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JOEL GRENIER...Extrait

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La vie au bord des lèvres pour reprendre son souffle. Pour chuchoter les mots qui ne s'écrivent pas. Et goûter encore à l'amour cerise, le temps d'un souvenir, le temps d'un regret.
Elle avait des je t'aime sur le bout de la langue qu'elle mêlait au vent pour les crier mieux. Des murmures s'envolaient à en perdre l'haleine au milieu du silence.
Le coeur à bout de souffle, les lèvres se referment comme un ciel encombré.
J'ai comme un souffle au coeur qui compte les nuages pour tromper le temps.
La vie au bord des lèvres pour reprendre son souffle. Pour chuchoter les mots qui ne s'écrivent pas. Et goûter encore à l'amour cerise, le temps d'un souvenir, le temps d'un regret. Elle avait des je t'aime sur le bout de la langue qu'elle mêlait au vent pour les crier mieux. Des murmures s'envolaient à en perdre l'haleine au milieu du silence. Le coeur à bout de souffle, les lèvres se referment comme un ciel encombré. J'ai comme un souffle au coeur qui compte les nuages pour tromper le temps.

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JOËL GRENIER

 

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JOEL

 

 

 

 


L'AUTRE

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« L'Autre, j'en ressentais le creux, la trace creuse en moi, le besoin de me mouvoir vers lui, la calcination quand il me brûla ou l'endroit endolori par son arrachement. Brusquement, je me suis senti en déséquilibre, sans l'autre, un peu chancelant dans mon humanité, bref et sans direction dans l'espace quand ce n'est pas une direction vers un visage, tournant dans l'affolement ou en orbite autour d'une énigme. L'Autre n'était pas ma moitié mais mon véritable moi. J'y allais dans toutes les directions, j'y venais, j'en revenais. Tout s'expliquait par mes gestes vers ce centre inachevé quand il n'est pas totalement voulu. Le désir, l'offrande faite au ciel, le sacrifice, l'invention du feu pour deux mains et pas pour une seule, la sexualité qui en était le cri et l'art qui en est le soupir, ou le sens de toutes les rivières du monde qui en sont la confession, la narration, le récit qui vient et s'en va.

Tout était supposition de l'autre, trace de son pas, son bruit dans la nuit ou le jour pas encore déplié du futur. L'autre était mariage, noces, brûlure, feu, flamme, pollen, approches et pattes en fourrure de l'animal prudent qui approche pendant que toute la forêt le regarde avec bienveillance. Sans l'autre à quoi bon de vivre et pour qui sourire ? Pour personne : il faut donc y aller, le chercher, cet Autre. En attendre le déclic dans ses propres oreilles posées sur sa propre peau, j'en suis le désir qui me brûle et le seul d'ailleurs qui en vaut la peine. Sans lui je ne peux aller au ciel ni me coucher dans la terre profonde, ni connaître le sommeil qui tourne un visage éclairé vers l'obscurité, ni distinguer le goût de son contraire qui est la répétition, ni comprendre ma propre démarche quand je n'ai pas où aller. L'autre est un arc et j'en suis la pénétration, l'eau qui entoure ou le ciel qui baisse le ton pour que se couche le soleil. J'en suis l'annonce et la poursuite. Je ne te cherche pas, je me cherche comme disent toutes les histoires du monde quand on les laisse parler vraiment sans intervenir à leur place avec la langue de sa nationalité ou de son clan ou de sa tribu ou de son pays. L'autre est ce que je veux atteindre par moi jusqu'à moi-même et sortir de cet œuf comme un élan vertical qui va vers le ciel demander les clefs qu'il y a déposées avant de tomber.

