la lumière seule sépare le jour de la nuit
la seule lumière arrimée à tes silences
te dit au milieu des rumeurs
que miroitent les étoiles
fulgurances aux paupières
ouvertes
tes paroles anciennes défigurées flottent dans la brume
dans les larmes des rochers solitaires assiégés de fracas
diluées dans le vitriol des haines
tes paroles dansent au-devant de mes yeux
insaisissables
les prières s’effritent contre les parois
rêves décimés
seuls demeurent
de vides lendemains
défigurées tes paroles
vont et viennent entre midi et minuit
reviennent se balancent entre les effluves de ce jasmin
que l’on dit reine de nuit
et l’indolence inodore des bougainvilliers qui se déhanchent à bout de tige
reviennent entre minuit et midi tes paroles aux ailes décolorées
te souviens-tu des landes de l’exil aplanies par les vents douteux
des tracés obscurs qui ne font aucun sens
te souviens-tu de ces éclats d’émeraude
que m’offrait la mer à chacun de tes pas libérant l’écrin d’un sourire
te souviens-tu
seule la lumière sépare la nuit du jour
la lumière seule
arrimée
à l’écho du silence
.
VINOD RUGHOONUNDUN
(août 2008)
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Oeuvre Swoon