La ronce liane a noué les pas
de ta subsistance
Elle te fait chuter dans les rudesses
d'un profond maquis
et de l'abandon
pour quelques misérables deniers
Il en est ainsi
parce que tu m'as suivi
entravé
depuis si longtemps déjà
Loin de durer tu endures
le calvaire des réclusions mutiques
Mais lève les yeux regarde
depuis le lit reposé des cyclamen
et la cime des arbres
qui t'accueillent
il est plus que jamais
d'autres fenêtres de ciels animées
où s'invite la conférence annuelle des oiseaux
une île bouquetière
le chant des ruisseaux
La brise de jour entonne la valse
des vagues lointaines
Une tiédeur tropicale
a réveillé ma souvenance
Que ne suis-je pas encore là-bas
dérivant délirant
entre les billes de bois
et la complainte des piroguiers
Va et ne pleure plus
Demain sera aux songes vrais
aux charmilles de nos vingt printemps
le temps d'un baiser volé
à la liberté
à l'instant précieux de notre vie
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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC
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