Si nous avions - imaginais-je –
l’espoir secret des enfants :
se réveiller un matin
avec la seule obligation de vivre
avec le courage des pastels
avec l’avenir d’une feuille blanche
et des oiseaux aériens
revenir en arrière en interrompant
le jeu ou réparer
des blessures même profondes des méchancetés
avec de petites blandices.
Si nous avions le droit au retour
juste avant la limite de l’innocence
au bord d’une journée imprévoyante
le simple geste qui efface
la douleur
fait renaître l’amour scelle
dans ce toujours un toujours
qui est nôtre. Si nous pouvions
sauver ce qui peut l’être
comme à la fin d’une journée
de vacances
fermer les tiroirs en riant
comprendre que nous avons grandi
et peut-être
que l’essence de l’action
est une erreur remédiable…
.
GIACOMO CERRAI
Traduction Raymond Farina
.
Avessimo – immaginavo –
la speranza segreta dei bambini :
risvegliarsi un mattino
col solo obbligo di vivere
col coraggio dei pastelli
col futuro di un foglio bianco
e di uccelli ventosi
tornare indietro interrompendo
il gioco o risarcire
ferite pur profonde cattiverie
con piccola blandizie.
Avessimo il diritto al ritorno
appena prima del limite dell’innocenza
sull’orlo d’una giornata improvvida
il semplice gesto che cancella
il dolore
ripristina l’amore sigilla
in questo sempre il sempre
che è nostro. Potessimo
salvare il salvabile
come alla fine d’un giorno
di vacanza
chiudere ridendo i cassetti
capire che siamo cresciuti
e forse
che essenza dell’agire
è un rimediabile errore…
.