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Channel: EMMILA GITANA
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A L'INFINI...

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Le bruit de l'eau.... Le chant de la rivière,le grondement du torrent, le souffle d'une cascade ....oui... Mais c'est en écoutant les vagues qu'Elle est comblée.

Composé d'instruments inconnus qui déroulent une fluide mélodie, une chevauchée diabolique, ou un drame effroyable , avec la puissance qu'aucun Wagner n'a égalée, ce concert marin l'enivre.  A l'infini la mer dispense son dialogue, ses plus belles histoires ,les plus tristes aussi, y sont contées.

Galion, Capitaine, équipage, tempête ,ces mots jaillissent des flots comme autant d'aventures vécues . Un énorme rouleau engloutit le récit ..... lui succéde une farandole de sirènes, d'étoiles de mer, de coquillages nacrés portés par une nouvelle musique . Un spectacle incomparable qui emmène à l'extase.

Plus calmes, les vagues de soie bleutée à frou- frou blanc d'un bord de mer, diffusent une douce symphonie en duo avec le vent, il faudrait écrire le mot "fin" sur le sable, pour parachever le chef d'oeuvre, mais Eole l'emporterait, pour les laisser chanter éternellement ...

 

 

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JOSIANE

 

 

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dominique bAot photographie3,,

 Dominique Baot Photographie


MARIE- JOSE NAT...HOMMAGE

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Grande peine, ce soir, en apprenant le décès de l'actrice Marie-José Nat... Je l'avais rencontrée à de nombreuses reprises, elle me parlait toujours, me demandait comment j'allais, comme si nous nous étions reconnues, alors que nous ne nous connaissions pas...Nous avions certainement quelque chose en commun, mais qui demeurera un mystère...Merci Madame, vous étiez lumineuse ...Toujours aimable, attentionnée, simple et accessible, Marie-José Nat berça ma tendre adolescence dans " Les gens de Mogador ", saga familiale où sa beauté et son talent rayonnaient...Que la terre vous soit légère , Madame, et que l'étoile que vous ajouterez aux cieux brille de mille feux...

 

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marie josé

 

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marie jose,

 

 

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MJ

 

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"Car chaque fois, et chaque fois singulièrement, chaque fois irremplaçablement, chaque fois infiniment, la mort n’est rien de moins qu’une fin du monde. Non pas seulement une fin parmi d’autres, la fin de quelqu’un ou de quelque chose dans le monde, la fin d’une vie ou d’un vivant. La mort ne met pas un terme à quelqu’un dans le monde, ni à un monde parmi d’autres, elle marque chaque fois, chaque fois au défi de l’arithmétique l’absolue fin du seul et même monde, de ce que chacun ouvre comme un seul et même monde, la fin de l’unique monde, la fin de la totalité de ce qui est ou peut se présenter comme l’origine du monde pour tel et unique vivant, qu’il soit humain ou non.

Alors le survivant reste seul. Au-delà du monde de l’autre, il est aussi de quelque façon au-delà ou en deçà du monde même. Dans le monde hors du monde et privé du monde. II se sent du moins seul responsable, assignéà porter et l’autre et son monde, l’autre et le monde disparus, responsable sans monde (weltlos), sans le sol d’aucun monde, désormais, dans un monde sans monde, comme sans terre par-delà la fin du monde ».

 

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JACQUES DERRIDA

 

Le dialogue ininterrompu : entre deux infinis, le poème ( 2003).

 

 

 

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SCULPTEUR D'ECUME...

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Il était sculpteur d'écume. La mer était son marbre, son burin, un rayon. Il éternisait les vagues où des rêves de mousse venaient à se baigner.
Quelques sirènes aussi que l'on voyait à peine tant que le soleil brillait encore à rejoindre l'horizon.
Et la princesse de l'écume dans sa robe blanche qui dansait, langoureuse, sur la mélodie du ressac et l'on disait parfois, dans le secret des océans, que le marteau du sculpteur battait la mesure comme s'il lui parlait.
Il était sculpteur d'écume et ciseleur de mots. Et jamais il ne signait ses œuvres. Il laissait le vent emporter ses statuts pour les partager avec les voiles.
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JOËL GRENIER
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ecume2

LORAND GASPAR...HOMMAGE

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Une grande figure de la poésie et de l'humanisme vient de disparaître...Lorand Gaspar 

 

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lorand-gaspar-

 

https://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article102

 

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Avoir conscience de ma vie finie.
De l’infinité infinie immanente des mondes.
De la relativité de toute connaissance.
Le plaisir et le déplaisir parfois de regarder,
d’entendre de sentir de penser
les choses, humaines et non humaines,
l’obscurité et la lumière.

