Je n’ai qu’une rose entre mes doigts
qu’un fragment de cette fête.
Dans les veines une foi vivante
et dans ma gorge une poignée de mots.
Mon chant s’enroule
comme le fil autour du fuseau
d’un instant qui sera un jour
un jour pour tous un instant de joie.
Ce moment nous reviendra à nous et
aux hommes de bonne volonté
dans l’âpre combat que nous menons pour
gagner l’incandescente sagesse.
Mais je sais qu’il restera
comme un pain sur notre table
un jeu de frontières
une invite
des solitudes du profond désert :
l’amour qui gouverne le monde se sera assis à notre table.
MILAN RUFUS