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LE LIT DE L'ETRANGERE...Extrait

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J'aime, de la nuit, le prélude, lorsque vous

   venez,

Main dans la main et me prenez lentement,

   strophe après strophe, dans vos bras.

Vous m'emportez, tout là-haut, sur vos ailes.

   Amis, restez, ne vous hâtez pas

Et dormez contre mes flancs pareils aux ailes

   d'une hirondelle fatiguée.

 

Votre soie est chaude. A la flûte d'attendre

   un peu

Pour polir un sonnet lorsque vous me trouverez

   secret et beau

Comme un sens sur le point de se dénuder. Ne

   parvenant à arriver

Ni à s'attarder devant les mots, il me choisit pour

   seuil.

 

J'aime, de la poésie, la spontanéité de la prose

   et l'image voilée,

Dépourvue d'une lune pour l'éloquence :

Ainsi lorsque tu t'avances pieds nus, la rime

   abandonne

L'étreinte des mots et la cadence se brise au

   plus fort de l'essai.

 

Un peu de nuit auprès de toi suffit pour que je

    sorte de ma Babylone

Vers mon essence - ma fin. Point de jardin en

   moi

Et tu es toute, toi. Et, de toi, déborde le moi libre

   et bon.

 

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MAHMOUD DARWICH

 

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Sir hubert von herkomer2

Oeuvre Sir Hubert von Herkomer

 

 

 


AVEC UNE ENCRE HESITANTE

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Il y a des mots qu'on emmène en voyage parmi les chemins pierreux,

Les sentiers envahis d'abeilles, de fruits rouges et d'empreintes animales.

Il y a les mots qui cachent des souffrances, des interdits, des noires paroles,

Des parlers amoureux déçus, des musiques inachevées et des lettres désespérées.

Les phrases alors témoignent de la fécondité des chagrins et des rires printaniers.

 

Avec les mots, je dégomme les servitudes austères et les relents de fausses nouvelles.

Je pèle les doutes parmi les ombres dansantes et les voiles incrédules.

Il y a des mots qui portent des saveurs sucrées et des douceurs éphémères,

Des lointains appels, des accents trop épicés et des heures trop amères.

Les phrases alors traduisent les états sémaphoriques au long cours.

 

Dans les grands vents de l'oubli, quelques mots soufflent la tiédeur de l'enfance,

Les paravents de l'adolescence, les premiers émois et les rigueurs du labeur.

Il y a des mots qui décrivent de profonds silences, des vitraux gorgés de soleil,

Des lieux environnés d'une nature abondante pleine de corbeilles de fruits

Et d'arbres qui suçotent sans fin la sève qui sculpte toute l'arborescence saisonnière.

 

Les phrases appellent au renouveau, au verdissement sentimental,

Aux feux de la Saint-Jean, aux soleils couchants, aux pleines lunes,

Au bon pain, au goût sucré des pommes sauvages et à l'acidité des agrumes.

L'enjambement des mots invite jusqu'au pavillon de verdure où le langage foisonne

Parmi les nappes damassées étalées dans l'attente d'un repas bucolique.

 

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CHRISTIAN  MALAPLATE

 

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Duan alt-001

Oeuvre Duane Alt

 

HONTE A LA VILLE DE PARIS....

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Si quelqu'un pouvait faire que cet homme vieillisse dignement.....!

ETRANGES ETRANGERS

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Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel

 hommes des pays loin

 cobayes des colonies

 Doux petits musiciens

 

 soleils adolescents de la porte d’Italie

 Boumians de la porte de Saint-Ouen

 Apatrides d’Aubervilliers

 brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris

 ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied

 au beau milieu des rues

 

Tunisiens de Grenelle

 embauchés débauchés

 manœuvres désœuvrés

 Polacks du Marais du Temple des Rosiers

 

 Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone

 pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre

 rescapés de Franco

 et déportés de France et de Navarre

 pour avoir défendu en souvenir de la vôtre

 la liberté des autres

 

 Esclaves noirs de Fréjus

 tiraillés et parqués

 au bord d’une petite mer

 où peu vous vous baignez

 