Quel prénom te donner ? Ange, femme, enfant ou attente qui fabrique des feuilles ? Je ne sais pas. Je sais ce qui me reste de toi quand tu es partie : moi-même assis au seuil de quelque chose pour qui je n'ai pas de nom précis. Une courbe de peau durcie par le mal et la carbonisation. Tout l'univers slalome entre carbonisation et étreinte. La vie est au milieu et je la vois comme une grosse étoile. Toutes les langues sont les nuances d'un seul feu. Tout ce que je sais c'est marcher et marcher et marcher encore jusqu'à ce que cela s'allume. Je voudrais tant dire les couleurs rencontrées : pas leurs gammes mais leurs profondes lumières, la musique qu'elles font avec les yeux, leurs prières en quelque sorte.

Comme si j'écartais, en marchant des plantes suspendues et m'en allais vers le centre d'un jardin. Je le vois, je le jure parfois et j'ai envie de pleurer comme un pèlerin. Es-tu là ? Suis-je ici pour une fois dans ma vie ? Tu m'as tant manqué que j'en ai vécu longuement rien que pour pouvoir comprendre mon humanité.»

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KAMEL DAOUD

 

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seidner2,,

Photographie David Seidner

 

 

LES VISAGES DE LA VIE ...Extrait

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Et qu’importe d’où sont venus ceux qui s’en vont,
S’ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L’âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s’asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son œuvre coutumière,
Avec, en son cœur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.

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EMILE VERHAEREN

 

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FUITE

 

 

QUINZIEME POESIE VERTICALE

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   Éteindre la lumière, chaque nuit,
    est comme un rite d’initiation :
    s’ouvrir au corps de l’ombre,
    revenir au cycle d’un apprentissage toujours remis :
    se rappeler que toute lumière
    est une enclave transitoire.

    Dans l’ombre, par exemple,
    les noms qui nous servent dans la lumière n’ont plus cours.
    Il faut les remplacer un à un.
    Et plus tard effacer tous les noms.
    Et même finir par changer tout le langage
    et articuler le langage de l’ombre.

    Éteindre la lumière, chaque nuit,
    rend notre identité honteuse,
    broie son grain de moutarde
    dans l’implacable mortier de l’ombre.

    Comment éteindre chaque chose ?
    Comment éteindre chaque homme ?
    Comment éteindre ?

    Éteindre la lumière, chaque nuit,
    nous fait palper les parois de toutes les tombes.
    Notre main ne réussit alors
    qu’à s’agripper à une autre main.
    Ou, si elle est seule,
    elle revient au geste implorant
    de raviver l’aumône de la lumière.

 

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ROBERTO JUARROZ

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lumiere

Photographie Frédéric David

HOMMAGE

ALORS NON...!

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Je suis désolée, " je ne suis pas Charlie "....Je condamne ces crimes odieux et horribles, je soutiens les familles des victimes... Au nom de la fraternité humaine, j'abhorre ces actes barbares et inacceptables...Mais quoi ! La liberté que nous défendons tous, cette laïcitéà laquelle nous tenons tous n'existera pas dans les rangs de cette manifestation " mondiale" de Paris....Comment marcher aux côtés du " Boucher de Gaza ", dictateur d'un état religieux et sioniste, celui-là même qui à fait exploser en l'espace de deux mois en été 2014 , 2160 palestiniens, dont 570 enfants, 270 femmes et 110 personnes âgées suite à plus de 5000 missions de bombardements et attaques sanglantes. Je ne vois là aucune manifestation de LIBERTE , surtout lorsque l'on sait qu'à cette heure où l'on défile à Paris, des enfants meurent de faim et de froid sous des campements de fortune dans Gaza détruite...!
Notre cher pays de France participe également à ces états de faits en fournissant des armes à Israël - vous trouverez nombre de sites sur le net qui vous fourniront les chiffres des marchés " juteux " qui font de nous un état complice...- Si les Etats-Unis sont de loin le premier pays fournisseur d’armes à Israël, la France, 5ème exportateur mondial, a délivré des autorisations d'exportation à Israël pour un montant de plus de 21 millions d’euros, selon le 15ème rapport de l'Union européenne sur les autorisations d'exportation d'armes (AEMG) publié en janvier 2014 et concernant l'année 2012. Ce montant s'élève à plus de 200 millions d'euros pour la période 2008-2012....
Laisser Netanyahu manifester à Paris est une insulte à la liberté, une insulte à la vie...Et surtout n'oublions pas de rappeler que Tsahal a assassiné nombre de journalistes dont voici une liste non-exhaustive, et que le Mossad a fait exécuter un Caricaturiste palestinien de grand talent, en 1987 à Londres, Naji Al-Ali, qui lui aussi tenait simplement un crayon...

