Je ne sais d’ici que le lent ravitaillement des heures
Et le chant incessant écharpant le silence
Je ne sais d’ici que l’ongle des sentiers qui écosse la plaine
Et la mer au lointain qui lisse ses bas bleus
La paresse des îles
Le rouet de tes yeux
L’indolence des palmes
L’insolence des cieux
Tu es cet ébloui revenu du silence
Tu es ce murmuré dans le soir silicieux
Tu as repris l’espace comme on reprend la chance
Avec au cœur l’espoir d’un ultime voyage
Tu es cet ébloui qui se joue des naufrages
Tu me l’avais promis
Le bonheur s’est posé
Le bonheur s’est posé
Comme une sentinelle
Il a franchi le gué
Il a passé le feu
Et retroussé là-bas l’étang aux tourterelles
Les jours sont devenus patients
Dans son écrin d’azur
La mémoire se prélasse
Pas un souffle de vent
Aux jupes des terrasses
J’entends battre ton cœur
Au poignet du printemps
Je ne sais d’ici que le lent ravitaillement des heures
Je vis à quelques pas du silence
Juste à hauteur d’oiseau
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SYLVIE MEHEUT
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