 Esclaves noirs de Fréjus

 qui évoquez chaque soir

 dans les locaux disciplinaires

 avec une vieille boîte à cigares

 et quelques bouts de fil de fer

 tous les échos de vos villages

 tous les oiseaux de vos forêts

 et ne venez dans la capitale

 que pour fêter au pas cadencé

 la prise de la Bastille le quatorze juillet

 

 Enfants du Sénégal

 dépatriés expatriés et naturalisés

 

 Enfants indochinois

 jongleurs aux innocents couteaux

 qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés

 de jolis dragons d’or faits de papier plié

 Enfants trop tôt grandis et si vite en allés

 qui dormez aujourd’hui de retour au pays

 le visage dans la terre

 et des bombes incendiaires labourant vos rizières

 

 On vous a renvoyé

 la monnaie de vos papiers dorés

 on vous a retourné

 vos petits couteaux dans le dos

 

 Étranges étrangers

 Vous êtes de la ville

 vous êtes de sa vie

 même si mal en vivez

 même si vous en mourez.

 

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JACQUES PREVERT

 

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ON PRIVATISE TOUT...

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« On privatise tout, on privatise la mer et le ciel,

on privatise l’eau et l’air, on privatise la justice et la loi,

on privatise le nuage qui passe,

on privatise le rêve, surtout s’il est diurne

et qu’on le rêve les yeux ouverts.

Et finalement, pour couronner le tout et en finir avec tant de privatisations

on privatise les Etats, et on les livre une fois pour toutes

à la voracité des entreprises privées,

vainqueurs de l’appel d’offre international

Voilà où se trouve désormais le salut du monde...

Et, en passant, on privatise aussi

la pute qui est notre mère à tous »

 

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JOSE SARAMAGO

 

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desert,,,2

 

DIXIEME POESIE VERTICALE...Extrait

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La fibre de quiétude

que contient le fil de tout mouvement

canalise un message

qui parfois arbore la grâce

comme une mystérieuse

passion et une transgression du mouvement.

 

Un code secret,

stupéfiante sueur de l'harmonie

qui semble se tapir au fond,

projette ainsi ses signes

et parvient un instant à apprivoiser

le coeur même du mouvement,

pour qu'à la fin surgisse,

comme une chose absolument nécessaire,

le corps déconcertant de la beauté.

 

Tout mouvement est un tâtonnement contradictoire,

toute beauté une pressante incertitude,

toute grâce un équilibre inattendu,

une inflexion du mouvement,

un vol qui s'attarde,

une fleur hors la loi

d'être une fleur.

 

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ROBERTO JUARROZ

 

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JUA

 

 

 

 

 

 

 

 

FEUILLES D'HERBE...Extrait

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Qui es-tu donc, ai-je demandéà l'averse tombant doucement,

Laquelle, étrange à dire, m'a répondu par les mots que je vous traduis :

Je suis le Poème de la Terre m'a dit la voix de la pluie,

Eternellement impalpable je monte de la terre, du fond insondable de la mer,

Je vais au ciel, d'où, forme vague, complètement transformée, et cependant identique,

Je descends baigner les sécheresses, les atomes, les nuages de poussière du globe,

Tout ce qui sans moi ne serait que germes latents, privés de voir le jour ;

Et sans jamais cesser, nuit comme jour, je redonne vie à ma propre origine, la purifie, lui donne sa beauté

(Car le chant qui naît à son berceau, lorsqu'il est accompli, s'en va à l'aventure,

Mais revient fidèlement, qu'il soit ou non abîmé, chez lui, avec amour).

 

(....)

 

D'or moiré, de marron de pourpre, d'argent fulgurant,

d'émeraude, de beige faon,

L'amplitude entière de la terre, le pouvoir multiforme de

la Nature consignés pour une fois aux couleurs ;

La lumière, l'air général imprégnés d'elles _ couleurs

inouïes à ce jour,

Plus de limites, de confins _ pas même le seul ciel de

l'Ouest _ mais le haut midi _ le Nord, le Sud,

Partout une pure luminosité colorée combat les ombres

silencieuses une à une.

