Retrouvons-nous un peu
comme au temps des badamiers
d'avant le grand départ
vers l'autre monde
Lorsque que nous vivions nos rêves
ou de jeunes rêves
de piroguiers de mangroves habitées
qui abreuvaient
les racines du ciel
Retrouvons-nous encore
comme du temps où nous pensions
alliance accord effleurant ainsi prématurément
et sans faillir les rivages vierges de Sagesse
Avant que ne brise sans frein
au coeur de l'âme
l'arbitraire et ses lames
dont le morfil sitôt blessait le destin en allé
Dans le Ponant vague
un songe océan une esquisse
pour un petit voilier et son île
que la mer berce encore
A bord on y caressait l'espoir
de ces noces originelles touchant
au plus intime de la beauté
et de l'amour de la terre
Nous avions le monde
à portée de la main
comme le marin ses ciels infinis
La goutte d'eau n'abrite-t-elle pas l'océan
On ne revient pas du temps passé
à le perdre comme de ses geôles
Mais d'en raconter l'histoire
au présent de loin en courant à sa rencontre
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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC
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