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comme on aperçoit tout-à-coup
durant une fraction de seconde à peine
la plaine
et tous les reliefs endormis
lorsque l’éclair déchire la nuit
tu comprends
avec soudain
cette certitude
qu’il était là depuis toujours
il était là sur le bord du chemin
il était là
une écriture de chair et de sang
de celles qui viennent frapper à ta porte
fermement
jusqu’à ce que tu lui ouvres
lorsque tu l’invites à entrer
elle s’en vient
dans toute la lumière
d’une aube d’été
bouleverser ta perception du monde
transformer tes paysages intérieurs
portant en elle
des effluves de terre et de plus-que-réalité
il ne te reste qu’à confier ta demeure
tout entière
à ses mains d’orfèvre
qui longtemps
très longtemps
apprivoisant le feu
à coup de poèmes forgés martelés
ciselant sa douleur
ont tenté de dire
ont tenté la vie
malgré tout
à bout de mots
l’homme a cessé de lutter
fuyant ce corps trop plein
du vide
laissé par son fils
il est parti le rejoindre
reste le poète
dont les mots sont ces brins tressés
jetés entre hier et demain
sur lesquels nous marchons
funambules
à sa suite
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THIERRY METZ
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Oeuvre Serge Fiorio
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