Le ciel pleure à froides larmes. Il met la barre bien trop haut pour mes fragments d'ailes. Je parcours la terre basse, sa sueur, sa fourbure, ses heures denses. Le fracas du monde étouffe le silence, l'universelle place. La vie fouille les poubelles. Une rumeur de basse-fosse emplit le cœur des hommes. Je ne vais plus au bois, les arbres sont coupés. Alice et le Lapin Blanc tremblent dans un trou de bombe. Le Prince trompe Cendrillon, le Petit Poucet n'échappe plus à l'ogre. Dans des cages de béton chacun ignore son voisin. D'exactions en indifférences, ne restera bientôt que l'amer du verbe aimer. Les manches retroussées dans ces désaffections, je pellette la vie pour la générosité d'un chemin.
ILE ENIGER