liste non exhaustive de journalistes assassinés par Tsahal

1. Hamid Abdullah Shehab – "Media 24″
2. Najla Mahmoud Haj – media activiste
3 Khalid Hamad – the « Kontnao » Media Production company
4. Ziad Abdul Rahman Abu Hin – al-Ketab satellite
5. Ezzat Duheir – radio des Prisonniers
6. Bahauddin Gharib – Palestine TV
7 Ahed Zaqqout – journalist sportif
8 Ryan Rami – Palestinian Media Network
9 Sameh Al-Arian – Al-Aqsa TV
10 Mohammed Daher – éditeur à al-Resala paper
11. Abdullah Vhjan – journaliste sportif
12 journalist Khaled Hamada Mqat- Directeur de Saja news
13. Shadi Hamdi Ayyad, journaliste free-lance
14 Mohammed Nur al-Din al-Dairi – photojournaliste pour « Palestinian Network »
15. Ali Abu Afesh – Doha Center for Media
16 Simone Camille - journaliste photographe pour the Associated Press
17. Abdullah fadel Murtaja
Source : Le 22 juillet, Reporters sans frontières (RSF), communiqué pour dénoncer les tueries des journalistes par Tsahal.

Alors, non ..........!

Je suis désolée,

JE NE SUIS PAS CHARLIE

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Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid. Ce qui s’est passéà Paris, en ce début du mois de janvier constitue un crime absolument inexcusable. Dire cela n’a rien d’original : des millions de personnes pensent et le ressentent ainsi, à juste titre. Cependant, au vu de cette épouvantable tragédie, l’une des premières questions qui m’est venue à l’esprit est la suivante : le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s’identifier avec l’action des victimes ? Dois-je être Charlie parce que les victimes étaient l’incarnation suprême de la liberté d’expression, comme l’a déclaré le Président de la République ? Suis-je Charlie, non seulement parce que je suis un laïc athée, mais aussi du fait de mon antipathie fondamentale envers les bases oppressives des trois grandes religions monothéistes occidentales ?
Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans. La reproduction par Charlie des caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !
On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposéà l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries »à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposéà ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué… mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné».
En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, « La France musulmane » de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du 21ème siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias… et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.
Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.
De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé» pour réinstaurer le « droit »à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens «éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.
Mais au fond, il se peut qu’il ait bien compris ! L’Occident éclairé n’est peut-être pas la victime si naïve et innocente en laquelle il aime se présenter ! Bien sûr, il faut être un assassin cruel et pervers pour tuer de sang-froid des personnes innocentes et désarmées, mais il faut être hypocrite ou stupide pour fermer les yeux sur les données dans lesquelles s’inscrit cette tragédie.
C’est aussi faire preuve d’aveuglement que de ne pas comprendre que cette situation conflictuelle ira en s’aggravant si l’on ne s’emploie pas ensemble, athées et croyants, àœuvrer à de véritables perspectives du vivre ensemble sans la haine de l’autre.

