sont des
voix d’une berge à l’autre.
Un sourire d’une rive à l’autre : la reconnaissance.
Si tu donnes le nom d’une étoile à ton amour,
choisis celle qui traverse le ciel, choisis une étoile
qui vient de loin et dont la brillance est une lumière
monastique dans ton coeur. Choisis une étoile
qui n’existe pas et ton amour se reconnaîtra.
Si tu veux écrire un poème pour ton amour, choisis
un rythme court et des mots précieux.
Car ton amour est infini et précieux.
Choisis des mots qui n’existent pas et ton
amour se reconnaîtra dans la perfection des
voyelles et l’accomplissement d’un baiser.

.

 


© PATRICK CHEMIN

 

.

 

pc

 

LE CHANT DES INNOCENTS

$
0
0

La voix des enfants du monde
a chanté dans le grand vent
les comptines de souffrance
le rire moucheté de sang

c'était la mer famélique
qui pourléchait les dix doigts
de cinq continents de rêves
gorgés d'oranges de soleil

dure poésie d'enfance
que ma mangue soit in tesson
si j'oublie au souffle du vent
les pleurs les chants des innocents

.

 

PIERRE ETIENNE

 

.

 

inde,,,

DE TERRE ET DE BLEU...Extrait

$
0
0

 Entre les mouvements croisés des voix, celle qui ne ressemblait à personne et à qui on a dû donner un nom… à l'inconnue de Cochem ce poème à deux voix.

 




Le regard est présent

immensément

passage infime

vers un infini troublant

dénudé

un lacis de pensées

alourdies   engluées  

une lecture prudente

de tant de jours sans appuis

un partage silencieux

et irrésistible.

 

Appel profond

humain

qui cherche écho

en nous, l'Étranger.

 

On reconnaît alors

en sa respiration

une espérance chargée de sève

une pointe acide de bourgeons.

 

On créerait

une lenteur nouvelle

une cascade de lait et de miel

de grandioses orgues

végétales

des rives d'eau vive

pour retenir – un temps -

dans la clarté

cet Autre qui n'est peut-être

que nous.

 

Songes aériens

ou brisés

naufrages peut-être

en mémoire mutilée,

d'autres ont vu avant d'être…

 

L'ange a laissé

le creux du secret

la marque de l'indicible.
 

 

Les yeux ont vu

avant de naître

et l'on s'épuise

dans l'ultime inachevé

dans la poursuite

d'un monde duel

noué de silence.

On s'épuise

dans l'inexprimé

et l'on s'étonne

de la marge maîtresse

où s'écrit

la précarité.

 

 

Dans l'imprécision

ou la tragique lucidité

l'âme guide les mots…

 

Rivière en crue

ou fleuve paisible ?

 

Inquiétantes

parfois

de silence,

naissent de longues spirales

aux creux déliés,

sans ombre

sinon celles posées

sur le papier.

 

Le jeu s'achève

dans la mémoire vive

dans le souffle de l'autre.

 

 

Tu as recueilli le souffle

tu l'as défriché.

S'échappent

l'acidité des brumes

les hanches rugueuses

des chênes

et ton regard,

chemin en suspens sans écho.

 

Tu as recueilli le souffle

tu l'as transporté.

Alourdi de ton audace

démuni

retiré de la lumière

dans l'échancrure infinie

tu as essayé le chant.

 

Tu as recueilli le souffle

tu l'as amplifié.

Dans ta gorge

glisse une coulée de mots

déposée par erreur

sur mes rives.

Je m'enlise

vers l'ombrageux

déjà sensible.

 

Tu as recueilli le souffle

alors que je sombre

ailleurs…

Rien ne s'établit

sans souffrance.

.

 

AGNES SCHNELL

 

.

 

le-ch

 

 

 


L'AVANT-SAISON...Extrait

$
0
0

Les dieux ont déserté la terre
ils ont laissé l’ocre et le bleu
les cimes violettes la source
le mercure ardent de la mer
tel un peintre terrifié
abandonne sa palette
tels des courtisans chassés
oublient leurs boites de fards

voici les couleurs minérales
parmi les hommes stupéfaits
et leurs doigts inaccoutumés
à ces mystérieuses merveilles
effleurent de minces substances
repliées sur leurs secrets
offertes selon l’apparence
chiffrés comme des énigmes

un matin de grise attente
à l’heure de l’aube plate
sur la mer j’ai vu la beauté
ériger ses hautes demeures
j’ai vu dans le soleil levant
le Christ dévoiler pour son Père
et pour les hommes nouveaux-nés
toutes les couleurs de la terre

.

 

PIERRE ETIENNE

 

.