Trouver des mots pour essayer de dire.
Écrire ce quelque chose qu’on appelle un poème,
sachant qu’on ne sait pas
ce que c’est –

 

....

 

Tenir ferme, ne jamais abandonner aux marchands de rêves ce qui dans notre figure démembrée, saccagée, reste notre part d’allégresse.

 

...

 

je suis tout juste un peu d’air qui passe
air où naviguent mes amis oiseaux
air qui pénètre les poumons de la vie,
(celui qu’ils rejettent, que respirent les feuilles)
un peu d’air qui passe sans heurt sur les rochers,
que traversent les sabres, les poings et les balles
j’accueille les rayons du soleil
et le noir invisible de la nuit
j’entoure la présence de la mort
son inconnaissance peut-être –

mes longs bavardages avec la mer
le sable, les cailloux, les herbes et les arbres

 

 

...

 

Je ne sais où commence le ciel
où se termine la mer.
Désirs bleus et gris
se croisent en haute étendue
et se boivent –

Couché dans le mouvement
une lame d'acier cru
plus avare encore de mots.
Comment séparer ce qui danse
dans ta vue et le frisson ou la paix
d'un muscle de lumière ?

Lorand Gaspar, Patmos et autres poèmes

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HYMNE AU PRESENT...Extrait

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Hier c'est passé, n'y pense plus.

Demain n'est pas, n'y pense pas.

Sois le doux moment de la vie

En train de regarder au-delà de ton passé qui n'est plus

 

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OMAR KHAYAM

 

 

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HIER

CHARLES JULIET

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La marche, à mon sens, est génératrice de pensée...
Tout mon travail est né de ce besoin de devenir celui que j'étais mais que je ne connaissais pas...
Le chemin c'est celui qu'on parcourt tout au long de sa vie... mais c'est aussi le chemin intérieur...
En fait on n'a pas à se construire, on a simplement à se découvrir...
Simplement désencombrer, désenfouir ce qui se trouve caché...
La spiritualité c'est un travail incessant sur soi-même pour détrôner l'égo et tenter de s'ouvrir de manière toujours plus large à la vie, aux autres, à soi-même...
Se rendre toujours plus humain, toujours moins enfermé en soi...
Il y a lieu d'éliminer beaucoup de choses qui ont été déversées en nous pendant l'enfance et l'adolescence...
Il s'agit de déjouer tous les mensonges, toutes impasses dans lesquelles on peut s'enfermer...
L'écriture est indissociable de ce travail que j'ai eu à faire sur moi-même...
C'est un oeil qui regarde en lui-même...
Tant que ce travail n'a pas été fait, on ne peut pas parler d'une liberté de pensée...
La marche peut être un des moments de ce travail qui se poursuit de manière continue...
J'écris beaucoup dans ma tête en marchant parce que ce rythme de la marche favorise la pensée...
Ca se fait de soi-même : je suis à l'écoute de cette voix qui parle en nous...
La plupart de mes poèmes m'ont été dictés : je les entends... et parfois ils surgissent tout écrits, comme si moi je n'avais pas eu à intervenir...
Je ne visualise rien. J'entends. Je suis attentif à ce rythme à cette poussée obscure qui demande à venir au jour...
Cette voix, elle parle en chacun de nous, elle est silencieuse, mais parfois elle parle si fort que c'est comme si je l'entendais prononcée à côté de moi...
On se trouve forcément très seul... Ce travail ne peut se faire que dans la solitude...
Et cette solitude elle fait peur, elle n'est pas facile à vivre...
Mais une connaissance vous est donnée par votre expérience de l'être qui, après, ne peut plus vous échapper...
C'est une base solide qui est là...
Quand les mystiques disent Dieu c'est un mot très commode pour essayer de désigner une expérience au plus intime de l'être...
Si Dieu est en nous, il ne faut pas supposer qu'il existe ailleurs. Tout le travail est à faire là...
Il faut revenir à soi et travailler sur soi-même...
Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre ce travail qui se poursuivait en moi et qui relevait d'une nécessité vitale...

