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MARIE LAFORÊT....


CE QUE LA VIE M'A APPRIS..Extrait

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Je devrais plutôt tenter de dire ce que les rencontres, les séparations, les découvertes, les éblouissements comme les désespérances m'ont appris dans le sens de me découvrir, de me construire, d'influencer le déroulement de mon existence.
J'ai ainsi appris que la vie n'est faite que de rencontres et de séparations et qu'il nous appartient de les vivre en acceptant de nous responsabiliser face à chacune.
J'ai appris encore qu'il y a toujours une part d'imprévisible dans le déroulement des jours et donc qu'il m'appartenait de savoir accueillir les cadeaux inouïs ou les blessures qui peuvent surgir dans l'immensité d'un jour.
J'ai appris bien sûr à vivre au présent, à entrer de plain-pied dans l'instant, à ne pas rester enfermé dans mon passé ou me laisser envahir par des projections sur un futur trop chimérique.
J'ai appris tardivement à remercier, chaque matin, la Vie d'être présente en moi et autour de moi, à l'honorer chaque fois que cela m'est possible, à la respecter en toute occasion, à la dynamiser avec mes ressources et mes limites.
J'ai appris difficilement à m'aimer, non d'un amour narcissique ou égocentrique (même si la tentation était grande) mais d'un amour de bienveillance, de respect et de tolérance.
J'ai appris avec beaucoup de tâtonnements à me respecter en osant dire non quand je suis confrontéà des demandes qui ne correspondent pas à mes possibles ou à ma sensibilité.
J'ai appris avec enthousiasme que la beauté est partout, dans le vol d'un oiseau, comme dans le geste d'un enfant pour tenter de capter le vol d'un papillon ou encore dans le sourire d'un vieillard qui croise mon chemin.

J'ai appris patiemment que nul ne sait à l'avance la durée de vie d'un amour et que toute relation amoureuse est une relation à risques. Des risques que j'ai pris.
J'ai appris douloureusement que je n'avais pas assez pris de temps pour regarder mes enfants quand ils étaient enfants, que j'aurais dû savoir jouer et rire avec eux, plus souvent et surtout chaque fois qu' ils me sollicitaient, que je n'avais pas su toujours les entendre et les accueillir dans leurs attentes profondes et surtout que j'avais trop souvent confondu mon amour pour eux avec quelques-unes de mes peurs tant je voulais le meilleur pour eux, tant je désirais les protéger des risques (que j'imaginais) de la vie.
J'ai appris avec beaucoup de surprise que le temps s'accélérait en vieillissant et qu'il était important non pas d'ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.
J'ai appris malgré moi que je savais beaucoup de choses avec ma tête et peu de choses avec mon coeur.

J'ai appris que je pouvais oser demander si je prenais le risque de la réponse de l'autre aussi frustrante ou décevante qu'elle puisse être, que je pouvais recevoir sans me sentir obligé de rendre, que je pouvais donner sans envahir l'autre et refuser sans le blesser.
J'ai appris, sans même le vouloir, que j'avais des besoins et qu'il ne fallait pas les confondre avec des désirs.
J'ai appris avec soulagement que je pouvais désapprendre tout l'inutile dont je me suis encombré pendant des années.
J'ai appris joyeusement à planter des arbres, c'est le cadeau le plus vivant que je peux faire jusqu'à ma mort à cette planète merveilleuse qui a accueilli mes ancêtres et surtout mes géniteurs.

J'ai appris doucement à recevoir le silence et à méditer quelques minutes chaque jour pour laisser aux vibrations de l'univers la possibilité de me rejoindre et de m'apprivoiser encore un peu.
Oui, j'ai appris beaucoup dans ma vie et pourtant je cherche encore l'essentiel.

