J’ai les yeux hagards d’avoir trop regardé les soleils tristes des déserts
Et j’ai roulé dans une détresse de chardons
Le port, je le refuse
Si j’ai mené les barques noires sous la lune, c’était par pur délire
de naufrage
Rien n’a sombré, que moi-même, et ce centre brûlant du vide,
sphère de vent, géologie morbide
J’ai les stigmates de l’absence, je me cherche dans les varechs,
dans les cactus, les ammonites et le gypse
Quel geste me rendra le jeu de vivre parmi les coquelicots fragiles
Et les rires ?
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COLETTE GIBELIN
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Oeuvre Pierre Bonnard