 

 

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CHARLES JULIET
Propos saisis au fil d'une conférence par Yves Le Truédic

 

 

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la tour de senèque,

La tour de Sénèque

MARIE JOSE NAT...MESSIEURS LES CHEFS DE PROGRAMME DES CHAINES DE TELEVISION...

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Un silence médiatique assourdissant et scandaleux concernant la non-programmation d'un hommage à Marie-José Nat de la part des chaines de télévision...Et pourtant le choix est vaste parmi ses films, tous aussi beaux les uns que les autres, et tournés par les plus grands !!!! Je suis écoeurée ....

 

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mort-marie-jose-nat-date-ses-obseques

Marie-José Nat

 

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les violons du bal2

 

 

CITADELLE...Extrait

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...      

Tu n’as rien deviné de la joie si tu crois que l’arbre lui-même vit pour l’arbre qu’il est, enfermé dans sa gaine. Il est source de graines ailées et se transforme et s’embellit de génération en génération. Il marche, non à ta façon, mais comme un incendie au gré des vents....
Qu' il n’est que voie et passage. La terre à travers lui se marie au miel du soleil, pousse des bourgeons, ouvre des fleurs, compose des graines, et la graine emporte la vie, comme un feu préparé mais invisible encore."

 

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ANTOINE DE SAINT-EXUPERY

 

 

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st ex2

 

 

 


ERIC BIBB & JEAN-JASCQUES MILTEAU - JAZZ A VIENNE 2015

POUSSIÈRE

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La poussière des agates d'avant-hier,
Et le chant des gestes passées
Offrent-ils le sang de la terre
Aux yeux d'inconnus blasés ?

Pensées de rubis perlant sur une peau nue,
Ors torturés par les caresses premières
De l’artiste: "Crée-moi!", cri du métal tordu
Forgéà la flamme nourrie par la pierre !

Ornements lascivement posés,
À quelle chair d’amour sont-ils don ?
Symboles d’infinies vanités ?
Ou gages de goût et de pardon ?

 

 

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GIULIO ENRICO PISANI

Poème extrait du "La nuit est un autre jour", Éditions Op der Lay, 2014

 

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agate 2

 