 

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WALT WHITMAN

 

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with

 

 

 

COUPABLE....

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Au tribunal des oiseaux

Je plaiderai coupable
L’amour que je n’ai pas donné
Je l’ai volé
Volé
A ma femme
A mes enfants
A mon chat
Au hibou qui niche sur mon arbre
Volé
A l’enfant de la rue que je n’ai pas entendu
A l’affamé que j’ai ignoré
A l’aveugle que je n’ai pas éclairé
A la haine que je n’ai pas éteinte
Au souffle de vie
Que je n’ai pas honoré.

Au tribunal des oiseaux
Je plaiderai coupable.

Coupable de ne pas avoir pardonné
Aux porteurs de faux sourires et autres escrocs de l’amitié
Coupable de ne pas avoir su
Que certains préfèrent prendre
Coupable d'avoir tardéà comprendre
Que ce qu’ils m’ont pris
Je me devais de leur offrir.

L’amour que je n’ai pas donné
Je l’ai volé gaspillé perdu.

Que les oiseaux me pardonnent.

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JEAN-MICHEL SANANES

 

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oiseaux

 

 


LA MISERE...Extrait

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(....)

Mais le total de la misère,

La misère au bout de la vieille misère,

C'est quand on dit : tout m'est égal,

Je ne sais plus, je ne veux plus, je ne peux plus.

 

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EUGENE GUILLEVIC

 

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nuit2

 

OLIVER MTUKUDZI AND THE BLACK SPIRITS

CAMBOUIS...Extrait

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   On écrit sans doute parce qu'on n'a rien d'autre pour tenir droit dans un monde de travers.

 

Je crois n'avoir jamais connu que des poètes fêlés. Qu'ils soient bons ou mauvais est une autre affaire, mais ce lien entre écriture et fêlure, oui. Et une fêlure d'être, profonde, pas l'égratignure sociale ou l'écorchure de vanité. Pas non plus des êtres cassés, sinon l'écriture cesserait. Des bancals, des boiteux d'être. Et chez les vrais lecteurs, de même, car il faut pouvoir l'entendre, ce son de cloche fêlée ou d'enfant qui pleure presque en silence.

 

   Toujours se méfier du brio, du brillant. La poésie, vue de ma fenêtre, comme un art du peu, du pauvre.

 

 Rien de magique en poésie : un peu de chance et beaucoup de travail.

 

Écrivant, on ne s'adresse pas à tout le monde mais à chacun. Cela passe ou pas, selon le lecteur, en fonction de sa culture, ses goûts, son histoire particulière... Ce qu'on nomme le « public » n'existe pas. Les lecteurs viennent un à un, pour des raisons très différentes, voire opposées. Ce qu'on nomme « public » est une somme d'individus qui, pris isolément, ont tous de solides raisons pour aimer ou détester tel ou tel travail. Je ne crois pas qu'il y ait un mouvement de mode, même s'il y a de l'air du temps. C'est bien plus complexe, le poète est seul parmi d'autres poètes, tout comme le lecteur est seul parmi d'autres lecteurs. On ne peut créer un mouvement de foule en poésie. D'où l'illusion des «écoles »« mouvements littéraires ». C'est bien plus émietté : on peut gommer les écarts en soulignant les points communs, mais pas longtemps. Rien que de bien naturel puisque les principes édictés par l'un ne peuvent être suivis par les autres, sauf  à considérer comme valorisante la piètre condition de disciple, émule, remorqué...

 

 

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ANTOINE EMAZ

 

 

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poesie

 

 

 

 

 

CLAUDE BRESSON

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Il se fait un bruit de lune intrépide enclume.
A peine lustrée, dans le chuintement des étoiles,
une petite lumière docile s’est ouverte.
A quoi bon, dans les reflets des volets apaisés,
chercher encore les désirs imaginaires.
D’une voisine entrevue, nue.
Le temps est venu de l’ivresse et des couleurs.
La toile, la peinture, les pinceaux,
et les mains aussi.

