Murmure des mots de paille sèche sur ta nuque et
Souffle à ton oreille
L’odeur de crayons de couleurs trouvée
Sur la tête du chat, tissée dans le velours,
Nous laissons, lui et moi, vieillir le monde de dehors
Se ternir les dorures des soldats enterrés les lames les médailles
Ce qui fut et ce qui sera, que nous ne savons plus
Que nous ne savons pas,
Le bruit lourd des mâchoires d’avidité, les mécaniques
Qui possèdent et mâchent, celles faites pour jeter,
Les recyclages amoureux répartis dans des bacs
Une poubelle pour Papa, une autre pour Maman,
Allez avale nom de dieu avale je te dis
La vie, en une seule goulée, encore vivante,
Qu’elle bouge sous tes côtes et dans ton ventre
Attendant la salutaire nausée le bateau qui tangue
Ressasse de la vague et les écumes sales des villes industrieuses
Ris, regardant sur le port s’agiter des mains vides,
Ris, depuis le fond de toi,
Eclats lumineux, efface
Tout,
De ton bras qui déploie sa voile ouverte
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ALEXO XENIDIS
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Photographie Gérald Bloncourt
http://www.bloncourtblog.net/2014/06/un-demi-siecle-de-memoire-ouvriere.html