Ne pas te nommer
Toi qui es
De toute arithmétique
L’unique dissidence
Tu danses
Dans l’enfilade bleue
De ma mémoire
Émargeant de tes voeux
L’échelle de la joie
À la fenêtre offerte
La digue se balance
Et le môle en riant
Éperonne la mer
Vois comme tout s'achemine
Au large de l’hiver
Sous l’archet sémillant
De la prime espérance
L’amour est insensé
O
Ne pas te nommer
Toi qui es
De toute certitude
L’unique arborescence
L’infini retrouvé
Le verbe
La fragrance
L’embrasement secret
Des lignes méridiennes
O
Ne pas te nommer
Il suffit que tu viennes
Par-delà la métrique
Par-delà le silence
Quand le brûlot du soir
Attise le désir
Et que la mer au loin
Septentrionne lente
Les îles à venir
.
SYLVIE MEHEUT
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Photographie Ray Collins