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GISELE HALIMI - HOMMAGE ...

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Merci, Madame...

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https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/gisele-halimi-la-cause-des-femmes?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1gFYw4wRLyKv2CX2BbdtrCSWXvcgY0Wc0IlPcIt64VJ0OfMrrP1fUBswA#Echobox=1595935476

 

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gisèle halimi4

 

 

 

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" La lecture a été quelque chose de magique pour moi. Il faut une vraie magie pour envisager un autre monde et essayer de le comprendre. Et une fois qu’on l’a compris, le changer. Toutes ces étapes étaient quelque chose d’a priori impossible à accomplir pour moi et je peux dire que j’ai bricolé mon éducation à partir des moyens que j’avais."

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gisele-halimi-3,

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gisele-halimi-la-feministe-galante-au-micro-de-france-inter

 

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gisele2


LA PAIX/ LA PACE

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si tu ne te soucies pas de l'alpha et n'aspires pas
à l'oméga
si tu couves une anxiété mais en semblant
léger - rieur
si tu vis dans l'inquiétude
le jour et dans la quiétude la nuit
si un conflit t'enflamme
(pourpre) et si un principe
t'éteint
si d'une dispute tu t'inondes
mais sans paraître préoccupé
et saisi de frayeur.
Si une dissension - un tourment
agacent sans agacer - mordent sans coup férir
peut-être que la paix va s'installer au fond de l'œil -
à l'intérieur du corps du corps - la grande paix (oui - celle-là)
s'est déjà installée - s'installe


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se non curi l'alfa e non ambisci
all'omega
se covi ansia ma come
leggero – ridente
se dimori in un'inquietudine
solare e in una quiete notturna
se un conflitto t'accende
(purpureo) e un principio
ti spenge
se d'una disputa t'allaghi
ma non come preso
e in spavento
se un dissidio – un tormento
alterano senza alterare – mordono senza colpo ferire
forse la pace s'installerà nell'oculo fondo -
entro il corpo del corpo – la grande pace ( sì– quella)
s'è già installata - s'installa

 

 

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MARIELLA BETTARINI

Traduction de l’italien  Raymond Farina
(Extrait de La scelta-la sorte, Gazebo, 2001)

 

 

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SCULPTURE6,,

Sculpture de Maria Gamundi (Venezuela)

 

VOYAGE GRAND-TOURNESOL...Extrait

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à Colette Gibelin et Luc Vidal

 

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Brûler trop étreint
l’aire intérieure des astres
étrangers

Il nous faut
enfouir l’excès
respirer l’air
Accueillir chaque matin
chaque main
tendus fragiles
Une feuille un destin
une brindille un seul être
singulier
le monde
entier

Écouter battre sous l’écorce
la sève intranquille
Accorder
dans l’herbe folle des bourrasques
l’orage
les peaux qui se crispent
le tambour des larmes
les visages à venir
l’éclaircie des sourires
Des paysages fertiles
semant
levant
le chant pacifique des paroles

 

 

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MURIELLE COMPERE-DEMARCY 
Murielle Compère-Demarcy & Khaled Youssef,

Z4 Editions ; 2020. Préface de Chiara De Luca.

 

 

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Valentino Ghiglia2

Oeuvre Valentino Ghiglia

" TIMTARIN " - TAMIKREST & HINDI ZARA

LA LETTRE DU SIXIEME SENS

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Ma lettre portée par ellipse
ai demandé aux mots
toutes voiles fermées
de prendre le poids de l’oiseau
en plein vol
de rendre rapport d’écriture
et de déraison
de mélodie d’extravagance

Même en me trompant de parcours
mêlant la longue syncope des arcs-en-ciel
aux phrases séquestrées des réverbères
je n’ai toujours eu qu’un seul galop
la phrase mutilée
l’ordre des vertébrés

Celui qui crie trop fort
n’entend pas l’orage déchiré de ta bouche
dans ma vie qui se défait et se refait
comme une chevelure

 

Celui qui ne crie pas assez
n’entend pas la voix du silence
c’est à mourir de rire !
les hommes n’ont plus de couilles
mais des légendes
des blessures miaulantes

J’ai remis vois-tu
mon vêtement de marginalité
Je vais encore dans le sens des miroirs
Le temps que j’habite n’a pas de portes.

