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Maintenant j’habite plus près du soleil, les amis
ne connaissent pas le chemin : c’est bon
d’être ainsi, à personne,
dans les plus hautes branches, frère
du chant exempt de l’oiseau
de passage, reflet d’un reflet,
contemporain
de n’importe quel regard de surprise,
seulement ce va-et-vient des marées,
ardeur faite d’oubli,
douce poussière à fleur d’écume,
et seulement cela.
...
Traverser le matin jusqu’à la feuille
des peupliers,
être frère d’une étoile, ou de son fils,
ou peut-être un jour d’une autre lumière de soie,
ignorer les eaux de mon nom,
les secrètes noces du regard,
les chardons et les lèvres de la soif,
ne pas savoir comment
on finit par mourir d’être une telle hésitation,
un si grand désir
d’être flamme, de brûler ainsi d’étoile
en étoile,
jusqu’à la fin.
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EUGENIO DE ANDRADE
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Oeuvre Nora Douady