 

 

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JACQUES SALOME

 

 

 

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ALEKOS FASSIANOS -Blue Birds2

Oeuvre Alekos Fassianos

ENTRE HIER ET TOUJOURS

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Tu seras venue entre hier et toujours. Une trace de tes lèvres au bord de ma tasse gardera le parfum de tes premiers baisers. J'ai entendu demain un souffle de ton voile qui transperçait ma peau dans un dernier frisson.
Jamais le présent ne s'assoit à ma table, il s'égare et se meurt dans ma déraison. Il noircit mes feuilles, il charybde mes syllabes en écueil de mots.
Tu étais venue un jour de futur. Dans la chambre noire, j'ai perdu la tête au milieu d'un naufrage. Plus rien ne concorde, encore moins le noir qui a besoin d'un jour pour se faire un abri. Sur ma feuille blanche brouillonne la neige. Ce n'est plus un temps de saison.

 

 

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JOËL GRENIER

 

 

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JOEL GRENIER,

 

J'ECRIS POUR TROUVER CE QUE JE PENSE

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"Il est possible que nous soyons, chacun de nous, psychiquement, spirituellement, comme des terrains toujours en danger d'inondation : inondations de mots, de traumas, inondation de savoirs inutiles, d'images aveuglantes et que c'est dans la rareté ou dans le peu, que l'immense à la chance de revenir, de resurgir."

"Ce qui compte, à mon avis, c'est d'essayer d'être vivant, et pour être vivant, il faut parler et pour parler vraiment, il faut amener le silence dans sa parole, et amener le secret de sa vie dans cette parole sans le dévoiler, le faire juste vibrer. Il faut faire vibrer la peau de tambour d'un secret qu'on a dans le coeur, sans le dire, parce que ça serait l'anéantir et s’anéantir soi-même : le faire juste vibrer, c'est ce que j'appelle "risquer".

"Le refus est peut-être la somme des conventions et des obéissances à laquelle nous répondons depuis le berceau ou presque. Aujourd’hui on vante beaucoup les exploits du corps physique, les aventures de marins ou d’alpinistes. Mais, la plus grande aventure est peut-être de s’oublier soi-même, de négliger cette somme d’interdits qui est en nous et d’aller vers l’autre. Je crois que c’est ça la plus grande aventure. Le plus bel exploit humain, c’est de susciter la naissance d’un vrai sourire sur les lèvres de quelqu’un qui vous fait face : ce sourire c’est le portail qui s’ouvre."

 

 

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CHRISTIAN BOBIN.

https://www.franceculture.fr/…/par-les-temp…/christian-bobin

 

 

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BOBIN

 

JOEL GRENIER

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Parfois il tutoie la lumière quand il se perd dans les étoiles. Il a le cœur à la dérive dès qu'il entend le cri des vagues. Et il s'en va tout seul vers l'inconnu, quand la pluie voudra tomber pour mettre son rêve dans ce ciel noir où son envie va le trimbaler.
Parfois il parle à tous les vents de ses voyages dans l'oubli. Parfois il en oublie le jour quand la lune veut se coucher. Et il boit le sel à l'embrun quand son regard sait où se perdre.Il a le ciel dans son œil bleu dès que les vagues le font chialer
Tous les nuages gros de tempête, au petit jour, dans un grand vide, le ramèneront au port d'où son amour a foutu le camp

 

 

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JOËL GRENIER

 

 

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mon cris2,

 

PARABOLE DE LA MER

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... Je vous écris de la mer qui semble une peau écorchée
Je vous écris d’un squelette de noyé
Je vous écris d’un tonneau de salaison
Je vous écris d’un grand voyage au fond des cales
Je vous écris d’un exode pourchassé de requins
Je vous écris du galop de l’étalon et de la requête du pur-sang
Je vous écris du lustre des lucioles
Je vous écris des hautes dunes de la mer
Je vous écris de l’exclamation de l’homme, de la tempête aux doigts de fouet, de l’embryon qui se dilate, du placenta qui engraisse l’arbre
Je vous écris l’offense et la bonne nouvelle qu’apportent des bourgeons sous-marins
Je suis un homme à peau de mer
Je suis un homme serpent de mer
Je flotte
Je tangue
Je craque
J’épouse la litanie de la mer
Je suis un navire enflammé par son passé
Croyez-moi
Aucune mer ne m’a défait de la paume de ma main car je suis la main du monde
Je suis le sablier du monde
La sève qui tisse le cocon de l’arbre
Je vous écris de l’empreinte d’un linceul
Du tourbillon du deuil dans une bouche que l’avenir console
J’ai la vertu de pardonner toutes les malédictions et j’envoie à la mer le nom de mes ancêtres
Qu’ils se lèvent et apposent le sceau de l’arc-en-ciel...

