Je m’enfonce à nu dans le précipice
sous ce ciel réfractaire mon souffle vagabonde
j’interroge l'épitaphe de l'obscure absence
en exil je cueille l'érosion de l'âge
j'espère l'indulgence de l'éloignement
une armée de cris s'est tue dans ma prairie
seul je brave l'incendie de l’étrange songe
mon ombre enchaînée à son brasier
se consume dépourvue de compassion
je jure sur le parvis de cette danse avec l’abîme
que la valve de mon cœur ne pliera pas
devant le sentier paradoxal de la cruauté
je vous ai laissé les ossements de ma lignée
la bravoure de Yahia mon ancêtre
le poème de ma ville saccagée
désormais mon errance est une étoile éprouvée
mon corps est un monument ambulant
mon âme est la valseuse des temps promis
je suis l'étranger à perpétuité dans l’inconnu nuage
au loin de mon sol je suis la natalité de l'ailleurs
je ne prononcerai pas mon pardon aux crabes
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KAMEL YAHIAOUI
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Oeuvre Omar Delawer