 

 

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GEORGES CASTERA

 

 

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philchap1,

Oeuvre Philippe Charpentier

THIERRY MATHIASIN...Extrait

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Même si je dois cueillir les pluies
aux sillons de tes os

Mâcher la terre crachée de tes lèvres
Semences d'oiseaux nichés dans ton crâne

Ma demeure, les murs aux foudroyants frissons

Ouvrir les trouées sédimentées des montagnes où jouissent les rivières,
les jambes déployées aux flancs des crues splendides

Élève ton coeur jusqu'à la cambrure du ciel
Tes anges aux vols blessés dans la nef minérale des sources

Mon intransigeance poussée dans le fatras des corps, l'axe époustouflant des assomptions

Nous ne parlerons qu'aux bêtes traquées
La fourche caudale des cris extrêmes

Embrasse les arbres encore debout
Frotte ton sexe à leur sève silencieuse
Bois les cascades cotonneuses du fromager

La concrétion des esprits et tout le voyage des sens ravagés

Une même ferveur creusée à l'ombre des mancenilliers, les écorces vermoulues
où tu as vu tomber les fruits du crépuscule

À la postérité et à nos vies sauvages, envolées avec les papillons

La forte odeur des gouffres d'où nous sommes sortis victorieux

Le flux Intarissable du pourrissement
Le poids difficile des tragédies

Dressons nos rêves aux portes de l'Atlantique
Notre radeau ballotté sur ce que fut le temps

 

 

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THIERRY MATHIASIN

 

 

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Hiroko Otake

Oeuvre Hiroko Otake

STATUE-MENHIR

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Un jour dans les broussailles

millénaires,

fouinant pour placer des collets,

j’ai découvert la pierre droite

sur laquelle j’ai reconnu

le relief de mon propre visage.

...

 

 

Dis-nous ton nom,

 que sais-tu de l'homme

 millénaire,

 pierre vivante

 au soleil revenue

 d'entre les ronces,

 O visage fermé

 de nos antiques épouvantes.

 

 

 

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FREDERIC JACQUES TEMPLE

 

 

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menhir-FILITOSA2

DANS LA DOULEUR DU MONDE

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Qu'est-ce qu'on fait servant de maille sur une chaîne de montage, le cul vissé sur une chaise dans le cubicule d'un bureau? Ne sommes-nous pas faits pour courir dans les bois, courir la galipote et sourire aux oiseaux?  Les enfants s'espionnent sur un écran au lieu de prendre l'air. Les hommes vont plus vite, mais le monde rétrécit. On regarde la mer sur des écrans géants. Je jette à la poubelle mes papiers d'identité, mais je garde l'alphabet. Tous les mots y survivent. J'avance parmi les dictionnaires, les grammaires du souvenir, les atlas de l'imaginaire. Je m'abreuve de signets et d'images, de mains ouvertes pour donner, de métaphores brandies comme des sémaphores, de mots semés dans la matière du monde. Dans chaque trou de serrure, il y a un œil de voyeur. On vit tous assis sur une bombe, les deux pieds sur un champ de mines, le couteau sous la gorge, le fusil sur la tempe. J'avance avec mes bottes en caoutchouc sur des pages d'eau sale, des pages de mucus et de sang, des paragraphes gluants, des parenthèses humides. Je marche un pied dans le désert et l'autre sur la mer, un œil sur le ciel et l'autre sur le sable, la peau mouillée de rosée ou grillée de soleil. Au printemps, le monde se métamorphose. Les couleurs chassent le blanc. Le froid se transforme en chaleur. Les arbres nus s'habillent en vêtements d'été. Les bourgeons éclatent comme des bulles de sève. Le métier d'enfant reste court. On finit tous par vieillir. Les oursons portent une barbe blanche. Les yeux des poupées sont myopes. Les soldats de plomb vieillissent eux aussi. Quelques animaux survivent à la bêtise humaine. Combien de temps encore? Des milliers d'insectes disparaissent chaque année et des milliers d'espèces. La souffrance humaine ne dort jamais.