 

 

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ERNEST PEPIN

 

 

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la sablière4,,1

ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Il était une fois...
cet enfant millénaire au berceau de nuit
[ blanche
et de jour sans le ciel
il était une fois
ce regard de soleil foudroyé

Un oeil sans paupières
pleure
toute la misère du monde
depuis que le monde est monde

Il était une fois...
cette femme éternel visage raviné de larmes
[ sèches

Il était une fois...
la nuit du monde
à pas tremblés traînant guenilles
sous l'envers de la vie
fatigue et froid
fatigue et faim
rasant les murs

En grands cheveux de pluie
d'yeux absentés
les serres étiques étreignent au ventre un cri
[ oublié

Et neige balbutiante
et chuchotis de vent
sa voix est moineau
quand elle s'approche un peu
à demander tout bas :
"z'avez pas une 'tit
pièce...?"

Il était une fois
une femme...
ton aïeule...
ta soeur...
ton petit enfant millénaire --
ta solitude errante...

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI

( 2016-modif. 2019)

 

 

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Andrew Ferez -

Oeuvre Andrew Ferez

 

BRUNO RUIZ...Extrait

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Il y a ce qui naît et ce qui meurt. Ce qui circule dans les veines et ce qui s’arrête. Une aurore qui parle et le soir qui descend vers le silence. Il y a cette sève qui cherche une cime et le sauvage velours du coquelicot. Mais je n’explique pas le monde. Je me fatigue à tant d’absence. Tout savoir n’est qu’une très longue attente. L’espérance d’un possible. Le désespoir d’un impossible. Qui sait où nous sommes au fond de ce vieux rêve ? Je ne creuse que pour planter. Je me déleste de vieilles larmes. M’illumine et m’engloutis. Me confie à des hiboux. Je ne sais pas dormir.

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BRUNO RUIZ

2019

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BRUNO


JULIAN ASSANGE...UNE MORT PROGRAMMEE

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Lettre Ouverte à Monsieur Emmanuel Macron, président de la République française

Monsieur le Président de la République,

Nouvelle DONNE vous alerte contre les dangers que courent les lanceurs d'alerte et la difficulté qu'ils rencontrent à trouver une protection à la mesure des services rendus.

Abandonné par l’Équateur, Julian Assange a été arrêté ce jeudi 11 avril 2019 par la police britannique pour être remis aux États-Unis. Cet événement constitue pour nous l’avant-dernière étape d’un processus dangereux, tant pour cet homme que pour les valeurs que porte son action. Aucune démocratie ne peut en effet fonctionner sans une information libre ; aucune république ne perdure sans respect des droits de l'Homme.
Le préambule de la Constitution de 1946 proclame que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur le territoire de La République ».

Voilà pourquoi Nouvelle DONNE vous demande d’accorder l’asile politique à Julian Assange sans attendre.

Julian Assange a dû se réfugier à l’Ambassade d’Équateur à Londres le 19 juin 2012. Il y a vécu dans des conditions inhumaines, enfermé dans une pièce de 5m2 sans cour ni jardin.
Le crime de Julian Assange est celui d’avoir eu le courage de rendre publics (via Wikileaks – le site qu’il a créé en décembre 2006) des documents qui dérangent. Ces documents mettent en lumière des circuits de corruption de dictateurs africains, de même que ceux de certaines compagnies russes offshore, ainsi que des abus criminels de l’armée américaine. Par ailleurs, des documents révèlent que l’ensemble des acteurs politiques et économiques français sont écoutés par la NSA (Agence Nationale de Sécurité des États-Unis).