Demain,
lorsque la lumière viendra pour la première fois
délivrer les contours et les ombres,
le matin des magiciens sera là devant toi.
Evident.
Tes cils levés comme des herses,
empliront ton regard d’une traque infinie
et d’un plaisir immense.

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CLAUDE BRESSON

 

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v

Oeuvre Vicente Rome Redondo

 

LA PENOMBRE DE L'OR...Extrait

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Il s'est toujours caché au fond de tes blessures.

Même le feu sulfureux peut te purifier

en t'éclairant. Les ténèbres de la chair lancent

la lueur où toute peur s'efface, devant

la vérité de soi, offerte simplement

à celui qui voit jusqu'au fond de ta carence.

Un train roule au loin, dans la nuit, avec les rêves

des dormeurs, lourds de passions. Les cris

de soleils égorgés crèvent dans nos mémoires.

Le réveil est un miracle, où la déraison

d'un Brasier infini détruit tous les déchets

obscurs. Cette douceur qu'il te faut recevoir

se mêle et se révèle aux premiers chants d'oiseaux,

qui copient, très haut, une phrase dans le ciel.

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JEAN MAMBRINO

 

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golden

Oeuvre Yamina Alaoui, Marco Guerra

TANT D'OISEAUX

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Tant d'oiseaux
Qu'on dirait de l'eau en pluie
un goutte à goutte d'ailes
une giboulée de plumes
une averse de griffes.
L'orage opaque éteint le ciel
et son tonnerre est de cris.
Qu'importe qu'importe
puisque ce cauchemar n'est pas un rêve
puisque ces griffes sont réelles
et que c'est réellement qu'il faudra mourir.

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ALAIN BORNE

 

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oise2

POEMES A LA NUIT...Extrait

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Jadis, combien souvent nous sommes demeurés, étoiles face à face,

lorsque, la plus libre de la constellation,

cette étoile de parole se détachait des autres et appelait.

Etoiles face à face nous nous étonnions,

elle, l'étoile parlante de la constellation,

moi, bouche de ma propre vie,

étoile jumelle de mon propre oeil.

Et la nuit nous accordait, ô combien,

cette complicité qui veille jusqu'au matin.

 
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RAINER MARIA RILKE

 

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jadis


POUR UNIQUE RAISON...

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        J'ai  mélangé les odeurs
        pour en faire un parfum
        J'ai volé des étoiles
        pour éclairer ma vie
        J'ai effacé les brouillons
        pour tout recommencer
        J'ai juré tous les saints
        pour cracher mon venin
        J'ai bu l'eau à la source
        pour purifier mon âme
        J'ai masqué mon chagrin
        pour ne pas chagriner
        J'ai appelé, en vain
        pour l'espoir d'un retour
        J'ai renoncéà moi
        pour ne pas déranger
        J'ai renoncéà toi
        pour rester avec toi
        J'ai torturé mon corps
        pour d'obscures raisons
        J'ai côtoyé la mort
        pour mieux la dédaigner
        J'ai voulu oublier
        pour ne pas dénoncer
        J'ai suivi mon chemin
        pour arriver ici.
       
        J'ai cru en ma pensée
        pour unique raison.
       

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JOSIANE

 

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Olesya Mykhailova1

Oeuvre Olesya Mikhailova

 

FRUIT & NOYAU

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La vie, la mort, l’une et l’autre, sont la même chose. On parle aux vivants, on dialogue avec les morts. — Refuse ce qui contraint,dis non quand on t’impose. Quand on aime son destin, — on est mille fois plus fort.

 

 Or un souffle noctambule balaye la prairie. — L’espace-temps d’un instant, le temps s’immobilise. — Des ombres errantes viennent s’arracher à la nuit. — Ma main brûlée caresse les herbes douces de la frise.

 

 J’écoute s’égoutter tout le bruit du temps qui passe. Puis les images volantes nous emportent dans les flots. Le devenir seul sait où nous allons. — Nous dicte. — Abandonnés. — Légers. — Bouchons dansant selon.

 

 De cris étouffés. — Le ciel bruisse. — De pleurs. Noyés. — Partout je t’ai cherché. — Toi, ange blessé. — Présence ! — Partout je n’ai croisé que tes silences heurtés. — Partout j’ai rencontré ta redoutée absence.

