Parce que j’ai mal à l’âme du père clandestin qui peine dans un ghetto de Paris, avec des larmes qui irriguent à flots silencieux les fontaines où se régénèrent les pulsions mondaines. Parce que j’ai des douleurs au dos de la femme de ménage qui abroge sa silhouette vibrante et attendrie dans les arrière-salles des boulevards culinaires et bombesques, quand le maquignon sirote le bon vin, la main décidée sur les cuisses d’une vierge que lui a rétrocédé l'impuissance des ventres creux. Parce que je souffre d'une entorse au pied de cette fille de l’abandon déchirant des apatrides, marcheuse dans Pigalle comme une éructation de livraison d’où s’évaporent les détresses en même temps que les frissons soudains des rançonneurs impulsifs et fougueusement impatients de gicler en instincts sonores. Je pleure des yeux d'enfant éclaboussé de musiques mortes, riche d'indigences mais rayonnant comme une feuille de colère teintée d’espérances.
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DJAFFAR BENMESBAH
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Oeuvre Gala Dittmar
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