PEUT-ÊTRE LE VENT qui parle
du vent dans les chênes
Peut-être le rêve emprisonné
qui caresse l’idée du ciel
A travers les barreaux
le regard qui veille
La transparence du jour
ignorée du soleil
Peut-être le désert
la dune où passe une onde blanche
La chevelure du sommeil
penché sur les rizières
Le regret qui traîne racines
sur les champs fatigués
Et la géométrie où durcit
le projet du technocrate
Peut-être la colline
où l’air vif se découvre un parfum
Dans les lavandes la voix
des cueilleuses qui fraîchit
Les nappes fugitives des risées
ça et là renflées sur la mer intense
Les mouettes comme des vaisseaux
de porcelaine blanche
Là Cézanne voyait des prismes
Là Gauguin des arabesques - Moorea
Et l’Estaque - les frissons du poème
sur l’épair de la langue
Que parmi les colombes vienne
l’abandon ce calme toi
Qui palpite entre les pins
Ce moi serein qui ressuscite entre les tombes
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XAVIER BORDES
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Oeuvre Lucien Jacques