Les bêtes que l'on exploite, que l'on torture, que l'on massacre, sont mes semblables, mes frères, au même titre que les humains que l'on exploite, que l'on torture, que l'on massacre. Je suis atterrée, j'ai honte, d'appartenir à une espèce dont la jouissance réside dans le geste et le spectacle de la douleur et de la mort infligées à autrui. Ceux qui jouissent et légitiment les souffrances qu'ils provoquent, sont ignobles. J'accuse les chasses, les pouvoirs, l'argent, les jeux du cirque, d'être des faire-valoir du mal sous couvert d'autorisations, de passe-droits et de permissivités. Je n'ai pas de mots pour dire la nausée qui m'envahit devant tant d'abjection, de bassesse et de barbarie. Je n'ai pas de mots mais des larmes et du dégoût devant tant d'horreurs servies dans tant d'indifférence. Ceci n'est pas un poème. Ceci est un cri solidaire de ceux qui souffrent, bêtes, hommes, planète, sous le joug de prédateurs de tous ordres. Ceci est le rejet absolu de l'immonde attitude.
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Ile Eniger
Le monastère de l'instant - (à paraître)
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