A force d’attendre
j’oublie qui j’attends
Oiseau ou femme
blessure ou bûcher
je scrute la plante
j’exige son secret
avec des gestes humbles
des mots qui apaisent
vague me parvient
cette rumeur de métamorphose
qui travaille mes mains
au plus obscur
j’épelle ton visage
O futur inscrit
dans le pas d’aujourd’hui
dans l’absence éprouvée
dans le silex d’un cri
qui résonne au fond
dans cette humide patrie
des regards et des mots
Ce peu de mort
qu’obstinément je fouille
repousse mes limites
jusqu’au soleil du fenouil
jusqu’à ce mystère
vivant aérien
Un merle qui retient
le monde dans son chant
Au miroir sévère
je ne déserte pas
la cendre dans la voix
doucement prolifère.
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ANDRE LAUDE
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