SOLO D'ÎLES

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La mer est une guitare qui pleure
L’histoire des hommes
A même les brisants
Elle remue son chant foudroyé
Au bord de la mémoire
Et nous nous souvenons
D’où nous sommes partis
Comme des orphelins
Nous habitons désormais le sel
Une terre salée
Une salaison d’îles prophétiques
Il faut oublier la douleur du départ
Les bateaux négriers
La porte du non retour
Recoudre la peau de la mer
Et inventer l’arrivée
Avec aux yeux un arc-en-ciel
Avec aux mains l’imaginaire des lendemains
La Caraïbe ne s’est jamais donnée
Songe pluriel
Elle appartient à ceux qui savent rêver
D’un métissage des douleurs
Iles tambours
Solo d’îles
Symphonie de lumières
Iles citadelles
Mémoires fascinées
La mer joue son jazz d’étincelles
Et demande aux arbres
D’inventer de nouvelles racines
Solo d’îles
Ne pas gratter la douleur du soleil couchant
Les races sont venues abolir toute race
Répandre leurs couleurs dans la mémoire de la mer
Et nommer l’homme des pluies neuves
Des quatre coins de la terre ronde
Comme des enfances recommencées
Les races sont venues rêver d’autres couleurs
Emmêler des langues de marins
Au chant de la lumière
Ne pas blâmer les femmes violées
Elles furent nos premiers peintres
De la calebasse enceinte
Du nid des oiseaux migrateurs
De l’éloquence de la conque
Nous sommes nés d’un miracle d’eau salée
Nous sommes nés de tout le bleu
De tout le deuil de l’avant
De la vulve des volcans rouges
De ce tremblement d’ombres errantes
De toutes ces îles voraces du sang noir
Solo d’îles
Corps dévalisés à remplir de contes
D’un Dieu plus faible que sa croix
De silences illisibles
Et de balbutiements d’étoiles
Une langue nous amarre au feuillage
Et fait l’amour aux langues du monde
Corps souterrains
Où se cache la mémoire des dieux
Passagers clandestins
Forces miraculées
Possède la nuit disent-ils
Et tu gagneras le jour
Il suffit d’un tambour
Pour supporter le poids du ciel
Pour enjamber le réel
Réanimer les ancêtres du Bénin
Du Nigeria et du Congo
Les fleuves en transe déparlent des langues
Le sang du coq se souvient
Mais n’oublie pas la ruse du serpent
Ni la chevauchée des Esprits
Ni la cadence de l’invisible
Vaudou
Santeria
Candomblé
Sont des voyages dans les miroirs
Des soleils en roue libre
Des miroitements de l’autre bord
Dans l’épicentre de la douleur
L’enracinement des nombrils
Et l’alliance inédite de l’ici-dans
Corps montés
Corps démontés
Les Dieux cachés ont faim des îles
Les Dieux de l’Inde nous rappellent
Que nous sommes l’offrande du sacrifice
Et le parfum des peuples anciens
Iles ouvertes à tout langage divin
A toute merveille dessouchée
Solo d’îles
Dit d’îles créoles
La tête nouée au songe neuf
La terre mêlée à son aller
Un conteur veille le rêve
Défait la peau de la nuit
Un grain de sel sur sa langue
Suffit pour traverser l’envers
Et nous répondeurs
Nous entrons dans la ronde des îles
Dans l’émerveille de ses dièses
Il nous engraisse
Nous amarre au créole
A sa frappe de langue buissonnière
Une torche de fumée sur la tête
Il charroie des planches d’eau
Et c’est sésame pour nos âmes
Métamorphose en homme neuf
Avec des ailes pour voler
Le corps libre voué au vent créole
Un plaisir tient la nuit debout
Comme un pays qui prend racine
Dans son labour de vagues roses
Et la criée de son port
Le conte nous débarque enfin chez nous
En solo d’îles créoles
Ne pas oublier le rhum
Ce vieux conteur au feu sacré
Cette liberté qui dévoile les soleils intérieurs
Les marronnages les plus secrets
L’oiseau fragile de nos silences
Le conte tisse la toile des îles
Comme une araignée sous-marine
Un rire d’eau salée nous relie à nous
La belle parole avale le soleil
La belle parole est un nègre marron
Solo d’îles
En résistance d’orage
En résistance de femme poux de bois
En résistance de femme
Reins amarrés aux entrailles de la vie
Comme des présences solaires
Insoumises dans la rade des mauvais jours
Chargées de vieilles colères contre les nuits
En résistance de femme
Mesurant la force de la déveine
Et la prière d’un champ d’ignames
Attachée à guérir les blesses de la faim
Les fausses couches
A repeindre la peau des hommes
A combler le désastre historique
En solitude
En soliloque de rivière essoufflée
En bataille millénaire contre les sanglots
Investie de tout temps au recommencement
A la force silencieuse de la graine
En résistance déléguée aux tambours
Aux armées des champs de cannes
Aux rames du souffrir
Au sang des grèves
Aux sensitives des paupières outragées
Au tournoi sans pitié du soleil
En résistance sous les gammes du créole
Une seule langue nous dit
Elle est fille des cyclones
Solo d’îles
Solo d’îles caïmans
Solo d’îles vierges
Solo d’îles papillons
Solo d’îles pieuvres
Solo d’îles aux montagnes bleues
Solo d’îles désirades
Solo d’îles saintes
Solo d’îles grenades
Solo d’îles tortues
Solo d’îles veuves
Solo d’îles orphelines
Belles îles comme des chameaux lumineux
Qui broutent les vagues
Comme un tir de billes neuves
Comme les yeux verts d’un serpent de mer
Comme des bancs d’oursins frais
Comme les mamelles inversées du songe
Solo d’îles
Depuis longtemps nous sommes partis
Et nous sommes arrivés au balcon des îles
Et nous avons recommencé l’enfance
Recommencé le commencement de toute chose
Des roches gravées chantaient la mort
Mais nous avons choisi de vivre
De boire l’eau des mangroves
De creuser les mares
De cacher nos jardins dans les hauteurs
Et d’enterrer des jarres pour nos rêves
Des plantations chantaient la mort
Mais nous avons choisi de vivre
D’accorder les tambours à nos cœurs
D’emprunter la guitare du voisin
De gratter les bambous
Et d’inventer la vie
Nous avons choisi de renaître
De ressusciter la tête des mornes
De nommer les plantes
De baptiser les bêtes
De faire chanter les arbres
De gouverner la rosée
De remettre la vie à sa place dans le chaos
D’endurer toutes les morts
D’allumer toutes les vies
Et d’épouser nos îles
Comme des femmes souveraines
Portant haut leur couronne de mer
Nous avons enfanté des langues
Des danses d’éclairs
Des saveurs d’îles
Nous avons sauvé la vie
Et nous voilà
Solo d’îles au blues des Amériques
Solo d’îles sur les épaules des volcans
Solo d’îles affamées d’arbre à pain Solo d’îles enracinées dans le monde
Solo d’îles plurielles
Mosaïque multicolore
Lettre à l’univers
Les îles sont des berceaux où rêvent les continents
Des bouteilles à la mer
Des lampes de sel
Des flottes de lumière
Des feux de mer
Le monde entier tient dans une île
Le monde est l’avenir des îles

