J'aime les sourciers qui percent le secret des mondes,
Échappent aux croûtes mortelles, aux rigidités stériles, aux sécheresses exemplaires,
À tout ce qui retient la vie
Et l'empêche de se transformer.
J'aime les sourciers
Qui savent prendre des risques,
Emprunter des chemins audacieux
Pour contourner le poids des murailles
Des habitudes et des morales.
J'aime les sourciers
Qui font voler en éclat les portes du temple,
Qui n'ont pas peur d'eux-mêmes
Ni du regard inquiet qui les fige.
Ils savent trouver passage,
Ils connaissent la brèche
Où le vieux monde s'anime
Et s'élance à nouveau.
J'aime les sourciers
Dans chaque groupe,
Dans chaque clan
Dans chaque religion
Dans chaque famille :
Ils ont payé le prix fort
Pour que le sang circule,
Pour que la vie l'emporte,
Que l'eau irrigue les bras morts.
J'aime les sourciers et leur jeunesse,
J'aime leur descendance innombrable
Même s'ils n'ont pas eu d'enfants.
J'aime qu'ils brûlent leur vie,
Qu'ils ne comptent pour rien leur existence
Au regard de cela qui les sauve
Les rend impérissables,
A jamais fraternels.
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JEAN LAVOUE
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Oeuvre Deedra Ludwig