La terre brisée où je te retrouve
– tes mains puisent à mon visage et j’ai cessé de mordre le vent dans tes cheveux –
cette terre de sacre, de couleurs avides d’ombre tendre compte ses failles avant boire.
Un peu de feu nous tient à distance.
Des armes dorment près de nous qui ne sont pas les nôtres.
Soudain cette hâte à rompre les fruits sur l’étal au plus cru sous le ciel,
et dans la pulpe la lumière fraye
– nous sommes avec l’eau courante le sucre sur la peau,
celui que la faim oublie, qui réveille les langues.
Nous prendrons le chemin à l’heure où l’horizon vacille,
avec ce goût d’orge dans le désert de nos gorges.
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EMMANUEL DAMON
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Oeuvre Hubert Damon