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Vite, dit l’oiseau, vite, trouve-les, trouve-les
au détour de l’allée. Par le premier portail,
dans notre premier monde, allons-nous suivre
le leurre de la grive ? Dans notre premier monde,
ils étaient là, dignes et invisibles,
se mouvant sans peser parmi les feuilles mortes,
dans la chaleur d’automne, à travers l’air vibrant,
et l’oiseau d’appeler, en réponse
à la musique inentendue dissimulée dans le bosquet,
et le regard inaperçu franchit l’espace, car les roses
avaient l’air de fleurs regardées.
Ils étaient là : nos hôtes acceptés, acceptants.
Et nous procédâmes avec eux en cérémonieuse ordonnance,
le long de l’allée vide et dans le rond du buis,
pour plonger nos regards dans le bassin tari.
Sec le bassin, de ciment sec, au rebord brun,
et le bassin fut rempli d’eau par la lumière du soleil,
et les lotus montèrent doucement, doucement,
la surface scintilla au cœur de la lumière,
et ils étaient derrière nous, se reflétant dans le bassin.
Puis un nuage passa et le bassin fut vide.
Va, dit l’oiseau — les feuilles étaient pleines d’enfants
excités, réprimant leurs rires dans leurs cachettes.
Va, va, va, dit l’oiseau : le genre humain
ne peut pas supporter trop de réalité.
Le temps passé, le temps futur,
ce qui aurait pu être et ce qui a été
tendent vers une seule fin, qui est toujours présente.
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THOMAS STEARNS ELIOT
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Oeuvre René Magritte