Il y en a qui vivent avec les yeux fermés à clef,
le cœur vidé de ses meubles,
les bras fermés aux autres,
les deux pieds dans les plats.
Mes souliers sont usés à tant chercher la route
et mes poches trouées par les clous des poèmes.
J’avance ligne à ligne au-devant du couchant.
Je n’entends plus qu’à peine les trilles de la vie.
Sa lumière s’amenuise en repliant ses ailes.
Je ne sais déjà plus contourner les tempêtes.
Mes yeux regardent à peine les îles des nuages.
Le jour hésite au ras des arbres.
Chaque seconde travaille à mourir un peu moins.
Si le temps s’arrêtait,
je tomberais de moi comme une feuille au vent.
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JEAN-MARC LAFRENIERE
http://lafreniere.over-blog.net/article-comme-une-feuille-au-vent-119301527.html
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Photographie Nathalie Magrez