Ce n’était pas l’arbre.
Mais la brise, oui, et l’oiseau
et la prière de l’oiseau;
et la doctrine du fruit,
le rituel des papillons
jaunes.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais le campanile, oui, des corolles
et la terre pour la descente des fleurs
et la racine des pluies
et la broderie des ombres
et le bras vert dans la bruine.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais le nuage, oui, et le vent
et la voix, le corps et l’âme du vent
et les membres pour la soif de l’eau
et les entrailles pour le désir de soleil
et le chemin aux ailes transparentes.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais la lune, oui, et les arêtes
multiformes de sa lumière métallique
et la vie dans le pulpe du fruit
et l’instant des mains
et l’apaisement de certaine nostalgie.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais la tempête, oui, et le temps
et l’aube et le crépuscule
et le créateur du paysage
et le visible des choses terrestres
qui furent avant afin qu’il soit lui.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais l’exaltation , oui, de ce qui est petit
et le prodige de l’herbe à ses pieds
et les portes de l’aurore damassée
et la fin de l’obscurité ;
et peut-être l’intimité de l’étoile rose.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais le fait, oui, entre tant de faits
et l’attirance des souvenirs
et l’automne, l’hiver, l’été,
le calice de la sérénité
et les interstices inquiets du ciel.
Ce n’était pas l’arbre.
Mais la légende, oui, faite pour évoquer
la mémoire d’autres arbres
et de ce qui n’est pas en eux
pas en nous non plus
et doit remonter dans un temps immémorial.
La légende de l’arbre.
Ce n’est pas l’arbre.
Voilà tout.
C’est le temps immémorial.
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MARIA LUISA ARTECONA DE THOMPSON
TraductionFrançoise Campo – Timal
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Oeuvre William Russell Flint