Quand la rive et son reflet sont parfaitement semblables
et qu’harmonieux et paisible se fait le mariage entre
ciel et eau,
quand profonde et claire est l’illusion du miroir,
et que flânent les animaux, et les nuages, et que la sombre forêt
frémit en profondeur sans un souffle,
il suffit alors d’une aile d’oiseau plongée dans l’eau pour
briser le mirage :
la reconnaissance émerveillée de l’eau et de la lumière
au monde,
fine comme le soir ; mais elle noue le mariage.
Et le monde, frais et beau comme après la pluie ou la
création,
ou une conversion ou une longue maladie,
est unique, lourd, seul membre à membre.
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EAEVA-LIISA MANNER
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