En dépit des demandes fortes formulées et renouvelées par des organisations non gouvernementales, qui luttent contre la corruption et qui agissent pour la protection des peuples, au cours de ces dernières années, rien n’a été fait par les gouvernements pour Julian Assange. Et le pire est imminent. Faut-il laisser à des ONG la défense des lanceurs d'alerte et la sauvegarde des droits de l'Homme ? Nous ne le pensons pas : il est du devoir d'une démocratie comme la France d'affirmer ces principes et de les défendre avec constance.
Il vous incombe, Monsieur le Président de la République, d’agir en conséquence.
En sauvant Julian Assange, la France affirmera avec clarté la protection des lanceurs d'alerte.
En abandonnant Julian Assange, la France faillira à ses valeurs.

Le Bureau National de Nouvelle Donne
Le 14 avril 2019

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/03/julian-assange-monsieur-hollande-accueillez-moi-en-france_4668919_3232.html

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« J’ai été privé de toute capacité de préparer ma défense, sans ordinateur, sans Internet, pas de bibliothèque jusqu’à présent, et même si j’y avais accès, ce ne serait qu’une fois par semaine et pour une demi-heure avec tous les autres [détenus].

Pas plus de deux visites par mois et il faut des semaines pour inscrire quelqu’un sur la liste des visiteurs à condition de fournir toutes leurs coordonnées pour faire l’objet d’une " enquête de sécurité".

Ensuite, tous les appels, à l’exception de ceux des avocats, sont enregistrés et d’une durée maximale de 10 minutes dans une période limitée de 30 minutes par jour, pendant laquelle tous les détenus se disputent le téléphone.

Et le crédit ? Juste quelques livres sterling par semaine et personne ne peut appeler de l’extérieur.

En face ?

Une superpuissance qui se prépare depuis 9 ans et qui a consacré des centaines de personnes et dépensé des millions sur cette affaire.

Je suis sans défense et je compte sur vous et d’autres personnes de valeur pour me sauver la vie.

Je suis toujours debout, mais littéralement entouré de meurtriers. Mais l’époque où je pouvais lire, parler et m’organiser pour me défendre, défendre mes idéaux et mon équipe est révolu jusqu’à ce que je retrouve ma liberté.

Ce sont tous les autres qui doivent prendre ma place.

Le gouvernement américain - ou plutôt les éléments regrettables qui le composent et qui abhorrent la vérité, la liberté et la justice - cherchent par n’importe quel moyen à obtenir mon extradition et ma mort au lieu de laisser le public entendre la vérité pour laquelle j’ai remporté les plus hautes distinctions en journalisme et été nominé sept fois pour le " prix Nobel de la paix ".

En fin de compte, tout ce que nous avons est la vérité. »

 

...

 

" Je suis en train de mourir. Lentement, mais imparable. Je suis épuisé [...] Tout ça parce que j'ai rendu public les crimes de guerre. Pour ouvrir les yeux de la société et montrer ce que les gouvernements gardent en silence. Je suis en train de mourir. Et je le crains, la liberté de la presse et la démocratie avec moi."

 

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JULIAN ASSANGE

https://fr.wikipedia.org/wiki/Julian_Assange 

 

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JULIAN2de

Julian Assange

UN GOÛT DE FRUIT MÛR...Extrait

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Enfance mille-feuilles
aux pollens dorés
aux rêves extrêmes.

On suivait du doigt
nos sauvageries
on labourait l'air et l'eau
on semait l'infini...

Nos chants rythmaient
au fond de nos gorges
un tourbillon de guêpes vibrantes.

...

 

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AGNES SCHNELL

 

 

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gustave caillebote2

Oeuvre Gustave Caillebotte

UNE TRES LEGERE OSCILLATION, JOURNAL 2014-2017...Extrait

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"Les arbres nous enseignent une forme de pudeur et de savoir-vivre. Ils poussent vers la lumière en prenant soin de s'éviter, de ne pas se toucher, et leurs frondaisons se découpent dans le ciel sans jamais pénétrer dans la frondaison voisine. Les arbres, en somme, sont très bien élevés, ils tiennent leurs distances. Ils sont généreux aussi. La forêt est un organisme total, composé de milliers d'individus. Chacun est appeléà naître, à vivre, à mourir, à se décomposer - à assurer aux générations suivantes un terreau de croissance supérieur à celui sur lequel il avait poussé. Chaque arbre reçoit et transmet. Entre les deux, il se maintient. La forêt ressemble à ce que devrait être une culture."

