Voilà que tu te défends
contre l'air du temps défié
Au-delà des étés d'antan
du repos mérité de l'attelage
et de l'aire de battage qui s'est tue
rien ne va plus
Vers le ciel gris des cimes
chauffées à blanc
au coeur des vallées
de la fournaise
la vie suffoque
les estives ont perdu la source
et le ruisseau
Il monte des hameaux de pierres
des campaniles
qui vacillent entre d'âcres touffeurs
un silence brûlant
Les paupières rougies
tu entrevois le spectre de la soif
Désertiques nuées
sombres augures
plus rien ne te rappelle aux vérités de l'eau
et ton pas crisse
sous le figuier qui rend
le fruit immature
quand meurt le chant de ses feuilles odorantes
Le passereau fuit les sentiers
de vos lointains partages
tu te terres vers le foyer ancestral
qui se fait abri refuge
où attendre
que le crépuscule
et le grand duc enfin reviennent
La panique
guette le feu de forêt
Le désespoir
redoute l'engeance meurtrière
du chaos
des migrations irraisonnées
au plus haut des ciels
dilacérés et du mercure qui s'affole
Je n'ai plus assez de mots
un monde nouveau
en impose des myriades
qui mènent furieuses
aux suicides assistés
des foules
Quel sens quelle voie
suivre quand le troupeau aveugle et sourd
gagne la barre rocheuse
D'après le maître
des deniers selon la devise majeure
la multitude court à sa perte
et chute
Je louais jadis tant de saines fatigues
remontant le cours des heures
et des jours que nous inventions
Complices des joies
des saisons et de la nature
en beauté
nous vivions intensément
sains comme ceints d'humbles joyaux
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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC
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Photographie Xavier Alexandre Pons