 

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SHLOMO SAND
(Traduit de l’hébreu par Michel Bilis)

 

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photographies-noir-blanc-de-Benoit-Courti-15

Photographie Benoit Courti

 

 

 

 

 

 

 

LE NOUVEAU DICTAT DE LA LAÏCITE A LA FRANCAISE

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Charlie Hebdo persiste et signe. Le monde entier a été secoué par le drame qui a touché le journal, ce massacre sans nom. Le monde entier a porté le deuil, main dans la main.Mais il y a manifestement une politique de l'humiliation à repenser et que ne peut légitimer le principe galvaudé de liberté

Il semblerait que certains peuples soient condamnés à l’humiliation. Après l’esclavage, les «missions civilisatrices», les multiples ingérences qui ont transformé les révolutions de certains peuples en véritables brasiers, toujours vifs et désespérément inextinguibles, brasiers dévastant hommes, femmes, enfants, mémoire, histoire de civilisations millénaires; pendant que des pays brûlent et que l’oppression et le déni continuent d’ensanglanter la Palestine dans l’indifférence générale ou, tout au plus, des signes feints d’empathie dont chacun sait qu’ils n’engagent au fond à rien; pendant que l’Irak brûle, que la Syrie brûle, et que de soi-disant pays de liberté viennent y jeter l’huile et alimenter le feu; pendant que s’éternise l’agonie de la Palestine;  voilà que, lorsque nombre de musulmans se sont soulevés pour crier «Je suis Charlie» après le massacre de ce 7 janvier, il leur est à présent -implicitement- demandé d’accuser, au nom de cette liberté d’expression dont il faudra bien un jour ou l’autre qu’on nous dise de quoi elle relève vraiment, l’offense de la nouvelle Une de Charlie Hebdo et, toujours au nom de cette liberté d’expression, de la fermer. Les principes de respect et de dignité ne sont-ils donc pas des principes républicains? Ceux qui hurlent à tout va que Charlie Hebdo n’est pas un journal islamophobe prennent pour argument que le journal s’en est de même pris au christianisme et au judaïsme. Sont-ce là des arguments? Pourquoi toucher au sacré et blesser les centaines de millions de personnes de par le monde? Des centaines de millions de musulmans pris entre les feux de l’islamisme radical et des humiliations assénées au nom d’une pseudo laïcité qui se donne le droit de faire fi de toutes les valeurs humaines les plus fondamentales.  Et, sans aller jusqu’à parler de tous les musulmans du monde,  que fait la France de sa diversité? Que fait-elle de ce fameux principe du vivre-ensemble qu’on nous sort à tout-va et qui revient au fond à dire «vivez comme on vous demande de vivre», amalgamant allégrement ce qui est de l’ordre de la loi et ce qui relève du cultuel et donc de la liberté individuelle.

Après cette terrible tuerie qui a fait 12 victimes, la France a des questions à se poser. Sur sa politique aussi bien extérieure qu’intérieure. Sur ses principes républicains manipulés à souhait pour l’édification d’une «démocratie» exclusive. Sur la crise de citoyenneté qu’elle traverse depuis longtemps sans lui accorder l’importance qu’elle mérite. Sur toute une jeunesse qui ne parvient plus à s’identifier à une société qui les considère comme des citoyens de seconde zone, relégués à la périphérie et qui se fabriquent de dangereuses identités artificielles. La France a des questions à se poser.

 

Les journaux anglo-saxons ne publient pas la Une de Charlie, la France s’offusque

Comme le disait l’Abbé Pierre, «quand on s’indigne, il convient de se demander si l’on est digne».  Le massacre des journalistes de Charlie Hebdo et des trois policiers a interpellé le monde entier? Fait pleurer le monde entier. Fait descendre des millions de personnes dans la rue, de par le monde. Digne indignation contre une sauvagerie sans nom. Le monde entier a porté le deuil. On a même vu circuler l’image poignante d’une petite fille qui, de son village de Syrie, brandissait une pancarte «Je suis Charlie». Sous la photo, ce commentaire bouleversant posté sur Twitter: «Je sais ce que c’est que d’avoir peur et d’être tué injustement par des terroristes criminels. Je partage votre peine. Je suis Syrienne. Je suis Charlie». Digne indignation d’une enfant oubliée par le monde et qui réagit aux souffrances du monde. Mais qu’a-t-on fait de cet émoi, de cette solidarité mondiale? On y a répondu par une Une à laquelle nous avons envie de répondre: Mahomet n’est pas le prophète des islamistes qui prennent d’ailleurs pour première cible les musulmans. Mahomet est le prophète des musulmans qui respectent tout autant et s’agenouillent tout autant devant les autres prophètes. Mahomet est les prophète d’une partie des Français qu’on a de cesse d’humilier et qui sont aujourd’hui acculés à ravaler leur sentiment d’humiliation.