 

 

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SYLVAIN TESSON

éd. Équateurs, 2017

 

 

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Wynn Bullock4.

Child on Forest Road, 1958 © Wynn Bullock

EXISTIAN TUS MANOS/IL EXISTAIT TES MAINS

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Un día el mundo se quedó en silencio.
Los árboles, arriba, eran hondos y majestuosos
y nosotros sentíamos bajo nuestra piel
el movimiento de la tierra.

Tus manos fueron suaves en las mías
y sentí al tiempo la gravedad y la luz
y que vivías en mi corazón.

Todo era verdad bajo los árboles,
todo era verdad. Yo comprendía
todas las cosas como se comprende
un fruto con la boca, una luz con los ojos.

 

 

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Un jour le monde devint silencieux ;
les arbres, là-haut, étaient profonds et majestueux,
et nous sentions sous notre peau
le mouvement de la terre.

Tes mains furent douces dans les miennes
et j’ai senti en même temps la gravité et la lumière,
et que tu vivais dans mon cœur.

Tout était vérité sous les arbres,
tout était vérité. Je comprenais
toutes choses comme on comprend
un fruit avec la bouche, une lumière avec les yeux.

 

 

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ANTONIO GAMONEDA

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VENT2

 

IN PRAESENTIA IN ABSENTIA

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Ceux qui savent pleurer ne seront plus comme tant d’autres :
ménageant à grand peine leur vulnérabilité
aux mots prononcés, ou par l’écriture qu’on déroule,
ils laissent opérer toute la résonance en eux.

Sans le moindre barrage (protège ou doubles-fenêtres)
l’Ailleurs les pénètre et garde possession de leur for,
des scrupules les inhibent tant qu’ils ne voient plus outre,
paysage intégrant leur native déréliction.

Défait sous son blindage de papier à brioche.
plus rien de positif ne leur est venu du soleil
qui sitôt réapparu s’est remis à ne plus être,
la nuit d’elle seule éprise cachée sous ses lueurs
n’étant qu’abruptes glaciation et indifférence.

Dans l’absence totale de question à leur poser
comme il faut bien que l’amour -sinon les heures- s’égrène
le jour n’est plus qu’un labyrinthe d’incongruités.

Les choses restant non dites les fois qu’on les a dites,
d’elles-mêmes remises cruellement en question
en celant les imprécisions dont elles se parsèment,
sans brillance, nous laissent tout le temps d’accommoder…

Où vont les variantes entre quoi l’esprit hésite,
non retenues provisoirement mais non repoussées,
par besoin absolu d’exprimer le commun mystère
d’un feu égal poussant et freinant au même degré ?

Mots du double tranchant, possédant à jamais notre âme,
reliquats d’ancien passage ou amis réapparus,
prenez-vous des chemins qui s’éventent ou s’évaporent,
marée retirant l’ensemble de ce qu’elle apporta ?

Paroles pain-perdu échangées avec ceux qu’on aime
ne perdent ni leur place ni un grain de leur statut
au pot commun de notre mémoire non défaillante,
mais impuissante à refaire le monde tel qu’il était.

Bien visibles à qui sait lire dans le filigrane,
depuis l’encre sympathique retrouvés à l’envi,
les sentiments alors partagés, seule certitude
de nos bavardages au clair-obscur émiettement.

 

 

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Copyright Henri-Louis Pallen

 www.lierreentravail.com

 

 

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PEPA POCH

Oeuvre Pepa Poch

JOËL GRENIER...Extrait

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Elles ont la couleur des nuits trop longues, les ombres blanches.
Elles collent le soleil au mur et le fusillent de mépris. Trois fleurs en rang d'oignons, au garde-à-vous et recueillies, attendent sur une planche le chant du coq, celui du cygne.
Elles mettent les rêves en cage , les ombres blanches. Comme les yeux, ils sont cernés. Une araignée sur le plafond creuse un trou noir dans le vide.
Ça sent l'hospice et le formol est leur parfum d 'éternité, aux ombres blanches.
Elles ont les mots du silence et le discours de l'ennui. Sur une page blanche, un oiseau noir écrit en grille.

