La mémoire me revient, me surprend au détour d’un mot, d’une image, d’un parfum, d’une route,
Bruit de l’eau, ressac de la peur,
Chants des coqs, cris des oiseaux,
Ronronnement d’un moteur évoluant sur le lagon !
La mémoire surgie à l’improviste me submerge,
Mais flotte-t-elle haut dans le ciel, comme aux heures du crépuscule, la saisissant au vol, je l’intériorise à souvenirs retrouvés !
La mémoire sait que je la guette, aux heures sombres des jours d’averses et de grande crue,
Tout comme je sais qu’alors elle s’y impose en pleureuse douloureuse, narcissique m’entraînant dans sa mélancolie.
Mémoire du solitaire qui, au déclin du jour, réclame son reste, le trouve dans les entrefilets jaunes et verts émeraude au milieu des nuages gris bleus teintés de rose
Des nocturnes féeriques.
Longue mémoire bruineuse, évolutive, des nuages en procession vers leur destin en eau !
Mémoire sifflant, pépiant, susurrant à la tombée de la nuit
Mais la fraîcheur qui descend des hauteurs des terres brise la voix des gorges chaudes des chanteurs en herbe de rosée !
La mémoire des mots longtemps oubliés un instant traverse l’esprit dans sa torpeur avant de disparaître dans la mutité du sommeil qui le gagne.
Et je m’évertue à rassembler les mots qui témoigneront du voyage de l’esprit flottant vers l’imaginaire salutaire !
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FLORA AUDIMA DEVATINE
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Oeuvre Ofra Amit