 

 

Le ciel est aussi mobile que la mer avec ses nuages qui passent, ses blizzards cotonneux, ses vents liquides. La terre est couverte de sable ou de neige, assoiffée ou repue. Les épines du vent égratignent les montagnes, balafrent l'horizon, écorcent les arbres, écorchent l'azur du couchant, le rose du matin, le mauve des saisons. Le baiser du vent devient une morsure. La lumière s'enténèbre. Mille touches de pastel se délavent sous la pluie. La terre passe du froid au chaud, de la glace à l'incendie, des braises à la cendre.  L'univers change de couleurs et de tons, de musique et de sons. Le diable est partout, entre les pages d'un missel ou dans un coffre à gant, dans l'ostensoir ou la culasse d'un fusil, sur les dernières nouvelles à la une des journaux. Les mots ont tous une histoire. J'écris pour connaître la suite. Il en faut des coups de tête pour pondre des idées, pire qu'un poulailler de poules écervelées. Mes mots ont pris d'assaut la forteresse du silence. Il y a sur les murs de papier des marges imprévues, des parenthèses à glissière, des manches pour les t, des points sur les i, des chapeaux circonflexes, des pattes de mouche, des e muets, des crottes de souris, des alphabets aux bras cassés, des poignées de main, des tasses à deux anses pour les ambidextres, de l'encre sympathique, des cédilles baveuses, des pustules grammaticales, des ratures infinies entre le clapotis des mots et l'eau calme du silence. Toute la terre est une mer, qu'elle soit de sable, d'eau salée, de galets, de neige ou de cailloux. Je ne comprends pas toujours les oiseaux. Quand les corbeaux m'insultent, les rossignols m'enchantent. Je préfère que la vie trépigne au point-virgule plutôt qu'au point final. Adossé sur un arbre, je noircis les pages d'un carnet.

 

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JEAN-MARC LA FRENIERE

http://lafreniere.over-blog.com/2020/08/dans-la-douleur-du-monde.html

 

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NATURE

Artiste Inconnu


3 MAI 1925 - 15 AOÛT 2020

LA PARENTELE

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" Je me suis fait la belle

et maintenant je danse parmi les hautes herbes
avec le doux vent chaud du sud
les grillons crépitent dans ma tête
Je me suis teint les yeux en noir
en contemplant le soleil du mois de mai
Un orage de révolte m'a déchiré le coeur. "

A. C. 

 

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Je suis désormais mon père ma mère
mes grands et arrières-grands parents
Je suis tous mes aïeux d'ici ou d'ailleurs
recyclés dans les cellules passagères de ma chair
jaillissant avec les sources de mon sang
battant les tambours brûlants en exil de l'existence
je suis cette invérifiable famille aux racines profondes
revenue des fins fonds de la nuit des temps
Je connais tous ces millions de visages
qui m'ont donné la vie transmis l'énigme de la mort
tous ces êtres dont j'ai retenu les gestes quotidiens
leurs labeurs leurs liesses et souffrances
leurs doutes leurs larmes leur confiance
je les entends murmurer confondu au silence
leurs clameurs leurs refus leur humilité de terriens
avec des mains fraternelles ils ont oeuvré
ils ont résisté guerroyé fais l'amour enfanté
Ils ne se posaient pas nos absurdes questions
ils faisaient ce qu'ils avaient à faire ni plus ni moins
tant qu'ils ne pouvaient pas faire autrement
sans s'affaisser contre la tourbe des illusions
ils savaient les chants de la rivière les émois de la forêt
ils labouraient les nuages inventaient des heures miraculeuses
qu'on leur foute une fois pour toutes la paix ils ne demandaient rien à personne
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ANDRE CHENET
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LE MAQUIS

