Nous avons dansé, dansé,
Secoué nos misères pour faire briller nos rêves,
frappé le sol de toutes nos forces
pour en faire jaillir le flot de chansons.
Le vent, en nos mains repartaient en poussière.
Nos joies en feu d’artifice
ont illuminés notre ciel.
Et les pieds endoloris, soufflant au repos
S’interrogent sur l’étape de demain.
Nous avons dansé, dansé, dansé« jusqu’à fatigué».
Ils étaient venus aussi les morts
nos morts
pour donner l’éclat à la fête ;
Ils dansaient au rythme des tam-tams
Tous ceux qui faisaient de leur droit de vivre
un bouclier d’airain
des chansons dans la tête
et des rêves dans les yeux.
Ils étaient venus
la peau boursouflée de balles
Et ils piétinaient le sol pour briser des chaînes
Et ils battaient des mains pour chasser des fantômes.
Nous avons dansé, dansé, dansé« jusqu’à fatigué».
J’ai les yeux plein d’images,
les oreilles pleines de chansons
les mains pleines de rêves.
J’en ai fait un bouquet lumineux
Que je dresserai un jour au long du sentier
en borne militaire
Ce sont les images, les chansons et les rêves
de tous ceux qui moururent de faim
de ceux qui hurlèrent d’épouvante dans les incendies
allumés par les foudres de guerre,
de ceux qui pensent que les enseignes
ne peuvent plus être de dorure
lorsque les hommes se vêtent de misère.
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BERNARD DADIE
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