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un jour peut-être exista-t-il entre les deux une coïncidence
le temps tout au plus d’un cri de joie qui n’a pas su ce qu’il était
que peut ensuite un cri jeté dans l’ignorance de son sens
rien sinon se retourner contre la bouche ayant craché l’oubli
ruiné dans le corps même l’élan vers la seule évidence
on écoute une rumeur dans l’arrière-pays de la voix
parfois cela résonne comme une promesse parfois ce n’est qu’un bruit
qu’attendez-vous dit la raison puisque rien jamais n’arrive par là
mais chacun caresse l’illusion comme son bien par excellence
ce qui n’existe pas ne doit qu’à nous d’avoir une existence
ainsi la fiction rature la réalité ou bien se venge
de ne pas suffire à la vie alors qu’elle suffit à l’occuper
la syntaxe peut tout sauf dévier la flèche et clouer l’âge
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BERNARD NOËL
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