 

terre2

RENAUD GARCIA FONS, " LA LINEA DEL SUR "

JEAN DIHARCE

$
0
0

Dites-le aux puissants
je m'abandonne au vent
lui seul peut me courber
vague le blé
vague la mer
et les courants
le souffle partagé de mes rêves vivants
allez dire aux surfaits
que je me laisse aller
au temps du souvenir
de mes rires d'enfants
la vie rebelle
belle
des francs-tireurs
et
partisans
criez-le aux meuniers
à tous les haut gradés
et aux faucheurs de vent

 

.

 

JEAN DIHARCE

 

.

 

chris may2

UN RÊVE ...PABLO

$
0
0

             La rue étroite, partagée par une gargouille, était pentue, bordée d'ateliers que chaque artiste occupait. Cela rendait l'endroit magique. Pedro m'accompagnait vêtu de son grand manteau noir défraîchi, ouvert sur une chemise blanche immaculée, ses cheveux aux larges boucles étaient libres, aucun sens ne leur avait été imposé; j'aurai dû le reconnaitre !!! Ses toiles séchaient dans son grand espace privé. Je les dévorais des yeux et mon regard croisa le sien qui me transperça, il me parlait de paysages d'hiver, de fontaines gelées, de romans que j'avais lus, j'avais l'impression de connaître ses endroits, de sentir l'atmosphère de moments vécus. Brusquement tu me vins à l'esprit, toi, mon amie partie trop tôt, et tout en moi fut plus fortement attiré vers lui; je compris...  C'était ton Pedro, ton " Pablo " en réalité, celui que tu avais tant aimé et dont tu me contais les moindres détails de votre histoire. De l'au-delà tu me l'avais fait rencontrer et à travers moi tu vivais ces instants. Tout mon être était fiévreux et c'est naturellement, qu'au bord d'un ruisseau, dans l'herbe tendre de l'immense toile exposée dans l'atelier, tu nous as poussés l'un contre l'autre; nous avons fait l'amour dans un accord parfait... Je me suis réveillée, empreinte d'un merveilleux sentiment , une nuit durant laquelle nous nous sommes retrouvées l'instant d'un rêve sans limite...... l'une avec l'autre fusionnelles...

.

 

JOSIANE

 

.

 

long-hair

 

 

PROVERBES DU SILENCE ET DE L'EMERVEILLEMENT...Extrait

$
0
0

Les livres que l'on n'ouvre pas
 sont murés dans leur silence
 il arrive qu'ils nous fassent signe
 et nous émerveillent
tandis que la mutité des murs
 nous repousse

 il arrive aussi que les murs
 l'éclair d'un instant
deviennent comme des livres
 des fenêtres ouvertes dans l'infini

 Et si la  dernière porte de la mort
s'ouvrait comme une fenêtre ouverte
 aveuglée de soleil.

.

 

MICHEL CAMUS

 

.

 

SOLEIL2

JOEL GRENIER...Extrait

$
0
0

Sur l'autel des rengaines, je dépose la fleur pour accrocher, éphémère, un bonheur sans avenir.
Y aura-t-il une guerre qui taira ses fusils en mettant des clochettes à la place des balles ? Est-il un enfant qui séchera ses larmes au parfum de la fleur ?
Le muguet n'a pas de bois pour y tailler des planches et donner un abri à ceux qui dorment sous la lune.
Il passe, empoté, au bout de quelques pièces pour donner l'illusion que l'on sait vivre ensemble. Même les drapeaux se déchirent à vouloir défiler chacun de leur côté. A chacun son bonheur !
Et je cherche dans les landes inconnues les fleurs éternelles que l'on n'offrira pas mais que l'on cueillera, en brassées, tous ensemble, sans oublier personne.
Mais je ne trouve que des mots qui fanent tout autant.

.

 

JOEL GRENIER

 

.

 

JOEL

LES ECRITS DANS L'ARBRE...Extrait

$
0
0

Tu aimais les iris. Je t’ai donné un chant de fleurs et
d’oiseaux sous le ciel.
Tu aimais la musique. Je t’ai donné la sonate inachevée
du vent dans les branches du vieux sud. Je t’ai
donné le requiem de l’automne.
Tu aimais l’amour. Je t’ai donné l’écoute.
Tu aimais la lueur de la lune. Je l’ai posée dans mes
mots au milieu du papillon de la nuit.
Tu aimais les silences du corps. Je t’ai donné le souffle
apaisant et la géographie lente de caresses partagées
à l’infini.
Tu aimais la cathédrale des forêts.
J’ai marché sous les vitraux et pour te donner la paix
infinie et le sens, j’ai laissé venir à moi le chant qui
reliait le profane des mousses et la foi des pierres.
Tu aimais l’amour. Je t’ai donné le corps des immensités.
Je t’ai donné l’écoute. Et à chaque voyelle du
voyage, j’ai pu inventer une source à tes désirs.
Et puis j’ai aimé le silence que tu murmurais car il
était ton enfant et ton origine.