 

Et j’entends la nature qui avant l’aube frissonne. Mon œil glisse et vibre. — Tout au long du relief. — Mais dites, pour qui donc cette heure glacée qui vous sonne ? Sur mon corps je sens venir ton corps. — Splendide nef.

 

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SERGE VENTURINI

 

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SERGE

 Oeuvre Yamina Alaoui, Marco Guerra

 

 

ECRIS LA VIE

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L'encre s'amenuise
mais la mer est à l'horizon
Qu'est la mer
sinon l'encre du ciel
que les terres émergées
n'ont pas su retenir
Nos écritures s'en vont
Elles coulent et vont se fondre
dans la houle
De cette houle
nous gardons une vague mémoire
avec comme un grain lumineux
de connaissance inaltérable
Les mains vides ou pleines
nous retournons à l'eau
A la terre
au ciel
peu importe
Le labyrinthe de l'esprit
est notre seul chemin
une voie de salut
que nous nous accordons à nous-mêmes
Tant mieux si quelqu'un nous entend
Tant pis si l'écho
est happé par un trou noir
Nous ne sommes que des pélerins
ignorants des foires et des temples
recueillant dans le désert
et jusqu'au sommet des gratte-ciel
la rosée invisible
de l'innocence
et des âmes en souffrance

.

 

ABDELLATIF LAÂBI

 

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UNE SALVE D'AVENIR

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Dans la nuit,
Couleur de ma peau, ciment des mystères,
Silence du soleil, démence des despotes
Un rêve instable murmure les hauts faits de l’histoire
Déplisse les cicatrices habitées par le temps

Dans la nuit,
Royaume des maudits, forteresse à jeun,
Forêt de peurs et de pleurs
Le goût de la lumière allumera-t-il la colère
Brisera-t-il la tutelle de l’ignorance et de l’impudence ?

Dans la nuit,
Baptistère et suaire des prières,
Terreau et tombeau des songes,
L’étreinte de la douleur vient froisser une tapisserie défaite
Elle effrite une mosaïque déjà en miettes

Dans la nuit,
Abri et prison du désir et des promesses
Mon pays affamé, craquelé, se réveillera-t-il ?
Mes frères bâillonnés, malmenés, se lèveront-ils ?
Malgré la misère, malgré les chimères
Malgré les convulsions des illusions
Libèreront-ils des mots d’aurore et d’ambre ?
Ils chanteront l’espoir,
Sanctuaire de l’audace et de la foi,
Demeure de la sagesse qui domine les hasards .

 

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JEAN METELLUS

Poème publié dans l'anthologie Une salve d'avenir. L'espoir, anthologie poétique, parue chez Gallimard en Mars 2004

 

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HAITI2

 

 

AU PIPIRITE CHANTANT ET AUTRES POEMES...Extrait

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C’était au temps où le ciel et la terre tenaient

dans la paume d’une main,

Les jours se comptaient au nombre de nos sanglots

Et le souffle d’un seul songe nous sevrait de la

mort.

Une rumeur timide apaisait notre sang :

Nous recevions le soir avec une cruche d’eau,

Nous accueillons l’aube avec de l’encens,

Nous portions à la vie son rituel, ses vêtements,

Nous maudissions les fourberies de l’oubli,

Les mots fondaient sur les heures à tire-d’aile.

Les dieux sévissaient contre le doute

Ainsi commençait à s’éteindre la haine, à naître

la patience

Libations au levant et liesse au couchant

C’était la splendeur dans les côtes de l’homme

Nous étions un essaim impétueux

Nous, hommes du sol, à la fois braises et brasier

Nous tressions des hommages aux vivants souterrains

et aux morts souverains,

Nous tourmentions les terres vierges,

Sous la mousse de l’inquiétude naissait une clarté

inouïe

Le désarroi n’était plus qu’un frisson fol et bavard :

Nous naissions à l’amour ...

 

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JEAN METELLUS

 

.

 

JEAN

 

 

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