 

 

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JOËL GRENIER

 

 

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joel2

PRISONS ET PARADIS...Extrait

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"Dans ce temps lointain où j'apprenais à respecter la cendre, couvrir le feu pour la nuit, réveiller le lendemain matin son ardeur capitonnée de cendres, j'apprenais aussi que la cendre de bois cuit, savoureusement, ce qu'on lui confie. La pomme, la poire, logées dans un nid de cendre chaude, en sortent ridées, boucanées, mais molles sous leur peau comme un ventre de taupe, et si "bonne femme" que se fasse la pomme sur le fourneau de cuisine, elle reste loin de cette confiture enfermée sous sa robe originelle, congestionnée de saveur, et qui n'a exsudé - si vous savez vous y prendre ! - qu'un seul pleur de miel."

 

 

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COLETTE

 

 

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COLETTE,

 


ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

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Petite fleur de la neige,
tache pourpre ourlée d'or sous un soleil
bleu,
Petite fleur des mots murmurés,
du songe,
du son vibrant,
du chant d'oiseau...

Sur la portée du vent les feuilles virevoltent
en clef de sol,
et la rivière --
frissonne,
bourdonne,
chantonne,
et le soleil --
sonne
dans la cascade
verte
des saules.

 

 

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ANNE MARGUERITE MILLELIRI 

(2016 -modif.2019)

 

 

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Crocus

DJAFFAR BENMESBAH...Extrait

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Comme un vieux navire au mouillage, hésitant à lever l’ancre pendant que ses lumières vibrent sous les eaux, mes pensées prennent le large pour accoster sur mon étoile avec l’exigence qu’elle se nomme de mes éclats antérieurs à mon départ d’Alger. Seule Alger, l’amante, la muse, connaît mes aversions et mes penchants. J’avais pris contrat, la nuit, avec ses puits de silences et avais fait de son jasmin ma clause intime. Ainsi, je combinais ma vie à des surprises délicates qui m’enjolivaient continûment d’éclats immenses et qui m’offraient le privilège de me reproduire nouveau à chaque déception, à chaque douleur, avec une semblance de moi-même à l’état sobre et pur. Ce temps est loin.

Dans la clarté crépusculaire d'Evry, je murmure seul dans un bout de jardin des réminiscences griffonnées de bières et de vin dans l’antre du plaisir en souvenir d’autrefois. L'air de la souffrance est pressant comme un hymne éclaboussé de concessions absurdes, moins dignes à l’écoute, et qui peine à retentir quand je me tais en bile à la manière d’une ramille asséchée sous le vent, pourtant gracieux et folichon d'automne. Des eaux mystérieuses ondulent dans mon âme inondant mes passions discrètes d’amant imaginé, amusé d’un cépage à la treille nue. Isolé et reculé dans l’horreur du temps, je me hasarde à renverser le fatum creux à coups de Yesterday par des plongeons dans le passé désormais révolu avec envie de décrypter mon souffle pour le décharger du grognement sourd de mon éjection hors de l’univers dialectique du bien-être. Dans ma mémoire roulent mes révoltes passées et au devenir ahanant d’impatience. Hélas, beaucoup de substances me manquent par opposition à l’action car empoignées par les tentacules de l’éloignement. Des mots et des mots tempêtent dans mes tripes puis affluent dans ma bouche comme des vagues qui se brisent contre les digues et immédiatement après retournent se vautrer dans ma poitrine. Alors, j’y pense… La poésie ne répond pas aux nostalgies, ni au spleen ni au chagrin.

