A la lisière seulement ce vent qui bruisse
Une basse à laquelle s’accommode le temps
Une illusion de soleil et de verdure
Derrière laquelle vont tous nos maux
Le bleu seulement le bleu
Une promesse de repos une étamine
Sur le grand lit des désespoirs
Sur le patchwork des espérances
Une veille parcimonieuse et altérée
De vains rêves que nous faisons
Et qui s’étiolent ainsi que des soleils levants
Que la lumière écartèle et tue
Le bleu seulement le bleu
Offrande des silences
Ceux que nous avons sertis
Des pierres que nous avons reçues
Cette lapidation des coeurs
A laquelle chaque jour nous allons
Comme si nous acceptions de voir
La tuerie lente de ce que nous sommes
Le bleu seulement le bleu
Une nervure de nénuphar
Une nébuleuse de vents
Une sirène éperdument aux portes du rêve et des évents
A chaque station solitaire
Savoir le prix savoir le temps
Et n'emporter rien que la vastitude
Des désenchantements
Le bleu le bleu seulement
Une intercade une cantate au mal d'aimer au mal vivre
Cette frange importune des plages claires
Ou court toujours les enfances violines
O l'inutile le superflu le perdu
O le laminage des prodiges
La navigation pour le gouffre et la mort
L'inutile oui et quelque part le salutaire
Le bleu le bleu seulement
Un chant d'orient rien qu'impossible
Mais tellement au vent qui bruisse mêlé
Un bleu intempestif à la nuance des aubiers .
.
YAMILE GHEBALOU HARAOUI
.