 

Les journaux anglo-saxons ont préféré ne pas publier ou flouter cette Une indigne de la nouvelle édition de Charlie Hebdo. Et la France, nouveau dictat de la laïcité, s’en offusque. Indignation pour le moins indigne. Ce n’est pas par lâcheté que ces journaux ont refusé de partager cette Une. Non, ce n'est pas parce qu'ils "ont cédéà la menace djihadiste". C’est simplement parce que, n’en déplaise à certains, il existe, comme en Grande-Bretagne, des démocraties inclusives qui ne nient pas à l’individu ses droits fondamentaux, inaliénables et mettent un point d’honneur à les respecter. C’est surtout ça, la laïcité. La lâcheté, c'est de nier ses responsabilités, poursuivre dans l'offense et la défense d'une liberté d'expression à plusieurs vitesses qui permet l'infâmie et va brouiller les cartes en enfermant un Dieudonné devenu le grand bouc émissaire d'une grande mascarade... 

 

Pour conclure, ces mots de Shady Ammane, professeur de littérature, médiateur interculturel, conférencier interreligieux et fondateur du Collectif Jasmin en Suisse, qui résument bien la situation: «Cette Une qui aurait vraiment pu être un message de "pardon", de paix, d'amour... Cette Une qui aurait pu rassembler contre l'ignorance...Cette Une qui aurait pu aussi être drôle... Quel gâchis! Représenter le Prophète de l'Islam avec non pas un mais deux pénis... C'est crétin, insultant pour tous ces musulmans qui ont manifesté et aussi gratuitement bête, qu'irresponsable.»

 

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BOUTHAÏNA AZAMI

 

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BOUTHAINA2

 

 


DESSIN

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Nous avons perdu l'aube

et dérivons sur son sang

en direction du crime.

Les drapeaux tremblent

lorsque la vengeance piétine le pardon.

 

Notre cri se volatilise

et percute les murs du ciel.

Les âmes se hissent

sur les malédictions

comme la fumée de poudre brûlée.

 

La colère s'abat sur nos dômes

et s'envole ensuite, disloquée,

vers le canton des vents.

Le présent: bourreau de colombes,

glisse entre les fentes du firmament

et rampe à destination de la honte.

 

Seul le vide se dessine

comme une interminable plaine,

où s'accumule les gouttes de rage.

La peur nous survole

fend la moelle de la lumière,

et souffle

sur les lampes noires du destin.

 

La bête de la pénombre

s'effarouche

sur la perche du crépuscule.

Tout devient présage

 

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ODELIN SALMERON

 

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QUI

Oeuvre ?

 

 

LES FLAMMES HAUTES...Extrait

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Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand'routes de l'espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte basse
S'arrêtera ?

Elle est humble, ma porte,
Et pauvre, ma maison.
Mais ces choses n'importent.

Je regarde rentrer chez moi tout l'horizon
A chaque heure du jour, en ouvrant ma fenêtre ;
Et la lumière et l'ombre et le vent des saisons
Sont la joie et la force et l'élan de mon être.

Si je n'ai plus en moi cette angoisse de Dieu
Qui fit mourir les saints et les martyrs dans Rome,
Mon coeur, qui n'a changé que de liens et de voeux,
Eprouve en lui l'amour et l'angoisse de l'homme.

Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand'routes de l'espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte basse
S'arrêtera ?

Je saisirai les mains, dans mes deux mains tendues,
A cet homme qui s'en viendra
Du bout du monde, avec son pas ;
Et devant 1'ombre et ses cent flammes suspendues
Là-haut, au firmament,

Nous nous tairons longtemps
Laissant agir le bienveillant silence
Pour apaiser l'émoi et la double cadence
De nos deux coeurs battants.