Les nuits finissent en aubes prises de l’orageux aquilon
Et les jours se lèvent de soleils exaltés mais sans rayons
Chaque soir, un jour décline, morne et sans musique
Ses couleurs sans éclats, désolées, déchoient en loques
Les saisons, identiques, dépitent par manque de charme
Des réminiscences anarchiques se brouillent de vacarme
Les estimes épurées et les visages désirés sont fermés.
Ne reste sinon que l’espoir nostalgique et l’amour géminés
Quand les souvenirs se réchauffent de silence en tumulte
L’exil est le vide où la mémoire sombre avec ses tempêtes

 

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DJAFFAR BENMESBAH

 

 

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ALGER

Alger 

LE PAON ET LE PALAIS

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Un jeune paon, imbu de son plumage
Fût pris dès son plus jeune âge
En mains par une vieille pintade
Qui laissa son vieux coq en rade.

Lors, notre jeune volatile
Qui se trouvait fort volubile
Ne fût plus satisfait de son habitat
Et se rêva en costume d’apparat.

Pourquoi, se disait-il, se contenter
D’un simple poulailler, fût-il doré,
Alors que, sans travailler,
Je puis demeurer au palais.

Il me suffit, si mes calculs sont bons,
De prendre mes congénères pour des pigeons
Et, pour les prochaines élections,
De bien jouer les trublions.

Ainsi fût fait, et contre toute attente,
Il prît la place laissée vacante
Par tous les vieux coqs déplumés
Dont tout le monde s’était lassé.

Pour constituer sa basse-cour
Il fit appel à des vautours
Aptes à tondre la laine,
A amasser toutes les graines.

Ses anciens congénères
Qu’il jugeait fort vulgaires
Virent enfin, mais un peu tard,
Qu’on les prenait pour des bâtards.

Fort de son plébiscite aux élections,
Notre dieu-paon, tel Pygmalion,
Favorisa un jeune sardouk
Dont il se servait comme bouc.

Grisé par ses nouvelles prérogatives,
Celui-ci, de manière fort hâtive,
Se crût par son maître autorisé
De jeunes oisons brutaliser.

Las, malgré la volonté manifeste
De celer ces faits funestes,
L’histoire vînt à transpirer
Hors de murs du Palais.

Devant ce gros scandale,
Notre apprenti Sardanapale
Dût rétropédaler
A son grand regret.

Il envoya ses janissaires
Désigner un bouc émissaire
Mais la sauce ne prît pas
Et l’oisillon resta sans voix.

Moralité :
Même les rois de l’enfumage,
Ceux mêmes qui se voulaient rois mages,
Tombent un jour de leur piédestal
Et devront quitter leur habit royal.

 

 

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Fable de
JEAN DE LA FONTAINE

(1621-1695)
revisitée par un auteur inconnu
que l'on félicite au passage pour son talent
et le régal de cette lecture d'actualité

 

 

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pamphlet 2

PARIS, DE MA FENÊTRE...Extrait

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"On me remontrera que les jeunes gens des deux sexes sont en train de lire "n'importe quoi" ? Qu'ils lisent donc n'importe quoi. Ainsi fis-je dans mon jeune âge, à travers une bibliothèque où tout se fit pâture, et où l'on aurait rien trouvé qui convint à mes six ans, à mes dix ans, à mes quatorze ans... Livres défendus, livres trop graves, livres trop légers aussi, livres assez ennuyeux, livres éblouissants, qui au hasard s'illuminent, et referment sur l'enfant enchanté leurs portes de temple... Le désordre de la lecture lui-même est noble. Chaque livre, mal annexé d'abord, est une conquête. Sa jungle d'idées et de mots s'ouvrira, quelque jour, sur un calme paysage ami."

 

 

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MAISON DE COLETTE2

Maison de Colette...

 

COLETTE

 

 

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KAMEL YAHIAOUI...Extrait

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L'art est notre armée
nos œuvres sont des grenades
nos chansons des kalachnikovs
rangez votre artillerie meurtrière
nous avons besoin de place pour danser
fêter la fin de vos crimes et régimes
rangez vos urnes sorcières
nous voterons sans vous en 2020
au printemps des bourgeons libérés
les youyous des roses sonneront
jusqu'à l'extinction du dernier sanglot

 

 

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KAMEL YAHIAOUI

 

 

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ARBRE NU2

Oeuvre ?

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