 

 

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ERNEST PEPIN

 

 

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haiti-et-ses-maitres-actuels-de-la-peinture-

Oeuvre D'Haiti

LORELEI...

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A Lorelei, pour sa première année

 

 

L'enfant croit que les feuilles repoussent aux roux du soleil.
Elle a mis sa chemise d'aube pour entendre les murmures de la nature. Elle sait déjà le flamboiement des herbes où elle réchauffe ses rêves et le clin d’œil des astres quand il se réveillent. Elle apprend les silences du monde, la beauté des aurores, la poésie des matins qui riment avec l'horizon.
Et l'enfant croît, les feuilles tombent et passe le temps.

...


Et bah moi alors, je t'ai fait un poème. C'est juste un petit mot que l'on dit en rêvant.
Trois soupirs à peine, l'ultime se murmurant. C'est le cœur qui le garde dans un paquet rouge qu'on cache dans le dos pour faire l'enfant.
Mot de velours tout brillant d'or que l'on écrit du bout des yeux. Mot de satin qui danse avec le vent, mot de diamant que l'on passe au doigt ou mot de promesse que l'on récite si bas que les lettres s'envolent au milieu du corps, les mains croisées sur des aubes blanches.
Oui, moi, je t'ai fait un poème qui ne rime à rien, juste un je t'aime sur son trente-et-un.

 

 

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JOËL GRENIER

 

 

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AGN2,

 

BRUNO RUIZ...Extrait

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Nous aurons essayé. Beaucoup trop douté de nos actes. Nous n’aurons pas toujours su choisir pour ne blesser personne. Peut-être aurions-nous pu, peut-être aurait-il fallu. Mais ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui notre route est là, faites de tout ce que nous fûmes. Qui peut en être juge sans être sûr de ne pas se tromper ? Et si nous n’étions que cette somme vacillante d’invisibles ferveurs, d’obscures capitulations, d’improbables résultats ? Et si nous n’étions même pas une somme mais la soustraction lente d’un infini qui nous dissout dans sa légèreté ? Je te regarde. J’ai vingt ans. J’ai dix mille ans. Un instant sans prise dans la chronologie. On m’oubliera. Moi, je ne m’oublie jamais. Tout cela ne veut rien dire. J’aurai essayé seulement. Seulement essayé.

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BRUNO RUIZ

2019

 

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BRU

PORTRAIT DE L'ARTISTE AU NEZ ROUGE

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Ô ma jeunesse labourée,
à peine découverte, à peine libre,
mais libre enfin de regagner ses jachères…

Je me suffis de mes assolements.

Paresse est force de fou,
caresse de loup, silence de Grand-Messe ;
temps de glace, hiver sourd,
temps de chasse pour vous
mes poux, mes rêves, mes doux
nourrissons du carnage.

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PHILIPPE LEOTARD

 

 

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LEOTARD

 

 

 

 

 

BRUNO RUIZ...Extrait

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Tout ce que tu n’as jamais dit est là, au fond de ta gorge. C’est un oiseau en cage. Un rai de lumière qui cherche sa porte. Tout ce que tu n’as jamais dit s’accroche à l’immobile du jour, à tout cet amour qui se retient en toi et t’épuise parfois. Non, tu n’étais pas fait pour être réduit à tout ce non-dit. Tu étais fait pour te séparer de l’aimant de tes mots fragiles. Pour rejoindre la parole de l’aurore dans le ciel enfin confondu au soleil. Il fallait que ta confession s’accomplisse et se grave dans la pierre innocente de l’autre. Si la vérité existe, elle est celle d’un animal fidèle endormi sur le marbre d’une sépulture. Elle est dans la raison sans fièvre de ta vie. Mais tout ce que tu n’as jamais dit, tu le portes aussi en toi comme un miracle du silence qui te donne quelquefois un droit inaliénable. Celui de te taire.

