Tant il me plaît vaguer au bord de la mer
Quand vers l'amont avec le soleil migrant
Délinéer les contours des cimes et des monts
Ainsi de leur tendre la main le temps du rêve
Si loin la rumeur métallique des hydres d'acier
En moi le flux d'une énergie précieuse
Que la Nature lentement diffuse à l'entour
Tout comme les térébrantes fragrances
De l' immortelle embaument l'arche des vents
Aux vastes manteaux de dunes et ses versants
Que vous dire si ce n'est la complète osmose
Ce voile retissu à travers lequel embrasser le réel
A l'antique La vie souriant encore et un peu
Aux origines à la souveraine loi d'un havre
Providentiel et ses ineffables splendeurs
On y esquisse fidèle sans les cerner de raison
Les lointains de l'Olympe les Chants de Virgile
En Esprit pour qui vient encore s'abreuver
Et s'éprend à l'envi de l'essence des choses
De tout être unique s'ouvrant aux liens du silence
Un brin de prose filant à vau l'eau je vogue
Comme je marche et me viennent non des rimes
Mais une phrase nûment L'intarissable pensée
Éclose au petit matin qu'un jour du mois de Mai
Délie d'entre le blanc sommet et l'oyat touffu
Parmi les plus tendres métamorphoses
Alors d'évoquer en songeant à l'orée de la nuit
Combien le ciel peut être bleu et si profond
Au chant des vagues solennellement accordé
Pourquoi et comment cet attrait la fascination
Que la Nature exerce au coeur de la foi
Lorsqu'à travers ses étendues et ses secrets
Elle concède au pèlerin tant d'almes privautés
N'aurais-je dès lors d'autre souhait que l'envol
Au jour du grand départ depuis une vire
Qui donnerait sur l'Empyrée et ainsi
De ce dernier mot Marin à terre rendu à l'exil
Face à l'éternel en allé ou déjà de retour
Parmi les champs innombrables
Ô Ex-Île
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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC
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