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Voulez-vous - Amici mei - que je vous dise un mot sur le Maquis ? Le nôtre, celui de Corse, A Macchia, que l’Empereur reconnaissait à son odeur, comme un parfum de femme…
Un mot, me direz-vous, c’est bien peu de chose. Mais c’est un mot d’amour, un amour aussi grand que cette étendue sombre et légendaire de verdure et de vie, qui murmure au vouloir de la brise, mugit au vent du mistral, souffre et meurt tel un être de chair. Et qui me tient au cœur.
Il est près de ma porte, ce Palais vert, son odeur est chez moi, ses couleurs à mes yeux et ses bruits à mes oreilles.
Aux éclats de ses fleurs je sais lorsqu’il sourit, et je sais quand il souffre des flétrissures du temps, de celles d’une tempête, du feu ou des crimes odieux de ceux qui le méprisent.
Tache verte aux croupes d’un versant, végétation prodigue au flanc d’une montagne, éclaboussure de flore dans un amas de roches où vaste étendue, il est de tout temps ce fouillis de plantes peu communes et de rare abondance… U Paradis de flore. Nature inextricable et secrète comme celle de notre Île.
Voici, en peu de mots, le maquis de chez nous.
À moi, il est bien plus encore, issu verdu Palazzu, cupartu di verdi frondi.
Sauvage, envahisseur, il cache bien des choses : ruines ou pierres éparses de lieux abandonnés, quelques tombes oubliées et gagnées par les ronces, la croix d’un souvenir perdu... Un tribbiu, délaissé au coin d’une aire morte, une roche gravée, vénérable témoin. Un cep où deux de vigne abandonnée, un pan de mur de pierres vermoulues, le murmure d’une source au parcours égaré...
Décombres d’un passé et vestiges humains qui ont gardé leur âme pour nous dire qu’en ces lieux nos ancêtres ont vécu.
Vous raconter la vie de ce palace vert, son histoire, ses légendes, son attrait et ses charmes, qui pourrait le faire ? Qui sait l’aura de ces sous-bois obscurs, ésotériques, vénérables et sans âge ? Qui pourrait vous conter ses terreurs et ses drames ? Je ne le saurais pas.
Aujourd’hui je le vois, comme à tous mes printemps. Tel qu’il est.
Je vous dirai alors que c’est un fouillis d’arbres, d’arbustes et d’arbrisseaux, de graminées, de plantes vivaces à foison, de floraison diverse, étalée dans l’espace et le temps...
J’en connais quelques-uns :
- l’arbousier (arbutus unedo, arbitru, albitru) arbre aux fraises, toujours vert, aux fruits rouges et sucrés, dont la distillation donne une eau de vie délicieuse ;
- le houx épineux (heuphorbe corse - caracutu) aux feuilles larges et piquantes ;
- le ciste à fleurs roses ou blanches (cistus, muchju), à l’odeur d’immortelle et de miel ;
- le lentisque (pistaccia lentiscus, listincu), à la senteur si particulière;
- le myrte (myrtus comunis, murta) aux fleurs blanches, aux fruits noir, au bois aromatique tel celui du lentisque, dont le fruit l’aise une très savoureuse et exquise liqueur ;
- la bruyère rose ou blanche (erica arborea, scoppa) dont la souche (tamma) a été la matière première des ébauchons de pipes et dont l’espèce feminiccia (bruyère femelle des zones humides) excellait à faire nos balais, a scopa di Minnana ;
- le genévrier nain (juniperus, ghjneparu), aux fruits âpres et d’essence grisante ;
- l’asphodèle au long thyrse (talaveddu, tarabucchiulu ou candelu), cierges de nos processions, dont on distillait parfois les bulbes ;
- l’aubépine (prunalbellu),il assagit le cœur ; le genêt corse (córa ou coria), jaune d’or; le chèvrefeuille (caprifoglu), hôte des papillons ; les lauriers (orifogliu), à savoir !
