Trop assoiffée ce matin la terre s’offre aux caresses
de cette pluie qui la fouille dans ses moindres recoins
parmi les arcanes de géographie intérieure
où les sentiments hauts savent parfois nous transporter.
Elle est nous, dans le secret abandon àêtre prise
sans violence, ni fioriture de mauvais aloi,
avec toute l’obstination de la chair désirante,
l’économie du vrai, qui se doit d’aller jusqu’au bout.
L’endiablement de son plaisir quand la pluie se fait lourde,
à telle hauteur de rage si longtemps contenue,
exhale l’exotique fragrance de pérégrines
d’horizons lointains l’une de l’autre, qui s’entremêlent.
Il nous reste comme à elle, toujours d’arrière-plan,
le souci de ne pas donner assez à ce qu’on aime,
en mieux-être, en embellie des suites attendues.
Rien n’empêche pourtant que l’instant ait été sublime,
équation à résoudre d’abord entre soi et soi.
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HENRI-LOUIS PALLEN
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Photographie Magda Wasiczek