Nous cherchons ce lieu de vertige où les rumeurs de la vie s’irisent de lumière, ce lieu de nulle part, oiseau fulgurant et avide, étrange et mauve, aux ailes déployées vers l’absence et le rêve.
Chasseurs entêtés de l’ailleurs, nous flottons, îles de solitude au-dessus des grands fonds où grouillent tant de présences que le regard évite.
Ici, le monde est plein. Le monde craque, éclate, pourrit. Le monde étincelle et jaillit. Ici.
Le silence nous lance le cri des fontaines. Ici. Nous ne l’entendons pas,
insensés que nous sommes, obstinés à ne pas comprendre qu’il n’y a d’autre ailleurs que ce présent déjà perdu, ce météore éblouissant.
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COLETTE GIBELIN
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Marie Laurencin