Il n'importe d'où qu'il me vienne
S'il est quelqu'un qui aime et croit
Et qu'il élève et qu'il soutienne
La même ardeur qui monte en moi.

Alors combien tous deux nous serons émus d'être
Ardents et fraternels, l'un pour l'autre, soudain,
Et combien nos deux coeurs seront fiers d'être humains
Et clairs et confiants sans encor se connaître !

On se dira sa vie avec le désir fou
D'être sincère et d'être vrai jusqu'au fond de son âme,
De confondre en un flux : erreurs, pardons et blâmes,
Et de pleurer ensemble en ployant les genoux.

Oh ! belle et brusque joie ! Oh ! rare et âpre ivresse !
Oh ! partage de force et d'audace et d'émoi,
Oh ! regards descendus jusques au fond de soi
Qui remontez chargés d'une immense tendresse,
Vous unirez si bien notre double ferveur
D'hommes qui, tout à coup, sont exaltés d'eux-mêmes
Que vous soulèverez jusques au plan suprême
Leur amour pathétique et leur total bonheur !

Et maintenant
Que nous voici à la fenêtre
Devant le firmament,
Ayant appris à nous connaître
Et nous aimant,
Nous regardons, dites, avec quelle attirance,
L'univers qui nous parle à travers son silence.

Nous l'entendons aussi se confesser à nous
Avec ses astres et ses forêts et ses montagnes
Et sa brise qui va et vient par les campagnes
Frôler en même temps et la rose et le houx.

Nous écoutons jaser la source à travers l'herbe
Et les souples rameaux chanter autour des fleurs ;
Nous comprenons leur hymne et surprenons leur verbe
Et notre amour s'emplit de nouvelles ardeurs.

Nous nous changeons l'un l'autre, à nous sentir ensemble
Vivre et brûler d'un feu intensément humain,
Et dans notre être où l'avenir espère et tremble,
Nous ébauchons le coeur de l'homme de demain.

Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand'routes de l'espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte
S'arrêtera ?

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EMILE VERHAEREN

 

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porte2,

 

 

 

 

SEMEZ DU JASMIN PARTOUT OU IL AURA ETE ARRACHE

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Vos visages désenchantés émaciés
mais si fiers
vos regards insistants
vos têtes penchées
yeux fermés dans vos mains
montrent vos traits accablés
vos silences perçants
les gerçures de la souffrance
l’ensemble des arbustes et sarments grimpants
de jasmin
que l’on a arrachés partout de vos corps
de vos esprits
et jetés à brûler jusqu’au dernier
dans le feu le plus lent des caves des prisons
et qui n’en finit plus de se consumer

le livre est ouvert sur vos visages
à la page de la torture
même le vent le plus incisif
n’arrive pas à la tourner

vos visages me retiennent
m’interrogent
ils se sont arrêtés de vivre
au moment du clic déclencheur
de l’appareil-photo
ils naîtront de nouveau et resplendiront
des fleurs de jasmin de la Tunisie
une fois que leurs geôliers
auront défilé au banc des accusés
et auront été confiés aux prisons de l’État

ensuite le sceau de la torture
se décèlera de vos chairs
ouvrant les portes des cellules de la parole
qui courra libre à travers champs

les bras ballants le long de vos silhouettes
les gestes que vos mains n’ont plus portés
depuis longtemps
se tendront et prendront d’autres mains
pour danser
pour semer du jasmin
partout où il aura été arraché

 

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© MARIE CHOLETTE

Québec – Le 12 octobre 2014

 

