Une mélodie de silences posés sur l’escalier
comme une vie qui passe
un sourire attaché aux nuages, je cherche des allumettes
Je me cherche
Si longtemps que j’ai perdu le chemin
J’ai froid de toi dit-il
Son sourire éclata comme une envolée de notes légères et turquoises
Ses yeux portaient l’étrangeté indicible des musiques péruviennes
quand elles percutent la mémoire d’un vieil homme qui revoit courir ses vingt ans
J’ai froid de toi
Une ficelle de rire à la fenêtre projette une odeur de thé indigène
Je scrute hier
Te rencontrerai-je ma belle ?
Je cherche des allumettes
Si longtemps que j’ai perdu le chemin.
Cheveu après cheveu la vie boit le fleuve des illusions
Le temps et la belle sont passés
Une mélodie arrêtée sur l’escalier mesure le silence
Un sourire attaché aux nuages arque d’improbables printemps
Je me cherche
La pluie a feutré la musique et le bruit
Entre deux larmes acides
dans ce crépuscule qui m’enferme, je vois courir mes vingt ans
J'ai toujours froid de toi. Resteras-tu ma belle ?
Dans les clairières de l’étrange, ton rire seul est entier
Oublies-tu la promesse ?
Où est la musique si bien gardée dans le secret de tes rires ?
Je sais toujours le chiffre
Tes yeux gardent trois coquelicots et l'aurore.
J'ai froid de toi
Reste, nous veillerons les étoiles.
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JEAN-MICHEL SANANES
Éditions Chemins de Plume
chevalfou.over-blog.net
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Photographie Annie Degré