Sur la colline où s’enfièvrent
Mille milliers de grillons
Mûrit le profond genièvre
Dans ses brasiers d’aiguillons
Croquant la rocaille en flamme,
Sauge, aspic et lavandin
Forment un craquant jardin
Qui ne fournit que de l’âme
J’y vais, la chaleur tombée,
Faire des fagots subtils
Pour inspirer mes flambés
Sous la broche et sous le gril
J’y cueille le thym brûlant
Et des fleurs qui se survivent
Pour enchanter mes lessives
Et les nuits de nos draps blancs
À moi fille des pâtures
Quel vieux parentage grec
A légué le goût du sec
Et des plantes à la dure?
À la douceur domestique
J’ai besoin de marier
Ces arômes de pierrier
Et ces gris bouquets qui piquent.
Ainsi vous passez ma porte,
Vous ensauvagez mon sort,
Dieux vifs qui hantez encor
La garrigue aux feuilles-fortes.
LUCIENNE DESNOUES
Oeuvre Serge Fiorio
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