- l’alaterne (alapea); la clématite (vitalba); la férule (ferula), terreur des écoliers ; la lavande (lavandula), si parfumée; la ronce (lamaghja ou tangu) de la famille des Rosacées (Rubus) dont le fruit, a Mura faisait nos délices d’enfant ;
- la fougère (filetta), magique est la fleur à qui la découvre; l’hellébore (abatela, nocca), aux vertus purgatives; la menthe de Requiem (menta minuta ou mintrastella) odorante et précieuse ;
- la calament nepeta (nepita),aromatique mentholée , très prisée dans nos cuisines;
- a muredda, murzella ou murzedda, notre immortelle, entêtante et si belle - d’à uscià u purceddu ;
- le thym corse (arba barona, reghjna di U Cusció) et combien d'autres ?
Que dire des plantes médicinales (arbi salutevuli o medicinali) qui constituaient, aux temps où les médecins étaient rares et les superstitions tenaces, la seule pharmacopée contre les forces du mal ou de la maladie ? Elles étaient nombreuses, seulement connues d’initiées comme a mammona, a signatora ou l’accunciatora qui s’en servaient avec ou sans breuvage rituel ou magique, incantations, invocations, prières, de manières jalousement gardées et transmises, comme en liturgie.
Chacune avait sa place dans l’arsenal thérapeutique des pharmacies d’alors.
Les piquants de houx épineux (caracutu), la racine et la sève d’hellébore (noca), de ciguë (cicuta), étaient utilisés pour le traitement des cataractes, en invoquant Santa Lucia, protectrice des yeux (patrona di l’ochji), avec quels résultats ? Je dois dire, en qualité de praticien, que ma vénération pour notre sainte Patronne ne m’a jamais exhortéà utiliser ce traitement, auquel je préférais l’eau de la Ruara pour les adeptes écologistes.
Les décoctions de camomille (matrunella) ou de bourrache (burracina), étaient d’efficaces fébrifuges et la mousse de corse ou léminthocorton (murzu marinu ou arba greca), un énergique vermifuge.
On utilisait en gargarismes les infusions de molène floconneuse (arba bianca) - puissant antitussif - associée aux décoctions de feuilles de ronces, de racines de gentiane (ginziana) ou de tiges d’aubépine.
Pour traiter les hémorroïdes on ingérait, cuite dans du lait de brebis, l’arba caga sangu - dont l’auteur de ce texte ignore le nom français, mais qui pourrait être la ficaire.
L’armoise absinthe (arba santa) en tisane débarrassait du ver solitaire et de la fièvre.
Les inhalations de bouillon de feuilles d’eucalyptus (calapitus) ou d’herbe-aux- chats (cataire ou pivaredda) étaient indiquées dans le rhume (catarru).
La renouée maritime (arba spacca ou sciappa petra) était le remède contre la maladie de la pierre (calculs).
La pariétaire (vitriolu) est diurétique, mais prudence ! On l’utilisait pour empoisonner les poissons des rivières, comme la racine de daphné garou (pateddu)…
Le fenouil (finochju) était un laxatif en tisane, ainsi que la mauve (malba), utilisée en clystère (lavativu).
Toutes ces plantes à l’action bénéfique, sublimée souvent par effet placebo ou par superstition, à ce jour quasiment oubliées.
Je ne citerai, aujourd’hui, que quelques-unes des arbi di cucina, parmi les plus communes en usage : lattaredda (chicorée), latterepulu (faux pissenlit), porru salvaticu (ail changé), arba dragona (estragon), arba sarretta (sarriette), rumiccia, biettula, bette dont on fait des chaussons (vasteddi), a ciartuledda, l’arba salita ou acettula (petite oseille), sparagu (asperge sauvage.... Qui donnaient à nos soupes ces délicieux arômes.
Voilà mon maquis, vaste et inextricable, impénétrable presque, à peine dévoilé. À peine parcouru dans le souvenir d’un amoureux déçu de ne pas avoir pu mieux le connaître, pour le mieux partager et l’aimer davantage.

