Il faut sortir des ombres
de l'épaisseur des nuits
dans l'indifférence
des rêves trop étroits
il nous faut sortir du sombre.
Pénétrer dans le jour
exister simplement
dans la trace du geste
dans la ligne posée.
L'aube tarde.
Du bronze de la nuit
le vert émerge
l'espace soudain élargi
crée un besoin effréné
d'étreindre.
La branche taciturne
l'en allée de l'eau
paresseuse et lente
rien ne retient celui qui cherche
une floraison tardive.
Rien sinon une femme
la première
sur une toile
fixée.
Une femme
nourrie de couleurs
et d'encres
nourrie de rêves et de visions
autrefois née
de la main d'un homme.
L'attente, toujours répétée,
la marche vers l'autre
qui lui ressemble peut-être
le tiennent tout entier.
Le ciel est barbouillé
de grands traits nocturnes
qui s'attardent.
Quelques vagues traversent
l'abrupt des images.
Sous un ciel mouvant
le haut lieu inaccessible,
les combes schisteuses
où s'accrochent l'excès de hasards
et cette lourde confusion
qu'il lui faut quitter.
La vie ramifiée
les mouvements de sève
le souffle
par pulsions sauvages
les traits un à un déposés
l'envahissent
l'inondent.
Les traits déposés
en couches ailées
habitent maintenant
le jour inerte.
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© AGNES SCHNELL
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Oeuvre Richard Morris