Je t’attends au bout du monde
ou à son commencement,
tandis que les semences sèchent au soleil
qui ne se lève pas
et que les mots se perdent dans un vers
sans poids ni mesure.
Tu es celle qui ne vient pas :
promesse de l’amour qui emplit
les miroirs, éclat
des ténèbres qui obscurcit
le cristal.
Et quand je regarde par la fenêtre,
comme si tu venais du bout de la rue,
seul le soir s’esquive au coin du trottoir
qui t’a vu partir
avec les yeux humides du matin nu.
Ombre, cendres et ruine
viennent à chaque printemps ; mais toi
tu reviens seulement de je ne sais où,
alors que je n’attends pas
et là où je ne suis plus.
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NUNO JUDICE
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Oeuvre Monserrat Gudiol