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jasmin



CETTE BLESSURE

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Cette blessure
Où meurt la mer comme un chagrin de chair
Où va la vie germer dans le désert
Qui fait de sang la blancheur des berceaux
Qui se referme au marbre du tombeau
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Où va ma lèvre à l'aube de l'amour
Où bat ta fièvre un peu comme un tambour
D'où part ta vigne en y pressant des doigts
D'où vient le cri le même chaque fois
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qui se referme à l'orée de l'ennui
Comme une cicatrice de la nuit
Et qui n'en finit pas de se rouvrir
Sous des larmes qu'affile le désir

Cette blessure
Comme un soleil sur la mélancolie
Comme un jardin qu'on n'ouvre que la nuit
Comme un parfum qui traîne à la marée
Comme un sourire sur ma destinée
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Drapée de soie sous son triangle noir
Où vont des géomètres de hasard
Bâtir de rien des chagrins assistés
En y creusant parfois pour le péché
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qu'on voudrait coudre au milieu du désir
Comme une couture sur le plaisir
Qu'on voudrait voir se fermer à jamais
Comme une porte ouverte sur la mort

Cette blessure dont je meurs

 

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LEO FERRE

 

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ANDREE CHEDID

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Tu auras pour survivre
Des collines de tendresse
Les barques d'un ailleurs
Le delta de l'amour

Tu auras pour survivre
Le soleil d'une paume
Le tirant d'une parole
L'eau du jour à jour

Tu dresseras pour survivre
Des brasiers des terrasses
Tu nommeras la feuille
Qui anime le rocher

Tu chanteras les hommes
Transpercés du même souffle
Qui accomplissent leur songe
Face à l'éclat mortel !

 

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ANDREE CHEDID

 

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PATRICK ASPE

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J'ai lancé l'espace dans le grand ciel du temps qui va, nuages, arbres arborés de ta lumière, à la lisière de ton chemin, mains dans nos mains, à travers les siècles des pierres, des pistes et des instincts, ventres des femmes, sources créations, pulsions, gémissements, floraisons,... Et les images en suspension - les encres, les coups de crayon, les calques, et la passion, même les poussières font de la mémoire un univers qui gagne le coeur - compte à rebours - je prends sur moi, la lune brève, les lèvres chaudes, les pages, les pays, les gens, la terre, la tolérance, et les semailles,... Enfance dans la montagne des pâturages aux vaches rouges des volcans, royaume des révolutions, funambules, arlequins, jongleuses des heures prises à la fenêtre des greniers, prisonnier, prisonnière, foudre des foudres, la société fragilise l'esprit des nouvelles espérances, lignes du paysage, paysans, urbanisme à l'outrance des virages, mirages, mirages, les arbres vivent et ils sont en marche,... Kaléidoscope généreux des ondulations de couleurs, les différences sont nos richesses nécessaires....

 

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PATRICK ASPE

 

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montagne2

LES PIERRES NE SONT JAMAIS DU VENT...

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par la rigueur des larmes dans l’éclat des temps

passe le brisant des brisants

les pierres ne sont jamais du vent

vagues froides

bouches

livres brulés

glaces

saisons dispersées aux pas des rages perdues

mémoires

mémoires

jamais je n’oublierai

faut-il encore un effroi

pour faire l’homme

de cette ligne de feu

montent des cris

dansent alors les bâtons fous

le long du canal

des violons marchent

dans un bas quartier oublié

les roulottes prient

aux routes des poursuites

des hontes

des mépris

les chaînes n’ont pas de nom

les chaînes n'auront jamais de nom

 

un enfant

 

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PATRICK ASPE

 

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GUY DENNING2

Oeuvre Guy Denning

http://www.guydenning.org/


GRAINE DE PIN COLONNAIRE ...Extrait

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À quelques pas
du Jour de l’An
Un matin d’antan
par temps de vent
et temps de tempête
Quand tremblent
   La terre


             Le corps
                   Le cœur
                        L’être

Par tant de houle
surgit en flash brouillé
en histoire de fou
Une folie d’amour
de flou en mémoire
En souvenir qui jaillit
d’entre les feuilles mortes
d’un carnet de route
tombé au pied du mur
de béton lunaire