 

 

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SIMON GRIMALDI

 

 

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CORSE2

ABDLILAH JORIO

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Etre
Le regard tissé d’anciens étés
Ouvert sur écume et ciel sacrés,
Suspendus, mes nuages blanchis
D’instants d’hier bleuis.
Ils connaissent tes fêlures,
Apprivoisent mes blessures,
Traversent, et s’enfuient.

Manteau tricoté de mes vies antérieures
Sagement posé sur l’instant,
Ecran blanc de silence pesant,
Protège aujourd’hui les amours de l’heure.
Mystère, ailes de désirs et d’impuissance,
Vertige à la recherche de sens,
Tiens au fond de moi ce reste de vie,
Ce souffle retenu à l’envie,
Plus lourd, plus fort que le vide,
Avant de t’envoler aux Perséides.

Riche d’hier, privée d’hier,
J’ai pleuré mes tristesses, aimé mes hivers,
Murmures réveillant l’onde lasse
Du temps qui passe et me dépasse.
Nouvelle née à chaque seconde,
Je contemple le blanc du monde.

 

 

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ABDLILAH JORIO

 

 

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Jacqueline Lou Pâris

Jacqueline Lou Pâris.# 08/2020

Acrylique et poudre de marbre sur toile 50X50

JAPA (jacqueline Lou Pâris)

VIE ET SAGESSE...

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"Dis-moi de quoi as-tu peur exactement ?
Tu sais qu'ils n'ont plus aucun droit sur toi maintenant
Dépose tous ces fardeaux que tu as traînés depuis tout ce temps
Reprends la place qui est la tienne, il en est temps
Ne laisse pas le feu te consumer plus longtemps
Sinon de toi il ne restera plus que des cendres
Ose exprimer enfin tout ce que tu ressens
Peu importe la récolte des jugements
Ne cherche pas la comparaison
Fais-toi confiance c'est important
Écoute l'appel qui en toi se fait toujours plus profond
Cesse de toujours vouloir tourner en rond
Sois attentive au message des Eléments
Ce sont là des signes que tu comprends
Joue avec ta voix et ses sons
Même si cela semble parfois incohérent
Là est ta source de guérison
Tu le sais bien au fond
Danse au rythme des saisons
Observe ton corps il est de bonne leçon
Apprends beaucoup de ton enfant
Elle est Gardienne de l'Ici et Maintenant
Laisse-toi guider par ton intuition
Et choisis la Vie dès à présent !"

 

 

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SWAKHANDA

 

 

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hemendranath-mazumdar-1894-1948,

Oeuvre Hemendranath Mazumd

MARIE-JOSE NAT ET LA CORSE

AHMED EL FAZAZI...Extrait

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L’amour des origines est un arbre
Enveloppé de silence
Te suit dans tes errances
Quand tu es prisonnier
De tes démences
Ta vie en chaque instant se renforce
Appuie alors à son tronc
Et reste un moment
Sous son ombre
Agite ses branches
Jusqu’à ce que les rêves mûrs
Remplissent ton sommeil
Par les fruits de l'enfance
Jusqu’à ce que le feuillage des rêves
Soutienne ta racine
Et réinvente le monde.

