Midi, enfin.
Un poing s'élève.
Tous les feux du soleil se rassemblent en lui.
Brutal instant qui déchire les ronces.
Geste qui retrouve la mémoire.
Le soleil blanchit aux confins du regard. Dressé au dessus des oliviers, il absorbe le ciel. L'olivier retient son délire. Le ciel n'ose plus frémir.Le pin éclate de sève, et au risque de périr, enlace l'heure. L'air alors devient plus lourd que le mystère. La poussière vaincue retombe sur le sol qui la fait naître...
Là.
Fixement, je parcours le paysage au plein de son jour.
Des relents de mémoire aux essences violentes - thym, résine et sarriette mêlés - attisent la sève qui monte en moi.
Le soleil m'accueille dans un ressac de silence.
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JEAN-CLAUDE IZZO
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