mes amis morts
tellement vivants
tellement présents
je ne pense jamais à vous
vous vous imposez
en venant là où je me hante
n'importe où
ce grain de solitude
par lequel votre voix
-la mienne aussi- se déleste
s'élève entre rêve réalité
hors des formes furieuses
où s'esquisse une humanité
si peureuse si frileuse
mes enfants mes parents
je vous vois nuageux
parmi les méandres du soleil
vous venez vous abriter
les jours d'orage
dans les alvéoles de ma chair
à l'abris de mes paupières
nous ne nous perdons jamais de vue
en dépit d'une impossible distance
nous nous retrouvons au chaud
dans le ventre des mères
dans les clairière où se reposent les vents
sur les vagues des mers et des prairies
partout où nous nous sommes échoués.
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ANDRE CHENET
le 18/09/2016
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