 

.

 

© PATRICK CHEMIN

 

.

 

jayasuberg

Oeuvre Jaya Suberg

 


ANDRE LAUDE

$
0
0

Nedjma Nedjma Nedjma Nedjma
bouche de sucre lèvres de miel
oiseau aux ailes coupées
bouche et lèvres sonores
je t'enlève dans mes bras
je te hisse jusqu'au ciel
là où n'atteint pas le froid
là où ne flambe pas le fiel
dans ma poitrine je t'emporte
visage d'eau cheveux d'air
qu'on ouvre grandes les portes
deux orphelins de la terre
demandent le toit et le couvert
pour une nuit pour toujours
nous avons pour seule fortune
que les rossignols de l'amour
fourbus nos sangs exultent
la route fut semée d'éclairs
il n'y a que les morts
qui ne versent point de larmes
qu'on ouvre grandes les portes
à nos deux coeurs solaires
nos uniques armes.

 

.

 

ANDRE LAUDE

 

 

.

 

andre,,

 

 

MON TERROIR C'EST LES GALAXIES....Extrait

$
0
0

...

comment vous parlerais-je
des fruits et de la neige
quand on m'a volé mon jardin
il y a dans l'enclos
colchiques et perce-neige
et toi qui attends si loin
je ne sais de la nuit
qu'un troupeau d'étoiles
le pasteur a laissé
éclairée sa lanterne
oui ses moutons barbus
ont l'air d'être des chèvres
mais la mine ici n'a plus rien d'imposant
on passe la limite des choses apparentes
on gratte un petit peu
pour voir un peu dedans
passez votre chemin
manieur des apparences
le cheval de la nuit
n'est pas ferré de gants
il manque à ce sabot
une étincelle bleue
ou bien des ailes de goéland
les mouettes muettes
passent dans le jusant
et l'avril est si loin
que le grésil trépasse
dans le cristal d'un jour
plus froid que la glace
ami de l'éternel
je ne suis que passage
je cherche comme toi
un ailleurs oublié
peut-être se cache-t-il
au fond de ton visage
dans le pli qui sépare
tes beaux seins enneigés

 

.

 

JULOS BEAUCARNE

 

.

 

alessandra placucci,,

 Oeuvre Alessandra Placucci

http://www.aplacucci.it/

 

VERS LE MATIN DES CERISES

$
0
0

Terres du verbe Amour
terres froides froides

Douleur et vent
pierres et lueurs

Terres du verbe Amour
Toujours vierges

qu'y planterons-nous un jour
demain si nous voulons

du Maïs et des Visages
des oiseaux et des chants

 

.

 

ANDRE LAUDE

 

.

 

CERISIER

 

GENS SERIEUX S'ABSTENIR...Extrait

$
0
0

...

il faut toujours définir
or tout est indéfini
on se meut dans l’infini
le fini reste à venir

impossible ne serait
pas français selon l’adage
le possible se propage
et c’est cela qui effraie

on n’en a jamais fini
de redouter l’aléa
la chute d’un météore

en plein sur le haut du toit
et l’écrasement du nid
qui met le dedans dehors

 

.

 

JEAN-CLAUDE PIROTTE

 

.

 

Francis Chaumorcel

Photographie Francis Chaumorcel

 

 

 

ANDRE LAUDE...Extrait

$
0
0

...

si j'écris c'est pour que ma voix vous parvienne
voix de chaux et sang voix d'ailes et de fureurs
goutte de soleil ou d'ombre dans laquelle palpitent nos sentiments


si j'écris c'est pour que ma voix vous arrache
au grabat des solitaires, aux cauchemars des murs
aux durs travaux des mains nageant dans la lumière jaune du désespoir


si j'écris c'est pour que ma voix où roulent souvent des torrents de blessures
s'enracine dans vos paumes vivantes, couvre les poitrines d'une fraîcheur de jardin
balaie dans les villes les fantômes sans progéniture


si j'écris c'est pour que ma voix d'un bond d'amour
atteigne les visages détruits par la longue peine le sel de la fatigue
c'est pour mieux frapper l'ennemi qui a plusieurs noms.

.

 

ANDRE LAUDE

 

.

 

Kurt Hentschlager,,

Photographie Kurt Hentschlager

 

 

Viewing all 4542 articles
Browse latest View live


Latest Images