Sens…vous avez dit « sens » ?
Y a-t-il un sens à la quête de sens de l’Homme ? Et si sa quête de sens était une quête de sens interdit ?
Comment interpréter la présence, chez l’Homme, de la conscience ?
La conscience humaine, n’est-ce pas d’abord une manière de se tenir hors du monde, hors de tout ?
N’est-ce pas, d’abord, le sentiment d’une radicale séparation ?
D’une altérité qui pousse à harceler le monde, vu comme extérieur, de questions, quand ce
n’est pas à se harceler soi-même de questions sur soi-même ?
Il y aura peut-être quelque chose qui subsistera de nous.
Une mémoire que les choses auront gardé de notre présence, de notre interaction avec elles.
Une à peine sensible modification, due à notre (éphémère, toute passagère) turbulence .
Notre façon de nous inscrire dans le monde est double : en plein et en creux.
L’absence ?
Une version impalpable, inversée de la présence.
La conscience aide-t-elle notre présence à nous-mêmes et au monde ? J’en doute.
Entre les présences absentes et les absences trop présentes
on se débrouille comme on peut !
Que peut représenter la conscience d’être pour l’entité qui est ?
L’être dénué de conscience de son propre être est-il en état de manque ?
Prendre conscience de son être.
Est-ce un plus ? Une complication ?
L’Homme est un être conscient.
Et le monde ? Est-il conscient de lui-même ?
Ou a-t-il donnéà l’Homme pour mission de lui révéler qu’il peut l’être ?
Toute présence traîne autour de ses contours une aura d’absence.
Vice versa.
Toute absence peut être vue comme l’empreinte, le modelage en creux d’une présence évanouie (ou inavouée).
Le tout n’est jamais égal à la somme de ses parties. Quel fascinant axiome !
C’est bien vrai qu’il existe des absents qui ont une sacrée présence.
A tel degré que les présents, du coup, se demandent s’ils ne sont pas absents !
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PATRICIA LARANCO
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Oeuvre Paul Wonner