 

 

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©AHMED EL FAZAZI 

 

 

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FORËT4

Lac Aguelmam Azegza, la grande cédraie d'Ajdir n-Izaïane


FLAMENCO

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Une robe qui se révolte
Une robe qui se dérobe au temps,
S'imprègne des tons harassés, du clair de lune
Quand il arpente les flots argentés,
De cours d'eaux démolis par de vieilles passions
Une robe aussi poignante que le flamenco ,
Qu'un amour interdît
Ou le vin acre de l Andalousie ,
Mêlé aux airs du sud , à la saveur des fleurs d'orangers
A la pluie, à cette rage empaquetée dans les cordes d'une guitare
Aux cordes d'une langue nue
Dispersée entre les fibres des cœurs et de vieux manuscrits
Les murs qui répandent l'écho en de lancinants cris
Tel le langage secret des doigts
Tel le sein brûlant et véhément de mon Andalousie.

 

 

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 ABDELILAH JORIO

25 août 2019 Flamenco

 

 

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NURIA5,

Nuria Rovira Salat

Photographie Thierry Dubuc

PAT RYCKEWAERT...Extrait

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Il faudra beaucoup d’amour
pour se redresser au milieu du chaos

ne pas vaciller au bord des plaies

Il faudra beaucoup d’amour et du courage
à se tendre vers le jour qui vient

Il faudra beaucoup d’amour
pour se garder vivants.

On dit que la corneille est morte
et qu’il n’est plus le temps
des chemins et des buissons d’odeur
ni du café de l’Ormeau où j’attendais Camus
du vin roséà me faire l’accent, à me faire heureuse
des amis à se parler fort.

Il fait pourtant cet infini bleu
sur mon Rocher du Bout
et le jour à peine écrit s’essouffle déjà.

Ils ne viendront plus, je le sais
lui, l’oiseau et ses poèmes à me faire chavirer
à renverser le ciel.

J’ai mis ma petite robe rouge
celle à faire siffler le vent et j’attends.

 

 

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PAT RYCKEWAERT

 

 

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Don smith photography3,

Don Smith Photography

MRS DALLOWAY...Extrait

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"C’est ainsi que par un jour d’été les vagues se rassemblent, basculent et retombent ; se rassemblent et retombent ; et le monde entier semble dire : « Et voilà tout », avec une force sans cesse accrue, jusqu’au moment où le cœur lui-même, lové dans le corps allongé au soleil sur la plage, finit par dire lui aussi : « Et voilà tout. » Ne crains plus, dit le cœur. Ne crains plus, dit le cœur, confiant son fardeau à quelque océan, qui soupire, prenant à son compte tous les chagrins du monde, et qui reprend son élan, rassemble, laisse retomber. Et seul le corps écoute l’abeille qui passe ; la vague qui se brise ; le chien qui aboie, au loin, qui aboie, aboie."

 

 

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VIRGINIA WOOLF

 

 

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allison B

 Allison B. Cooke

 

AHMED EL FAZAZI...Extrait

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A Tanger....

 

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Face au Détroit

Deux mers se narguent

Deux mondes se regardent

 

À travers un voile

J’oublie Noé

J’oublie Moïse écartant la mer

J’oublie Marco et Magellan

J’oublie Sindbad

J’oublie Ibn Batouta*

J’oublie Tarik et sa roche**

J’oublie les yachts des émirs

Et toujours je me rappelle

Ces naufragés de mer

Sur Titanic ou canots pneumatiques

Combien sont-ils ?

Ce sont nos frères

Larmes du ciel et de la terre

 

 

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AHMED EL FAZAZI

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*Ibn Batouta : Explorateur et voyageur marocain du XIVème siècle.

** Tarik Ibn Ziad, Chef berbère auteur de la conquête de la péninsule ibérique au VIIIème siècle (Gibraltar signifie montagne de Tarik).
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MAROC7,

VERGERS...Extrait

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C’est qu’il nous faut consentir
à toutes les forces extrêmes ;
l’audace est notre problème
malgré le grand repentir.

Et puis, il arrive souvent
que ce qu’on affronte, change :
le calme devient ouragan,
l’abîme le moule d’un ange.

Ne craignons pas le détour.
Il faut que les Orgues grondent,
pour que la musique abonde
de toutes les notes de l’amour.

 

 

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RAINER MARIA RILKE

 

 

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rilke

 

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