 

 

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BRUNO RUIZ

2019

 

 

 

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RRUNO

 


ANNA MARIA CARULINA CELLI

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J'ai oublié la cruche d'eau claire
J'ai oublié la tranche de pain lourd
Les noix et les châtaignes
Au bord de la fenêtre
J'ai même oublié les prières
Et ce matin il pleut
Noyés sous la brume
Les oiseaux n'ont pas chanté
Pour apaiser mon réveil
J'ai oublié de nourrir mes morts
Vergogne à moi !
J'irai frotter mes pieds nus sur les roches
J'irai verser mon sang sur les autels de pierre
J'irai mendier la pitié de l'aigle silencieux
Je frôlerai la lisière des ravins
De grâce, que la mort ne m'attrape pas!
J'étais rentrée de la mer
Les doigts pleins de coquillages déserts
Du sable odorant dans les cheveux
La langue bien salée
Et je riais en courant derrière un cerf-volant
J'ai oublié de mettre la pulenta dans l'assiette
Et l'assiette sur la fenêtre
J'ai répandu le vin dans la bouche du désir
J'ai oublié de désaltérer mes morts
Vergogne à moi!
AIo! Ils sont passés, j'en suis sûre
Ils sont passés près de moi
Mais je riais de mes farces
Folle chèvre
Courant derrière les cerfs-volants

 

 

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ANNA MARIA CARULINA CELLI

 

 

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ANNA

JEAN LAVOUE...Extrait

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J'accorde à ces moments sans éclats
Tout le silence qu'il faut pour les réconforter
Je laisse agir la lumière
J'apprends ainsi à espérer

Quand la nuit pose sur ma joue son masque de velours
Quand la pluie s'insinue sous les ardoises du ciel
Je tends la flamme entre les mots
D'une lampe tenue dans des celliers d'enfance

Là où l'ombre est la plus tenace
Je n'ai que cette source au bout des doigts
Pour tracer un chemin
Là où n'était que bois mort et ronces enchevêtrés
Je retrouve sève ardente
Et des sentes où passer

Il ne suffit que d'un message
Quelques mots de trois fois rien
Pour que le jour s'achemine sans faux pas vers lui-même
Confiant dans ce soleil
Dans cet autre matin

Alors le Poème à coup sûr est sorti du tombeau
Déjà des bourgeons naissent des bribes de l'automne
Des trouées de lumière des branches apaisées
Dans les travées du cœur ces frémissements de la joie.

 

 

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JEAN LAVOUE

29 octobre 2019

 

 

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Frits Thaulow2

Oeuvre Frits Thaulow

ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Une phrase cherche ta voix
dans les méandres du silence des
mots morcelés se fondent au noir
de la présence
Sur la margelle grise un vert mousse
me parle de forêts sans qu'une lettre ne sache comment s'écrire à devenir
chevreuil signe d' envol signe de vie
vibration d'aile...
sous ma langue caché serait-ce
le mot oiseau le mot chant le mot vent
le mot voix le mot sans
le mot toi ?...
Le mot manque un mot blanc
traverse une forêt de visages blancs
mes doigts frôlent leur blancheur
froissée d'absence
mes yeux caressent ton sourire
lisent mot à mot ton visage

je t'écris d'absence.

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

 

 

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BAVELLA2

 

Bavedda - Corse du sud

ALEXO XENIDIS ...Extrait

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Le ciel s’offre un défilé de tout petits soldats pressés
Des nuages dodus en sarouels gris soutachés de rose poudre
Vous osez
Me demander où est ma jeunesse
Je vous réponds qu’elle est partie chercher
Des cigarettes et n’est jamais revenue
Je n’ai pas son adresse, mes mains regardez
Sont si lourdes et nouées
Et mon visage si je souris, vous donne
Le dessin de soleils enfantins
Alors vous hochez la tête avec commisération
Vous ne voyez pas que je me moque
Que ma jeunesse est cachée sous la cape
Où je ris
Comme une évadée dans sa planque
Elle se fout de vous
Avec délice
Prête à vous sauter à la gueule

 

 

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ALEXO XENIDIS

 

 