Telles les graines de pin colonnaire
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DEWE GORODEY
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francis-picabia

Oeuvre Francis Picabia

SOUS LES CENDRES DES CONQUES...Extrait

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Araucaria
pin colonnaire
qui troue le ciel de mon pays
de son tronc s'étirant
vers les souvenirs inavoués
de mon peuple humilié
réfugié dans le ciel des prières

pour oublier

Araucaria
arbre à palabres
de clans et tribus trahis
sur cette terre qui est leur
leurs paroles figées
dans ta dure résine solide
je les dirai en face car je ne veux

PAS OUBLIER

Je les écrirai
là où je le pourrai
du mieux que je le pourrai
ici et maintenant car

j'ai beau chercher
la nuit le jour
je ne vois rien d'autre dans le ciel que
pour éclairer ma mémoire

 

 

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DEWE GORODEY

 

 

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dewe2

Pins colonnaires

 

 

 

 

L'EPAVE...Extrait

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...

Mais le lieu où l’on se rassemblait  par beau temps était à l’ombre des trois faux poivriers. Le dimanche, dès l’aube, à la lueur d’un fanal, on y plumait les poulets ou écaillait les poissons. On y pelait les ignames, les taros, les patates, les morceaux. On y effeuillait les tiges de salades, brèdes, gluants, citrouille, choux de Chine et chouchoutes. On jetait plus bas les pelures, les coquilles, les restes, les saletés et autres boites de conserve vides, dans un trou creusé par les garçons, à l’abri des regards.

Au lever du jour, d’aucuns rapportaient du champ les jeunes feuilles de bananier et les lianes pour préparer le bougna. Ils les passaient à la flamme pour les assouplir pendant que d’autres mettaient le feu au tas de  bois  disposé sur les pierres pour les chauffer. Les femmes choisissaient trois feuilles de bananier assouplies et les posaient sur les lianes avant de piquer et de séparer les morceaux d’ignames, de taros, de patates et de citrouille pour les disposer en rond sur la plus jeune feuille de bananier, avec le poulet, le poisson ou la roussette au milieu . Elles y ajoutaient les brins d’échalotes coupées et le sel, avant le passage des garçons avec le seau de lait de coco (…) Chacun vérifiait encore et encore si la jeune feuille de bananier, la plus souple et la plus malléable, n’avait vraiment pas la moindre fissure qui aurait pu laisser s’écouler le précieux lait de coco (…). Ce qui permettait parfois à Eva de suggérer en riant aux jeunes gens présents que la feuille était la vierge qui ne donnera le meilleur de son lait qu’après la nuit chaude du four. C’est pourquoi il leur revenait de bien préparer sa couche en répartissant et en écartant le bois incandescent qui risque de calciner entièrement les feuilles.

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DEWE GORODEY

 

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art kanak

Art Kanak

Artiste ?

 

 

PABLO NERUDA

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Parmi les étoiles admirées, mouillées
Par des fleuves différents et par la rosée,
J'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais
et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.

Parmi les vagues, une vague, une autre vague,
vague de verte mer, branche verte, froid vert,
j'ai seulement choisi l'unique et seule vague
et c'est la vague indivisible de ton corps.

Vers moi toutes les gouttes toutes les racines
et tous les fils de la lumière sont venus.
Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
Et de toutes les offrandes de la patrie
Je n'ai choisi que celle de ton cœur sage.

 

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PABLO NERUDA

 

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ETOILE,

LA DERNIERE INNOCENCE...Extrait

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L’île s’enfuit
Et encore une fois la fille gravit le vent
et découvre la mort de l’oiseau prophète
A présent
c’est le feu soumis
A présent
c’est la chair
la feuille
la pierre
égarés dans la source du tourment
comme le navigateur dans l’horreur de la civilisation
qui purifie la tombée de la nuit
A présent
la fille trouve le masque de l’infini
et casse le mur de la poésie.

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ALEJANDRA PIZARNIK

 

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FILLEDUVENT

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