" Une page du ciel où s'inscrit la terre
Ses arbres frêles, la fumée de ses feux
Où brûle une heure d'Avril
Par la blancheur de la page
S'échappent les paraphes des nuages
Leur fuite infinie
Hors de si peu d'espace
Le paysage est rentré dans la fleur de l'oeil
La cascade de la vue s'étale en cette eau ultime
Où dans un long regard, le coeur se mire ..."
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Par -dessus les murs, le ciel
et le jardin tant de fois revu en rêve,
le poirier n'abrite plus personne
et l'échelle a été enlevée il y a longtemps.
Comme un mandala vide, la pelouse,
s'y tenir au centre c'est tomber dans un puits
qui traverse le temps.
Transposer cette chute en distance franchissable,
c'est restituer la présence absente,
renaître au sourire mortel de l'amour,
d'en bas je vois le cercle pâle du jour.
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Photographie Xavier Dubois
http://www.xduboisphotographe.fr/
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Il y a un monde créé par le souffle des sensations,
de parfums et de lueurs trouvés au bout de longs
couloirs raccourcis dans l'instant.
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Un monde où nous nous éveillons autres en nous -
mêmes, la certitude d'un rêve arraché colorant encore
nos yeux de jour.
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Un pays sans profondeur où les choses déversent
sur nous comme des vagues, nous laissant un corps
d'écume.
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Ce sont les oiseaux qui gardent l'accès, le ciel est
un bruit d'ailes, la terre, un pied nu dans l'herbe.
Nous connaissons le proche d'un lointain infini.
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Le ciel passait
Par dessus les murs
Des jardins.
Chacun découpait
Son drap du jour
L'air fut bruissant d'anges
Mitoyens.
Des autres
J'avais connaissance
Par le ciel.
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HEATHER DOHOLLAU
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