Quelles profondeurs nous atteignons parfois
Dans une conversation banale,
Dans une caresse ordinaire
Quand on sonde des vérités logées plus profond qu’on ne sait
Doucement, sans rien déranger
Comme des gens qui se parlent depuis des siècles.
Si je ferme les yeux je peux sentir mon souffle
Tandis que la douleur s’atténue,
Les mots venant plus aisément,
Hésitant, poissons nageant de nuit ;
Doucement, sans rien déranger,
Des phrases rejoignent le banc d’une pensée inattendue ;
Dans le lac Baïkal il y a des poissons sans arêtes
Ils se dissolvent là où c’est peu profond
Ils se dissolvent dans l’air.
Quelles vies doivent-ils mener là dans les ténèbres,
Doucement, sans rien déranger,
Des vies à une profondeur inattendue comme la nôtre ce soir.
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THEO DORGAN
traduction de l’anglais Anne Bernard-Kearney et Nicole Laurent-Catrice
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Photographie Brooks Shane Salzwedel