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alexo2

 

 

 

MOHAMED AOURAGH ...HOMMAGE - CRIS DU MAROC...Extraits

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Remparts des alizés
Goélands messagers
Murs blancs immaculés
Reflètent un soleil illuminé
Portes bleues entrebâillées
Donnant sur une mer agitée…

Ruelles étroites mouillées
Furtivement traversées
De femmes drapées
D’un HAÏK* arrimé
Qui laisse entrevoir à l’horizon
Un regard immense et fascinant
Juste à l’abri d’un muret
Deux beaux chats tigrés
Somnolent les pattes étirées
Leurs petits sous un carton abrités…

Échoppes d’Artisans animées
D’objets de thuya présentés
Par des mains d’artistes sculptés
Des toiles de maitres exposées
Des tapis aux mille couleurs décorés
De musc et d’ambre parfumés…

Gargotes alignées restaurées
Poissons de toutes variétés
Terrasses de bistrots bondées
De gens flegmes attablés
Devant leur tasse de café
Regardant les touristes passer
Et rêvant d’ailleurs et de l’Etranger
Foule battante écrasante
Souvent envahissante

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HAÏK* : drap qui couvre le corps
LILAS* : soirées de chants et transe Gnawas
HENDRIX* : chanteur et guitariste des années 60
PACO* : membre du célèbre groupe Nass El Ghiwane
HAJHOUJ* : sorte de banjo instrument de musique Gnawa
MELAH* : quartier juif
AÏCHA KANDICHA*: Fille d’un cheikh de tribu du Haut-Atlas. Pour venger son amant tué par les soldats, par sa beauté elle attirait ces derniers, et les tuait.
Elle est devenue résistante contre l’occupant portugais au16ème siècle.
KAHINA* : Huit siècles avant Jeanne d’Arc, cette chef berbère a dirigé des armées contre l’envahisseur.
Une femme guerrière qui a tenu en échec les troupes arabes pendant plusieurs années.

 

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Des Douars entiers
Dans la neige ensevelis
Un linceul immaculé
Oppresse-les oubliés
De notre société
Impuissants encerclés
Éloignés emprisonnés
Étranglé de nécessité
Ils résistent et prient
Se réchauffent
Se consolent
Autour d’un Kanoun*
Sur lequel mitonne
Dans une marmite âgée
Les quelques navets
Précipitamment déterrés
De sous la neige glacée…

Image d’innocents
Victimes de l’abandon
Survivent dans le dénuement
Enfants emmitouflés
En haillons la morve au nez
Certains mal vêtus
Têtes pieds et mains nus
Joues rouges gercés
Un morceau de pain
Un verre de thé
Repas quotidien
Loin de Ch’Hiwat Bladi*
Et la pub vache qui rit…

Parents angoissés
Sur des chemins enneigés
Courageux derrière leurs mulets
Bravent la tempête le danger
Pour rejoindre le souk le plus prés
Ramener du foin et des denrées
Pour préserver sauver
Leurs familles leurs brebis
Unique richesse de survie…

Chaque année
L’hiver des isolés
Des routes fermées
Des sentiers risqués
Des Douars assiégés
Les habitants racontent
La peur au ventre
L’histoire de l’instit dévoué
Parti sous la neige à pieds
Chercher des provisions
Pour sa petite famille laissée
Au retour dans la tempête
Il s’est perdu épuisé
Le lendemain on l’a trouvé
Près de chez lui mort gelé…

 

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DOUARS* : villages enclavés

Chaque hiver au Maroc dans les régions enclavées, la même tragédie se répète.
Des bébés, des enfants, des femmes enceintes et des vieillards meurent de froid et du manque de soins.
Le manque d’infrastructures routes et chemins coupées impraticables.
L’éloignement des lieux de ravitaillement de denrées, de dispensaires et d’hôpitaux font défaut.

Depuis deux ans un groupe de jeunes internautes se mobilisent, récoltent des vêtements, couvertures et denrées alimentaires.
Puis organisent chaque hiver plusieurs expéditions humanitaires baptisées “Voyage de l’espoir” dans les régions enclavées

Kanoun* : coin de feu pour préparer les repas
Ch’Hiwat Bladi* : émission culinaire à succès sur une chaine de télé marocaine

 

 

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MOHAMED AOURAGH

 

 

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Mohamed Aouragh

1957 - 2 Novembre 2019

 

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