Un être qui "s'éteint" ne fait , tel le soleil , qu'étendre sa lumière sur un lieu différent , poursuivant sa course sur le chemin.
Vole, vole mon bel oiseau ! Toi qui aimais tant la nature, les arbres, le chant des merles, les être épris de liberté...Un jour, tu as dit " Lorsqu'on a une amie, on se choisi une soeur..." Une soeur, tu le fus pour moi, au delà de toute considération familiale, et ces quelques années avec toi me furent précieuses... Je te remercie ma douce, Agnès, ma soeur, pour tous les moments partagés.Tu nous manqueras à tous, et continueras àêtre présente dans nos coeurs à travers tes mots, c'est la dernière parole que tu m'as soufflée en disant que tu m'aimais ... Je pense aux tiens, à tes amours - Daniel, Eve, Emmanuel, Natacha, Pauline et petit Pierre...Je t'aime ma douce Agnès, tu me manqueras terriblement mon Amie...
Tes mots Agnès.....
Ma langue accroche un peu plus
chaque jour.
J’ai porté mes mots
en mon poing trop serré.
On entend mon cœur y battre
à chaque soubresaut
à chaque orage.
Reviennent des fragments
des éclats d’enfance,
jonquilles et coquelicots
chants et chimères
courses pour échapper au vent
ou à l’autre…
Restera-t-il en tes mots
quelque image
qui parlera de ton absence ?
Restera-t-il en tes mots
un peu de l'haleine tiède
qui leur donna des ailes ?
Demain tu attendras
comme on espère la pluie
ou la nuit parfois.
Dépouillé de cette poussière
qui te blessait
qui en blessait d'autres,
tu partiras les mains vides…
À ce qui n’est que peau
ou écorce
à ce qui est nébuleux
ténu
au point d’être improbable
j’oppose
les petits pas pressés de l’infime
le rire des voix humides
la chute des oiseaux dans l’indifférence
le flux caressant pour les immergés
la main retenant le sang
d’une plaie invisible...
Tout ce qui est fragile
nous est essentiel.
Et ceux que tu aimais...
Le jour où sans le savoir
nous faisons une chose pour la dernière fois
- regarder une étoile,
passer une porte,
aimer quelqu'un,
écouter une voix -
si quelque chose nous prévenait
que jamais nous n'allons la refaire,
la vie probablement s'arrêterait
comme un pantin sans enfant ni ressort.
ROBERTO JUARROZ
" Quinzième Poésie Verticale ", extrait
Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent.
Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme un arbre qui tombe.
Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme une porte qui claque.
Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme un silence qui hurle.
Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?
BENOIT MARCHON
“L’Arbre et la graine”
L'arbre est puissant et doux.
Il porte des étoiles.
Un jour, sauvagement, j'ai pris l'arbre en mes bras.
J'ai baisé son feuillage
En prononçant tout bas
Des mots que l'azur seul m'autorise à redire
Des mots qui n'ont de sens qu'au moment du délire
Puis, nous nous sommes tus, longuement, tous les deux
Et j'ai senti sous moi trembler le corps d'un dieu.
ARMAND BERNIER